mardi 24 juin 2008

Haro sur les fougères

Mai & juin, deux mois où Quiqui –cob normand de 4 ans- est au régime fougères. Les fougères, ce sont celles de la valleuse d’Antifer en Seine-Maritime, un site naturel protégé, propriété du Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres. Cet espace naturel de 95 ha, composé en partie de bois et de prairies, vient mourir sur les falaises abruptes, à quelques kilomètres d’Étretat.
Il y a déjà plusieurs années qu’une partie de la gestion paysagère du site est confiée à la traction animale. C’est ainsi que Quiqui, attelé à un avant-train qui fait le lien avec un rouleau brise-fougères, parcourt le site à pas mesurés pour accomplir sa mission de… briseur de fougères. La répétition sur plusieurs années d’une telle opération permet de redonner un aspect prairial à des zones qui avaient perdu leur diversité floristique.
C’est une association –Défi Caux- qui assure avec un financement du Conseil général la gestion du site de la valleuse d’Antifer. Les trois gardes du littoral –Cyriaque, David & Vincent- y accomplissent au quotidien sur le terrain un travail d’entretien et assurent aussi un volet d’activités touristiques et pédagogiques.
Si les chevaux de trait doivent poursuivre leur retour en grâce, c’est à n’en pas douter au sein d’espaces naturels sensibles –comme celui de la valleuse d’Antifer- qu’ils le feront. La gestion raisonnée de ces milieux ne peut que se conjuguer d’une manière harmonieuse avec les activités de découvertes touristiques pour fournir à la traction animale les nouveaux champs d’activités dont elle a besoin.
JLD.
Photo 1 : David & Vincent se rendent sur le chantier.
Photos 2, 3, 4 : Vincent et Quiqui dans un bain de fougères.
Photo 5 : Repos en vue.

samedi 14 juin 2008

Percheronne au jardin

Eleveur de percherons, Gérard Fortin est un habitué des concours de race. On le retrouve aujourd'hui à Louvigny dans la Haute-Sarthe avec sa percheronne Kalice, occupé au binage de ses pommes de terre, avec l'aide de Daniel Bouré à la bineuse.
Gérard Fortin est coutumier du jardinage avec une jument de trait. Il a en permanence une percheronne apte à s'atteler à la bineuse ou autre petit matériel agricole.
On observe actuellement chez beaucoup d'éleveurs et d'utilisateurs de chevaux de trait, une tendance à accomplir -par plaisir plus que par nécessité- des travaux de jardinage et d'entretien avec les chevaux.
JLD.

jeudi 12 juin 2008

Des boeufs aux portes de Paris

Achères. Yvelines. Le centre de Paris n’est qu’à une quinzaine de kilomètres à vol d’oiseau. C’est pourtant bien une solide paire de bœufs gascons qui s’activent dans une petite parcelle herbagère nichée dans un méandre de la Seine.
Dans une ambiance calme et sereine, les deux bœufs Albi & Courbet, âgés de 7 ans, arpentent la parcelle. La météo annonce du soleil pour la journée. Les deux bœufs et leur meneur se pressent avec lenteur. Sur la petite route qui longe le pré, les nombreux passants étonnés marquent un arrêt en se demandant s’il s’agit d’une conséquence de la brusque hausse du prix des carburants.
Hervé Honoré et André Le Faou se sont associés pour mener à bien cette aventure d’un genre particulier. Ils sont allés en Ariège pour acheter une paire de bœufs de travail. Hervé, Achérois d’origine dont la famille sur 7 générations a vécu dans la commune, possède 2 hectares de terres répartis en 4 parcelles. « Mon grand-père disposait d’une trentaine d’hectares dont 12 en propriété ». Des hectares qui ont fondu sous les feux brûlants de l’urbanisation.
Les deux nouveaux bouviers ne vivent pas de leurs quelques arpents oubliés servis par une paire de bœufs du sud. Ils gèrent une société spécialisée dans l’aménagement des jardins, des espaces verts et des équipements équestres.
Les bœufs ont trouvé leur place dans cet environnement. Outre les menus travaux, transport de fumier ou fanage, ils accomplissent diverses prestations à la demande : fête des moissons, mariage, pub, cinéma… À leur disposition, une grande variété de matériel : gerbière, tombereau, râteau-faneur, faucheuse, herse… Il faut dire qu’Hervé & André sont des férus d’attelages anciens et de machines agricoles. Albi & Courbet, la seule paire de bœufs en activité en Ile-de-France, ne devraient pas chômer dans les années à venir.
Contact : H & A, 5 chemin du Port, 78260 Achères. Tél 06 08 70 12 26
JLD.

lundi 9 juin 2008

Maraîchage et traction animale

D'un pas régulier, Lou -trait breton- fait des allers-retours dans la parcelle de pommes de terre. Jean-Louis Deloux, en charge de la traction animale, solidement accroché à sa machine, garde les yeux rivés sur le sol. "La pluie nous a retardés, le sol était trop humide, même pour travailler avec un cheval", confie-t-il en faisant demi-tour.

Nous sommes aux Jardins de contrat, à Montreuil-en-Touraine, l'un des maillons du Réseau Cocagne, un ensemble d'exploitations maraîchères biologiques actives dans le domaine de l'insertion par l'activité économique. Parmi leurs actions, les Jardins de contrat proposent à leurs adhérents un panier de légumes hebdomadaire. Les légumes sont cultivés sur 7 ha, en plein champ et sous serre.

Les responsables voudraient augmenter la part de la traction animale dans les modes de travail. Pour l'instant, ce sont surtout les "finitions" qui sont accomplies avec l'aide du cheval. Comme partout où la traction animale est utilisée, le problème du matériel est crucial. Ancien, moderne ? Une vaste question...

JLD.

samedi 7 juin 2008

Percheron Puissance 4

Arche de la Nature. Communauté urbaine du Mans.

En fin de chantier, Jean-Baptiste Ricard, Damien Potel et Christine Sallé ont réuni leurs percherons pour sortir quelques grumes de poids en traîne directe. Ils ont dans un premier temps fait découvrir à leurs chevaux le travail à 4 de front. Puis ils ont attaqué le travail proprement dit.

Certes, les situations qui nécessitent l'emploi de 4 chevaux sont assez rares. Mais les débardeurs reconnaissent qu'on leur demande plus souvent qu'auparavant de sortir des arbres volumineux. Travailler ensemble, pour les hommes, et habituer les chevaux à unir leur force : une nouvelle tendance pour une profession qui a surtout brillé dans le passé par son individualisme.

JLD.

Photos : De face et de gauche à droite, Oncle Alfred, Honorine, Max & Jojo.

vendredi 6 juin 2008

Traits des brumes

En mettant deux jeunes mâles, Saphir d’Anjou et Sabba de la Motte, dans un pré au bord d’une rivière –l’Orne saosnoise- Philippe Souty –sans le savoir- m’a fait un beau cadeau. Percherons dans le brouillard, spectacle assuré pratiquement tous les matin. Et comme Sabba et Saphir ne manquent pas de dynamisme, le résultat fait oublier le lever à 5 heures du matin !
JLD.