samedi 8 novembre 2008

Ken Brao, Mère Courage

Mohammed attache la chaîne avec précision, juste à la bonne hauteur pour que la tige ne casse pas.
« Attends ! ». L’ordre est destiné à Ken Brao qui se place dans son collier, les traits tendus. Puis Jean-Jacques adresse à sa jument un second commandement, ferme mais d’une voix basse : « Maintenant ! ». La jument bretonne n’attendait que cela, elle donne un solide « coup de collier ». L’amortisseur de traction joue à plein. Le laurier, qui dépasse les 3 mètres de haut, résiste. D’elle-même, la jument repart à l’attaque, variant les angles de traction. À la 4ème tentative, les racines s’arrachent du sol dans une gerbe de terre brune. Jean-Jacques Séité –le débardeur de Guilers près de Brest- félicite sa jument. Mohammed y va aussi de ses encouragements. Deux semaines passées avec Jean-Jacques lui permettent maintenant de parler à Ken Brao en breton.
Ken Brao et Oscar –qui se relaient dans cette difficile tâche de dessoucheurs- sont loin de leur terre bretonne. L’autoroute A 13 n’est qu’à quelques centaines de mètres. Pendant 3 semaines, Ken Brao et Oscar ont fait la guerre aux plantes invasives : laurier palme, rhododendron, ailante, du Domaine national de Saint-Cloud, aux portes de Paris. Un domaine de 450 ha, pour moitié boisé et pour le reste constitué de pelouses, de bassins, de serres et de massifs floraux. L’intervention de Jean-jacques Séité a été voulue et mise sur pied par l’association Espaces. Depuis 2003, Espaces assure un service de nettoyage sur le Domaine de Saint-Cloud par le biais d’un attelage hippomobile. Une action qui s’inscrit dans une politique de gestion durable de cet espace forestier périurbain.
Entrepreneur de travaux forestiers à traction animale, Jean-Jacques Séité est devenu expert dans l’art du dessouchage de plantes invasives. Un exercice qu’il pratique fréquemment dans les forêts bretonnes dont l’humidité favorise la pousse de ces plantes ornementales de jardin devenues colonisatrices d’espaces boisés avec l’aide de certains oiseaux comme le geai.
Pour le dessouchage, le travail du cheval diffère de celui du débardage classique de grumes. Dans ce cas, le cheval doit fournir un effort régulier sans à-coups alors que le cheval dessoucheur ne parvient à ses fins que par la répétition de tractions courtes et puissantes. Pour Ken Brao et Oscar, passer d’un travail à l’autre en fonction des chantier ne pose aucun problème. Ils comprennent immédiatement la nature de l’effort qui leur est demandé.
Après avoir arraché plusieurs milliers de pieds de laurier, les chevaux de Jean-Jacques vont rejoindre ceux de Gilles Marty –un autre débardeur, de la région parisienne- pour un travail particulier dans une zone marécageuse. Mohammed, lui, restera au sein du Domaine de Saint-Cloud. Sans doute regrettera-t-il de ne pouvoir continuer à pratiquer la langue bretonne avec Ken Brao.
Contacts :
Domaine national de Saint-Cloud : http://www.dnsc.fr/
Jean-Jacques Séité, tél professionnel 06 75 81 51 48
JLD.
Photos : Ken Brao à l’ouvrage.
Photo 8 : Jean-Jacques Séité au centre, Mohammed Benjaout à gauche et Laurent Mulowsky à droite, tous deux de l’association Espaces.

vendredi 7 novembre 2008

Percherons d'avant

Pierre-Yves Berger nous transmet quelques-unes de ses photos anciennes.
Photo 1 : étalon du haras du Pin (pas de date).
Photo 2 : Index, fils de Condé et de Rosette à Provost, propriétaire éleveur, entreprise d’étalons, Savigné-sous-le Lude, Sarthe.
Photo 3 : Udier, haras du Pin 1908.