mercredi 27 octobre 2010

En Passant Par La Mayenne Avec Mes Sabots

Tiens, mais que font donc ces deux comtoises à Saint-Hilaire-du-Maine dans la Mayenne, en pleine terre percheronne ?
Et cette roulotte, est-ce qu'elle ne vous rappelle pas quelque chose ?
Mais si, bien sûr ! Souvenez-vous... Levier, Franche-Comté Terre de Traits :
La roulotte de Thierry Strack.
L'homme d'une cinquantaine d'années voyage dans une roulotte entièrement autonome en énergie grâce à des capteurs solaires et à une éolienne de 8,60 mètres de haut une fois déployée. Thierry Strack doit entreprendre en 2011 un voyage de plus de 14000 km pour rejoindre Vladivostok. À raison de 7 km par jour de moyenne (mauvaises conditions météo dans certaines régions), il pense mettre 14 ans pour y parvenir.
Pour mieux connaître Thierry Strack, voyez son blog :

mardi 26 octobre 2010

Percheron > Postier Ou Diligencier ? Suite...

Suite de notre enquête sur le postier et le diligencier. Aujourd'hui, le point de vue de Sylvie Martz (élevage du Grand Prainville dans l'Eure-et-Loir).

  • Belle des Choux (photo S.Martz).

On fait souvent référence à votre poulinière Belle des Choux comme dernière vraie représentante postière. Qu’en pensez-vous ?

Oui, il semble que Belle soit une des dernières vraies représentantes du modèle postier.

Quelle est la différence entre un "postier" et un "diligencier" ?

Alors là, il y a bien une différence. Le postier est un cheval de petite taille, léger et dynamique (aptitude au déplacement). Le diligencier est un cheval de grande taille, léger, avec aussi de belles aptitudes au déplacement. Pour imager, le diligencier serait un postier grande taille et le postier serait un diligencier petite taille... Mais ce n'est qu'une image pour abréger car le type postier n'existe plus depuis que la SHP a modifié la grille de taille et a encouragé la production de grande taille. Il y a bien longtemps que sur les concours, les postiers sont mal jugés car il ne correspondent plus à aucune catégorie. Ils ne peuvent pas être en diligencier car ils sont trop petits, ils ne peuvent pas être en trait petite taille car ils ne sont pas assez gros.... En fait, le mot diligencier a été inventé pour décrire ces chevaux grands, fins et actifs qui peuvent être comparés aux anciens carrossiers (ceux des attelages Félix Pottin) qui n'existent plus non plus et qu'on a voulu refabriquer en important des percherons des USA. En fait, on a obtenu parfois de très beaux chevaux mais qui ne sont ni postiers ni carrossiers car la morphologie du corps ne ressemble ni à l'un ni à l'autre. On est beaucoup plus cylindrique dans le corps, plus long aussi et beaucoup plus fins dans les membres. On a seulement trouvé un compromis, certes nécessaire, pour retrouver des lignes plus légères se rapprochant des chevaux d’avant-guerre.

  • Notre-Dame de Prainville.

Notre-Dame est une postière ou une diligencière ?

Pour nous, c'est une diligencière car elle est trop grande (par rapport aux critères de jugement) pour être postière. Elle est postière par sa morphologie globale, mais elle a de trop grandes jambes (elle a 4 ou 5 cm de trop).

Certains nous disent que c'est une postière car elle a du coeur à l'ouvrage, du poumon, et "elle est née jument de travail dans sa tête". Pour beaucoup, le diligencier est plus un cheval de show, de "frime", mais n'a pas ce fameux "coeur à l'ouvrage". Etes-vous d'accord ?

C’est là que le débat se corse.... car les gens confondent tout. Ils mélangent physique et mental alors que ça n'est pas comme ça que ça marche. Le physique, c'est des aptitudes, mais s'il n'y a pas le mental, ça ne donnera rien. Et c'est là que rentre en compte l'effet milieu (éducation, milieu de vie, proximité de l'humain, éveil....) Un bon effet milieu sur un mauvais physique ne fera pas de miracle, mais un mauvais effet milieu sur un bon physique, ça ne donne rien non plus. Il est vrai qu'un cheval trop grand et surtout trop long a moins de force et on aura donc cette impression de cheval de show car il n'aura pas de fond. En fait, il n'a surtout pas de moteur, mais il ne faut pas faire l'amalgame et conclure que ce sont donc les diligenciers qui sont comme ça. C'est plus une question d'ensemble de la morphologie. L'idéal est un diligencier pas trop grand ni trop long, avec une bonne croupe, une bonne arrière-main. Quant au mental cheval de travail, c'est comme les gens, il y a des battants et des gros mous.... C'est une question d'état d'esprit, alors il y a des terrains favorables, mais surtout, surtout, ça dépend de l'homme et de sa manière de faire comprendre au cheval qu'il peut y arriver et de l'encourager. C’est comme les gens, je crois que personne ne naît en monstre de travail et que naturellement, moins on en fait, mieux on se porte. Le reste n'est qu'une question d'objectif qu'on se fixe ou qu'on nous fixe. C'est pareil pour les chevaux.

  • Princesse de Prainville.

  • Prima d'Omméel.

Pour donner quelques exemples : Orgueil de Prainville est diligencier, mais bâti comme un postier -plus proche du corps de sa mère (Belle) que de son père (Silver). Princesse de Prainville aurait pu être classée en postière. Prima d’Omméel, la jument que Jean-Léo a photographiée sur le canal d’Ille-et-Rance, serait postière.

Pour conclure ?

Aujourd'hui, le postier est bel et bien le cheval qui nous manque car il a toutes les qualités réunies de l'harmonie du corps, de la puissance de l'arrière-main et de la taille facile à utiliser. Je crois qu'on y arriverait par le croisement du diligencier avec des chevaux pas trop grands et sans trop de masse (de jolis étalons trait petite taille). Sans jarrets pourris, sans ladre, sans balzane et pas blancs à deux ans. Mais on va trouver ça où ?

lundi 25 octobre 2010

Percheron > Postier Ou Diligencier ?

Alexis Hamon, jeune éleveur/utilisateur de percherons à Saint-Lunaire en Ille-et-Vilaine, nous fait part d'une "petite" question qui le taraude : "Postier et diligencier, quelle est la différence ?".
Bien vu, Alexis ! Voilà effectivement un excellent sujet de baccalauréat pour ceux qui choisiront l'option "percheron".
J'ai mené ma petite enquête, en posant la question à plusieurs éleveurs, et l'on s'aperçoit que la réponse est loin d'être simple.

  • Alexis et Maureen sur la plage de Saint-Lunaire.

Gérard Vendel nous dit d'abord que dans la terminologie officielle de la race percheronne, le terme de postier n'existe plus. Les diligenciers sont, eux, des chevaux légers, résultant de croisements avec les 7 étalons percherons venus d'Amérique du Nord depuis 1993. Les diligenciers sont des chevaux de grande taille. Dans son livre "Le livre d'or de la race chevaline percheronne", Gérard Vendel dit : "Le diligencier percheron se trouve aujourd'hui essentiellement dans les grandes tailles, en France. Toutefois, l' ancienne version postière (petite taille) est prisée dans certains pays comme l'Argentine, et dans certains emplois".

A l'évocation du mot postier, Patrice Biget nous dit : "Pour moi, le postier, c'est le cheval Felix Pottin, celui que l'on voit sur les cartes postales anciennes. C'est un cheval petit, léger, avec de bonnes allures, et de préférence gris". Artisan de l'arrivée de Silver en 1993, Patrice Biget précise que le diligencier est une création de la SHPF pour "intégrer" le type américain chez les percherons français. Il reconnaît que les postiers se font très rares actuellement dans la race percheronne. Il cite Belle des Choux, reconnue par beaucoup comme le type parfait de la jument postière. Il cite aussi des chevaux un peu plus anciens : la jument Nicole à Jean Albert, un éleveur qui -d'après Patrice Biget- produisait de bons percherons postiers. Il parle aussi de l'étalon Terrible, né en 1985 chez Jacques Goret et ayant appartenu à Michel Lepoivre. En conclusion, Patrice Biget pense que la race percheronne ne s'est jamais totalement impliquée dans la création du postier parce qu'elle a en priorité exploité ce qui a fait la réputation du percheron : être un cheval de grande taille. Il ajoute encore que l'on a sans doute peu développé le postier car il y avait "en face" des spécialistes -les bretons et les comtois par exemple. Il reconnaît enfin qu'il faudrait accorder plus d'importance à ce type de percherons.

Autre avis, celui de Didier Gesbert qui est un partisan affiché du postier comme cheval d'utilisation. Il introduit une notion particulière. Pour lui, quand on parle de postier, il faut parler de souche : "Le postier est un petit cheval véloce qui a du coeur à l'ouvrage, qui est volontaire à l'effort. Il faut qu'il naisse cheval de travail dans sa tête, d'où l'importance de la souche". Lui aussi cite Belle des Choux, ainsi que Cerise.

Des propos qui me remettent en mémoire ceux de Jean-Yves Boudin -débardeur de la région de Limoges, considéré comme un spécialiste du cheval d'utilisation. Selon lui, on ne trouve que difficilement des chevaux de travail (utilisation), toutes les filières d'élevage ayant été longtemps tournées vers la viande. Il pense lui aussi que la notion de souche est capitale, mais que la plupart des syndicats d'élevage ont des difficultés à s'engager dans une réflexion sur ce sujet. Des propos intéressants de la part d'un utilisateur professionnel, et qui doivent être pris en considération.

Marion Lhôte, elle, voit dans le postier "un cheval de petite taille, polyvalent, avec de bonnes allures". Elle parle aussi de l'importance de la notion de souche.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Félicitations à Alexis. Il est plutôt rassurant de voir des jeunes qui se posent des questions et demandent à être éclairés par les plus anciens. Cela permet de réfléchir avec calme et sérénité.

Alexis pose encore une autre question : "Quels sont les étalons postiers disponibles actuellement ?".

Demain sur ce blog, suite de la réflexion....!

dimanche 24 octobre 2010

Lisieux > Dernier Coup D'Oeil

Il y avait bien plus à voir à Lisieux, le week-end dernier, que le seul concours d'attelage trait. Jetons un petit coup d'oeil alentour.
N'est-ce pas Jean-François Lafon et Isidore, occupés à une démonstration de débardage ?
N'est-ce pas Gérard Tessier avec ses traits belges, qui retourne la terre ?
Regardez encore tous ces jolis chapeaux capturés pendant les épreuves d'attelage réservées aux jeunes chevaux.
Et là, sur la butte. Un percheron miniature ! Mais oui, c'est bien elle, Marion Lhôte dans l'un des obstacles du marathon avec son poney Jérico.

vendredi 22 octobre 2010

Lisieux > D'Autres Attelages

  • Bertrand Malherbe, trait breton.

  • Michel Kerbaul, traits bretons.

  • Norbert Coulon, cobs normands.

  • François Boerlen, traits bretons.

  • Fabrice Georgelin, cobs normands.

  • William Toublanc, trait breton.

  • Vincent Séité, trait breton.

  • Marc Menet, cob normand.

  • Catherine Recher, cobs normands.

  • Hervé Conan, trait breton.

  • Lionel Doulcier, traits comtois (info donnée par MdP).

  • Patrick Ducarré, cobs normands.

  • Camille Mercier, cob normand.

Un deuxième passage à Lisieux pour voir quelques-uns des attelages qui ont participé au récent Championnat de France Trait.

Si vous notez des erreurs dans les races, n'hésitez pas à nous le signaler !

jeudi 21 octobre 2010

Anes Restaurateurs

C'est dans la vallée du Rutin sur la commune de Saint-Longis dans le nord de la Sarthe que nous retrouvons ces deux ânes (du Cotentin). En plein travail. Le pâturage de restauration d'un milieu naturel est une chose sérieuse. Travailler en mangeant n'est pas donné à tout le monde.
Les pelouses calcicoles du plateau et des coteaux de la vallée du Rutin sont l'objet de toutes les attentions du Conservatoire du patrimoine naturel sarthois. Le coteau de Tessé sur lequel nous nous trouvons est propriété du Conservatoire depuis 2001. Après des travaux de restauration -débroussaillage, réfection de haies- le coteau fait l'objet d'une gestion qui tient compte de la flore et de la faune, très spécifiques de ce milieu particulier.
A la tonte asine des regains s'ajoute -sur certaines parcelles- une fauche manuelle complétée par une exportation des déchets avec l'aide des ânes. Ce programme a été mis en place par le Conservatoire sarthois. Ce sont les ânes de l'élevage Didier Gesbert -de Saint-Calez-en-Saosnois- qui se sont chargés de ces différentes opérations. Jessy, Hortensia, ânesses du Cotentin, et Isidore, grand noir du Berry, ont donc gravi à maintes reprises le coteau abrupt pour remonter herbes et broussailles vers la seule voie d'accès sur le haut du plateau.
Les pelouses calcicoles de la vallée du Rutin abritent plusieurs espèces d'orchidacées et des espèces protégées comme l'anémone pulsatille, la globulaire vulgaire et le petit pigamon. Ce milieu est aussi d'une grande richesse entomologique, avec de nombreux papillons et criquets.
  • Anémones pulsatilles dans la vallée du Rutin, au début du printemps.
Au printemps, quand vous voudrez admirer les coteaux recouverts d'anémones pulsatilles, ayez une pensée pour Jessy, Hortensia et Isidore, les ânes restaurateurs de nature.
Conservatoire du patrimoine naturel sarthois
1, rue Moulin-aux-Moines
72650 La Chapelle-Saint-Aubin
Tél : 02.43.77.17.65.
Elevage d'Horjad (Didier Gesbert)
Tél : 06.11.31.28.46.

mercredi 20 octobre 2010

Percherons > Course Montée Au Pin

Spectacle inhabituel à l'hippodrome de la Bergerie qui a accueilli une course de percherons montés à l'occasion de la réunion hippique disputée dimanche 17 octobre.
Spectateurs et organisateurs semblent avoir été séduits par cette course, et on peut penser que de nouvelles épreuves de percherons montés seront programmées l'année prochaine à l'hippodrome du Pin et peut-être à d'autres réunions hippiques.

  • Sophie Singer toilette Titan et Tino de la Fontaine.

  • Aurélie Perruchot et Tébelle de Bonin.

Des 8 chevaux de cette course, 6 appartenaient à des éleveurs/utilisateurs qui ont déjà participé à plusieurs reprises à de telles courses montées, à Mondoubleau, à Chartres, à Nogent-le-Rotrou... Ces habitués ont pour noms Michel Poulin, Guy Mulowsky, Jean-Marie Coeuret, Eric Albert, Sylvie Martz.

Mais comment ne pas souligner les efforts consentis par 2 participants venus de loin pour cette course ? Il s'agit de Alexis Hamon, de l'élevage d'Agan à Saint-Lunaire en Ille-et-Vilaine ; et de Alain Perruchot venu de plus loin encore puisque l'élevage de la ferme de Bonin est situé à Montigny-en-Morvan dans la Nièvre. Des efforts récompensés par une 2nde place pour Alexis Hamon qui montait Sylvain 8 et une 5ème place pour Aurélie Perruchot avec Tébelle de Bonin.

  • Julie Lozahic et Jérôme Singer se rendent à la présentation des chevaux.

  • Présentation des chevaux avec Sylvain 8 et Notre-Dame de Prainville.

  • Eric Albert monte Sireine de Prainville.

  • Jean-Marie Coeuret avec Rival de l'Yerre.

  • Lysiane Bonnouvrier avec Sissy d'Albe.

Très disputée, la course a été remportée par Notre-Dame de Prainville montée par Guy Mulowsky devant Sylvain 8 monté par Alexis Hamon et Rival de l'Yerre monté par Jean-Marie Coeuret.

  • Guy Mulowsky et Notre-Dame de Prainville à l'heure des récompenses.