Chantale et Laurent Masson nous envoient quelques photos de leur petit dernier, Bosco du Crétil, né le 17 janvier 2011."Regarder, regarder encore, regarder toujours, c'est ainsi seulement qu'on arrive à voir." Jean-Martin Charcot
"Aide-toi, et le ciel t'aidera". Les associations de races de chevaux de trait vont-elles devoir mettre cette maxime au fronton de leurs locaux à partir de 2012 ?
Une autre présentation d'étalons. Cette fois, il s'agit des étalons chevaux de trait et ânes au haras national de Saintes (Charente-Maritime), à voir le samedi 5 février.Renseignements : 05.49.76.91.31.
Bretons, comtois, traits poitevins.... mais au fait : les étalons percherons, on les voit quand ?
Au cours de sa longue vie (ou courte, si vous préférez), 128 ans, la SHPF a publié à plusieurs reprises des documents de promotion, en particulier dans les années d'avant la Seconde Guerre mondiale. C'est ainsi qu'un recueil de 50 "cartes postales" intitulé Le Cheval Percheron a vu le jour dans les années 1930 semble-t-il (pas de date précise). En ouverture est reproduit un texte assez connu du magazine Vivre A La Campagne, du 1er mai 1929.
Voici quelques-unes de ces cartes postales et un extrait de ce texte.
"Les éleveurs, par sélection rigoureuse des reproducteurs mâles et femelles, conservent intacte cette belle race, qui a fait la réputation et la richesse de leur province. Ils gardent, malgré les prix offerts, leurs meilleurs étalons pour faire au moins une année de monte. De tous les coins du monde, on vient puiser à cette source intarissable. Dans les pays les plus éloignés, on rencontre le percheron soit comme cheval de trait, soit comme étalon améliorateur".
Photos : collection privée.
Nous avons reçu d'Italie ces photos prises par Lorenzo Marucco à la foire de Vérone 2010. En commentaire, ces quelques mots : la Belle et la Bête.Ce n'est un secret pour personne, les aides de l'Etat à la filière cheval vont être sérieusement revues à la baisse dans les années à venir. Les chevaux de trait devront eux aussi se serrer la ceinture.
Une baisse majeure des aides a pu être évitée en 2011 grâce, semble-t-il, à l'action de lobbying de France Trait. La réduction des financements, annoncée à un niveau de 47%, n'a été que de 14% pour les Associations de race (à l'exception de France Trait) et de 3% pour les "Encouragements" aux éleveurs.
Plusieurs sources confirment qu'il en sera autrement en 2012. La baisse des aides de l'Etat aux Associations de races de trait est annoncée à un niveau de 85%. Rien ne filtre pour l'instant sur ce qui pourrait se passer en 2013 et 2014. En 2011, la subvention de fonctionnement allouée à la SHPF est de 47300 € (55000 € en 2010).
Seule certitude, les races de trait vont devoir apprendre à marcher sans béquilles. Deux siècles d'"encouragements" à l'élevage vont prendre fin. Cela augure de quelques années compliquées avec pour conséquence une baisse drastique des effectifs de chevaux. Une situation d'autant plus difficile que ces baisses annoncées arrivent à un moment où le marché de la viande est au plus bas.
Dans un article publié récemment, la Fédération Nationale des Eleveurs Professionnels d'Equidés, qui se réjouit de la baisse brutale des aides de l'Etat à la filière cheval, affirmant qu'"il était urgent et indispensable que l'Etat français arrête cette gabegie d'argent public en distribuant à tout va l'argent des contribuables", s'inquiète cependant que "personne n'ait pris en considération le grand danger de disparition dans lequel se trouve l'élevage des 9 races de chevaux de trait françaises que l'on peut qualifier de patrimoine historique."
Sincères encouragements à tous.
Si vous jetez un coup d'oeil au site Internet de la SHPF www.percheron-france.org rubrique "Actualités", vous apprendrez qu'une commission vient d'être créée. Une commission Utilisation. Il n'est peut-être pas inutile d'apporter quelques précisions sur la naissance de cette commission.
Il y a déjà bien des années que le débat élevage / utilisation est d'actualité. N'oublions pas que ça fait plus de 20 ans que les chevaux de trait se sont découvert de nouveaux utilisateurs en attelage de loisir, de sport, d'abord ; puis en débardage, vigne, ville, spectacle...
Mais l'histoire du cheval de trait s'accélère, s'emballe même. La boucherie ? Plus grand monde n'y croit, en dehors de France Trait. Les primes ? On nous annonce que la fontaine à subventions va être à sec dans les deux ans à venir.
Pas facile, avouons-le, de faire naître une commission Utilisation. La SHPF a adressé un questionnaire aux utilisateurs. Ceux qui ont répondu ont été invités à cette réunion du vendredi 14 janvier à Nogent-le-Rotrou.
Ces quelques personnes réunies à Nogent-le-Rotrou ne sont qu'une petite partie de ceux qui utilisent le cheval percheron. Nul n'est exclu. Toutes les bonnes volontés sont appelées à apporter leur pierre à la construction d'un syndicat de race qui ne soit pas qu'un syndicat d'élevage.
Les vieilles dames affichent leur surprise en voyant passer Looping : "ça m'rappelle le père Raison qui ramassait nos poubelles", dit l'une d'elles.
Looping est un percheron de la deuxième chance. La première, il n'avait pu la saisir. Sa morphologie par trop éloignée des canons de la beauté percheronne lui avait interdit la noble tâche de servir les juments de sa race. Heureusement pour lui, Looping est né sur une ferme, celle de Philippe Souty dans la Sarthe, où la pratique de la deuxième chance est monnaie courante. En perdant sa virilité, Looping a sauvé sa peau pour devenir un cheval d'attelage.
A Etival-lès-Le Mans dans la Sarthe et dans les communes environnantes, on connaît bien Roger Planche et son percheron Looping. Ils sont toujours disponibles pour prêter main forte... à la collecte des sapins de Noël par exemple. Roger Planche, vice-président de l'Association sarthoise d'attelage, participe aussi à de multiples randonnées tout au long de l'année.
A chaque sortie, Looping et les autres percherons font naître les mêmes commentaires nostalgiques : "Ahh, ça me rappelle....".