Les pèlerins qui empruntaient le chemin menant du Mans au Mont-Saint-Michel ne pouvaient la manquer. Bâtie en granit, en 1402, au sommet d'une colline affichant une altitude de 291 mètres, la Chapelle Saint-Michel dominait et domine toujours toute la région. Les pèlerins pouvaient s'y recueillir et trouver abri à l’ermitage proche.
C'est en ces lieux chargés d'histoire que Christine Sallé et sa jument percheronne Ursula ont passé trois journées avec pour seule compagnie quelques Chèvres des Fossés, "écopatureuses" de leur état, et avec le silence, de temps à autre troublé par le chant des oiseaux, en musique de fond.
Retraite consacrée à la méditation ? à la contemplation ? Que nenni !
C'est en "briseuse" de fougères, armée dans son entreprise d'un pesant rouleau tiré par Ursula, que Christine, actrice reconnue de la traction animale, s'est échinée sur les hauteurs du site de Montaigu sur la commune de Hambers en Mayenne.
Des fougères, finalement, on sait peu de choses. A la belle saison elles parent de vert les talus qui bordent nos petites routes de campagne. L’automne venu, elles rougissent avant de disparaître jusqu'au printemps suivant. Inoffensive en apparence, la fougère aigle (pteridium aquilinum) a mauvaise réputation. Son tort, coloniser les milieux ouverts et "étouffer" en conséquence toute tentative venue d'autres espèces végétales de se faire une place au soleil. Profitant du relatif isolement du site de Montaigu, les fougères s'en sont donné à cœur joie, monopolisant pour elles seules une terre pauvre rendue inhospitalière par de nombreux affleurements rocheux.
Alors comment faire battre en retraite les fougères envahissantes et faire renaître un milieu ouvert à forte densité végétale ? Tous les gestionnaires d'espaces naturels vous le diront : "Couper les fougères n'est pas la solution la plus efficace." Leur briser les reins ou plutôt la tige semble une meilleure méthode. A raison de deux ou trois séances annuelles, traitement renouvelé au moins pendant trois ans, les fougères envahissantes battent en retraite et font place à une végétation plus diversifiée à la condition quand même de les garder sous haute surveillance.
Depuis quelques années, la lutte anti-fougères à Montaigu, pour le compte de la Communauté de Communes des Coëvrons, gestionnaire du site, est l'oeuvre de l'association Etudes et Chantiers, et plus particulièrement d'Etienne Poupinet et de son ardennais belge Nomade. Malheureusement, Nomade momentanément indisposé n'a pu cette fois mener sa tâche à bien, ce qui a conduit Ursula à le remplacer.
Après plusieurs incursions récentes dans la vigne passées à combattre les mauvaises herbes, Christine Sallé s'est frottée cette fois à la fougère aigle. Une dure à cuire qui a perdu une bataille. Mais la guerre sur les hauteurs de Montaigu n'est pas terminée.
Communauté de Communes des Coëvrons
www.coevrons-tourisme.com
Etudes et Chantiers
www.ec-ouest.org
Christine Sallé
06.28.28.81.94