dimanche 26 mars 2023

Wayne et Nogent, Villes Sœurs

 

L'un des panneaux apposé à l'entrée de Wayne

Wayne, à une cinquantaine de kilomètres de Chicago, en Illinois, vient d'apposer de nouveaux panneaux aux entrées du village, sur lesquels on peut lire : "Village de Wayne, population 2.286, ville sœur de Nogent-le-Rotrou, France."
Cette initiative fait suite à la visite à Nogent-le-Rotrou, en 2019 de Eileen Phipps, maire de la commune et de Karen et David Armbrust, "gardiens de la mémoire" de Mark W. Dunham. À l'occasion de cette visite, les villes de Nogent-le-Rotrou et de Wayne avaient signé, le 16 novembre 2019, une convention de jumelage. 
Ce jumelage découle de l'histoire percheronne des deux villes. En effet, c'est à Wayne que Mark W. Dunham, le plus important importateur américain de chevaux percherons de la seconde moitié du 19ème siècle possédait son domaine d'Oaklawn Farm qui a compté, dans les années 1880-1900 plusieurs centaines de chevaux percherons.

Signature de la convention de jumelage par Eileen Phipps et François Huwart, maires des deux villes

Pendant les récentes années Covid, le jumelage Wayne - Nogent-le Rotrou n'a malheureusement pas pu se développer comme il était envisagé. La mise en place de ces nouveaux panneaux semble indiquer que le jumelage pourrait reprendre sa marche en avant.

Échange de cadeaux entre les deux villes

Mark Dunham, debout, sur une petite route du Perche, en compagnie d'Edmond Perriot, Charles Rigot, Ernest Perriot, éleveurs de chevaux percherons de la région nogentaise. Source : Breeder's Gazette


mardi 21 mars 2023

Thompson Dans Le Perche (3)

 Troisième volet du voyage de Samuel D. Thompson dans le Perche en 1890.
"Après une course de six kilomètres de Nogent-le-Rotrou nous arrivons au bourg de Berd'huis, sis dans le département de l'Orne. Berd'huis a une population d'environ huit cents habitants; sa situation est pittoresque, et, aussi loin que l'oeil peut atteindre, on découvre une suite de vallées fertiles où paissent des centaines de poulains destinés à l'exportation en Amérique.
À une petite distance du bourg, nous arrivons à Beaulieu, ferme occupée par M. Charles Colas, qui a vendu environ quatre cents Percherons aux acheteurs américains, pas tous des meilleurs, mais dans le nombre il y en avait de bons. M. Colas ne saurait être mis au rang des éleveurs, non plus qu'au rang des étalonniers; son plan a été, pendant des années, d'acheter des poulains de lait, de les nourrir et de les vendre aux acheteurs américains comme antenais, ou comme poulains de deux ou trois ans. En quoi il a pleinement réussi, en disposant toujours d'un grand nombre à de bons prix. Le seul cheval vraiment remarquable qu'il ait eu fut César 3526 (601); il reçut 10 000 francs pour cet animal à l'âge de deux ans."

César photographié en 1884 à Nogent-le-Rotrou. Coll. Château de Rosa Bonheur




"M. Colas est un marchand dans toute l'acceptation du mot, et son stock courant de chevaux ne peut être classé que comme ordinaire, mais on ne saurait en dire autant de son hospitalité qui est de l'ordre le plus élevé, et beaucoup d'Américains se souviennent avec plaisir des bons diners qu'ils ont savouré à Beaulieu."

César dessiné par Rosa Bonheur. Coll. JM Rousset

"Laissant Berd'huis, nous traversons le bourg de Dancé et nous arrêtons un moment à Quignon, la ferme de M. Poussin, éleveur d'un grand nombre de bonnes juments. De là, nous poussons jusqu'à Saint-Pierre-la-Bruyère, et nous voyons, au haut de la colline, au détour de la route, l'antique demeure où mourut l'ainé des Perriot, lequel fut le père d'Albert, Louis et Ernest Perriot, qui ont exporté chez nous plus de bons chevaux que tous les autres éleveurs du Perche réuni.  
Prenant la route qui serpente sur le versant de la colline, nous arrivons à la ferme de M. Ferdinand Garreau, qui conserve toujours un petit nombre de bonnes juments et a envoyé en Amérique quelques excellents sujets. Il possède Potentat (493), qui ne figure que dans fort peu de généalogie.
Nous nous rendons, tout près de là, à Amilly, et ici nous aurions pu très bien renvoyer notre cheval, car M. Gautier, propriétaire de la ferme, n'a jamais permis à un visiteur de s'en aller sans avoir reçu l'hospitalité. Amilly est la ferme où vécut et mourut Albert Perriot. Pendant plusieurs années après sa mort, sa veuve dirigea la ferme, et quelques-uns des plus anciens acheteurs américains se souviennent bien de "la veuve Perriot", car, à la mort de son mari, elle ne voulut pas laisser péricliter le commerce des chevaux. Elle était elle-même excellent juge du cheval; elle sortait, acheter des poulains et les revendait aux Américains. Il y a quelques années, elle épousa M. Louis Gautier, bien connu de presque tous les importateurs américains. C'est à Amilly que Favori 1er (711) fit la monte, d'où sortirent quelques animaux remarquables tels que Margot d'Amilly 295 (795), Superior 454 (730) et Iago 995 (768)." 




"M. Gautier, durant la saison, a de quinze à vingt-cinq étalons en service, et les acheteurs trouvent couramment à sa ferme un grand nombre d'étalons et de juments de tous âges à choisir. M. Gautier est un homme d'une intégrité parfaite, sur la foi de qui on peut se reposer." 
S.D. Thompson

dimanche 19 mars 2023

La Vie Parisienne

 


Il semble bien que la grève des éboueurs, à Paris, se termine, si l'on en croit cette image. Coll. J. Béranger

jeudi 16 mars 2023

Thompson Dans Le Perche (2)


Second volet du voyage de Samuel D. Thompson dans le Perche, en 1890. Cette fois, le représentant de la Société percheronne américaine nous parle de l’élevage de chevaux percherons de Michel Fardouet, premier président de la Société Hippique Percheronne de France.

Michel Fardouet, coll. privée

"M. Michel Fardouet, Président de la Société Hippique Percheronne de France, est l’homme qui, par son énergie, ses connaissances et sa persévérance, a contribué plus qu’aucun autre au succès de la Société percheronne française et à son stud-book, et on peut à bon droit l’appeler un pionnier dans le commerce des chevaux percherons entre la France et l’ Amérique ; dès 1847, il commençait à en vendre pour l’exportation dans notre pays, et depuis 1870 il en a vendu chaque année un bon nombre aux acheteurs américains. M. Fardouet a possédé et élevé quelques chevaux fameux, notamment Vidocq, Décidé, Malakoff, Bon-Cœur, Nogent, Vermouth, Avata, Madrid, etc."

Vidocq, coll. JL Dugast

Vidocq 732 (483) Gris-pommelé ; né dans l’Eure-et-Loir en 1869 ; par Coco II 714, lui par Vieux-Chaslin 713, lui par Coco 712, lui par Mignon 715, lui par Jean-le-Blanc 739 à M. Miard. Exporté en Amérique en 1874 par Mark W. Dunham, et lui appartenant actuellement. Stud-book percheron français, tome I, 1883


"Vidocq 483 (732) était le fils de Coco II 714 ; M. Fardouet le mit en service à l’âge de trois ans, et le vendit à cinq ans, après avoir fait trois saisons en France. Avant son exportation, il avait remporté le troisième prix au Concours du Gouvernement à Alençon, le premier et le second rang ayant été pris par ses demi-frères, Duc-de-Chartres et Hercule."


Duc-de-Chartres, Library of Congress

Duc-de-Chartres 721 (162) Gris pommelé ; né dans l’orne en 1867 ; par Coco II 714. Exporté en Amérique en 1874 par MM. Rogy et Trimble ; Walnut, Illinois. Stud-book percheron français, tome I, 1883


"Vidocq fut probablement l’un des meilleurs chevaux de concours qui soient jamais entrés en lice, ainsi que le témoigne la longue suite des victoires qu’il remporta dans notre pays. Pendant les trois ans qu’il fit en France, il produisit un très grand nombre de poulains, dont beaucoup ont été exportés chez nous, et je crois qu’on peut affirmer sans exagération qu’il y a au moins huit cents fils, petits-fils, filles et petites-filles de ce fameux cheval qui sont enregistrés dans le stud-book percheron d’Amérique.
M. Fardouet posséda et conduisit à sa voiture pendant nombre d’années l’étalon Décidé, qui figure dans quantité de généalogies, et chaque fois que vous verrez un poulain se rattachant de près à ce vieux cheval, vous trouverez l’action, car il possédait lui-même une action merveilleuse et fut renommé parmi les trotteurs percherons. Il fut père de César 856 (757), le plus rapide trotteur qui ait été amené dans notre pays. M. Fardouet vendit au Gouvernement français Bon-Cœur, cheval d’une remarquable action et qui se distingue comme un excellent reproducteur dans les Haras de l’Etat. Nogent, Vermouth, Avata, et Madrid furent tous vendus par M. Fardouet pour être exportés chez nous, après avoir fait chacun une année ou deux de service en France ; ce sont de bons animaux, qui figurent dans la généalogie d’un grand nombre de chevaux que l’on met en vente aujourd’hui. 
M. Fardouet, s’étant fait une position confortable, a quitté, il y a une dizaine d’années, la direction de sa ferme, et il s’est retiré dans la ville de Nogent-le-Rotrou, où il habite une modeste maison donnant sur la place publique, et les visiteurs qui se rendent chez lui sont toujours assurés d’y être les bienvenus. Il conserve encore un petit nombre de chevaux, dont il vend sans doute quatre ou cinq chaque année aux acheteurs américains. Il a en ce moment dans ses écuries Malakoff (8275), lauréat du premier prix à l’Exposition universelle de Bruxelles en 1888."

Malakoff, coll. JM Rousset

Malakoff  8275 Gris pommelé-clair ; né chez M. Pelletier, Préaux, Orne, en 1884 ; par Vaillant 404, lui par Prosper 893, lui par Décidé 892, lui par Vieux-Pierre 894, lui par Coco 712 ; sa mère Bijou 271, par Décidé à M. Fardouet ; appartenant à M. Fardouet père. Stud-book percheron français, tome I, 1883


"Malakoff fut engendré par Vaillant (404), père de nombreux chevaux importés dans notre pays. Malakoff est un très gros cheval, pesant 2 200 livres ; C’est le père de Dalila (32866), qui a remporté, cette année, le premier prix au Concours de la Société hippique percheronne, à Nogent-le-Rotrou."

mardi 14 mars 2023

Thompson Dans Le Perche (1)

Comme de nombreux éleveurs et marchands américains de chevaux percherons, Samuel D. Thompson a, dans les années 1880 et 1890, effectué plusieurs voyages dans le Perche mais en qualité de représentant de la Société percheronne américaine dont il était le secrétaire.
C’est lui qui, en 1883 et 1884, a supervisé l’élaboration du tome premier du stud-book percheron français. Il a aussi passé plusieurs mois dans le Perche, en 1887, pour apaiser une violente polémique entre les éleveurs de Nogent-le-Rotrou et ceux de Mortagne.
Dans un long article publié dans le Breeder’s Gazette, journal agricole américain, du 17 décembre 1890, Samuel Thompson raconte le voyage qu’il vient d’effectuer dans le Perche. Cet article, que nous publierons en trois fois, a été reproduit dans le journal Le Nogentais, quelques semaines après sa parution aux États-Unis.
" Si le lecteur, donc, veut bien s’imaginer que nous avons fait la traversée de l’Océan et que nous sommes arrivés en ce moment à la gare de l’Ouest à Paris, et s’il veut rester avec moi, je le promènerai avec moi à travers le Perche et nous nous rendrons ensemble chez chacun des éleveurs et étalonniers de la contrée. Nous prenons le train de 10 heures 25 minutes pour Nogent-le-Rotrou, qui est situé à quatre-vingt-douze milles au sud-est de Paris, et nous arrivons à Nogent à 1 heure 25 minutes de l’après-midi ; mais un peu avant d’y arriver, notre attention est attirée par d’importants groupes de poulains que nous apercevons, de la fenêtre de notre wagon, dans les prairies tout près de Nogent. Ces poulains appartiennent à M. Louis Perriot, que nous retrouverons plus loin.
À notre arrivée à Nogent, nous descendons à l’Hôtel du Dauphin, où nous déjeunons ; nous y louons une voiture et nous allons nous promener à quatre milles pour faire notre première visite à M. Désiré Ducoeurjoly, à sa ferme de « La Fontaine », près du petit village de Brunelles, dans le département d’Eure-et-Loir.
M. Ducoeurjoly n’est pas l’un des plus importants éleveurs ou étalonniers, mais il est à la fois éleveur et étalonnier ; il a été longtemps dans les affaires et a eu des animaux de première classe ; il a commencé à vendre aux américains en 1877, et leur a vendu un peu chaque année depuis. Son père, Jacques Ducoeurjoly, qui mourut en 1849, était un étalonnier distingué, et M. Du Haÿs parle de lui comme possédant à cette époque quelques-uns des meilleurs étalons du Perche.
M. Ducoeurjoly est né dans la ferme où il habite et est aujourd’hui âgé de quarante-sept ans. Nous donnons ici un très bon dessin qui le représente tenant d’une main sa vieille jument Pauline (279). "


Pauline 279. Blanche; née dans l'Eure-et-Loir en 1869; par Miramar; sa mère Rustique. Cette jument remarquable a obtenu douze prix : six premiers, cinq seconds et un troisième prix dans différent grand Concours. Appartient à M. Ducoeurjoly.
Tome Ier, stud-book percheron, 1883.

" Cette jument fut probablement l’une des plus fécondes du Perche et aussi l’une de celles qui y remportèrent les plus grandes récompenses. Elle naquit en 1868. [1869 selon le tome I du stud-book.] Elle obtint le premier prix au Concours gouvernemental d’Alençon en 1873 ; le second prix à celui de Saint-Lo, en 1874 ; le premier au Concours départemental d’Authon, 1875 ; le premier au Concours de Blois la même année ; le premier à Caen, même année ; le premier à Chartres, 1877 ; le second à l’Exposition universelle de Paris en 1878 ; le premier au Concours d’Evreux, 1879 ; le second au Concours départemental du Mans, 1880 ; elle ne concourut pas en 1881 et 1882, mais remporta le premier prix au Concours départemental d’Authon en 1883, et le second à Caen, la même année, après quoi elle ne concourut plus jamais. Elle donna le jour à onze poulains, nombre remarquable si l’on considère qu’elle fut presque constamment présentée dans les concours.
 Son dernier produit fut une pouliche - Déesse (12163) - née en 1886, pour laquelle un Américain, éleveur distingué, offrit 3 000 francs lorsqu’elle tétait encore, mais  l’offre fut refusée. Au nombre de ses meilleurs  poulains on peut mentionner Vaillant (2255), Roland II (2256) et Nogentais (2257). Une de ses filles - Grisette - née en 1877, a fait ses preuves de bonne poulinière, car elle a déjà donné le jour à huit poulains, dont le premier, Vainqueur (284), est le père de Splendide (12159), lauréat des Concours de la Société Hippique Percheronne en 1888 et en 1889. Pauline mourut en 1887, en poulinant. " 

dimanche 12 mars 2023

Étalons Prêts !

 

Kiri de Cublize, à Pierre-Yves Berger

Cadix Pintière, à Jean-Luc Bâcle

Grand Duc d'Anjou, à Lionel Blanchet

Jongleur, à Jean-Luc Veillé

"Temps béni" pour les étalons percherons, la saison de monte débute, en général, avec une revue d'effectif. Ainsi, dans la Sarthe, au Haras de Brassé, au Grand-Lucé, on a pu voir plusieurs étalons, arme fourbie, prêts à monter au front.
Des images.

Jaco de Pierrefiche, à Pierre-Yves Berger

Dominique Heuzé et Joël Lebert

Eldorado, à Lionel Blanchet

Herman del Motte, à Lionel Blanchet

Houston de la Brume, à G.a.e.c. Souty

Ut de la Vande, à Lionel Blanchet


jeudi 9 mars 2023

On Nous A Envoyé

 Jean Flémal






Sous la selle de Jean Flémal, la belle et courageuse Déesse de Saint-Aubin prend plaisir à franchir les obstacles qu'on met sur sa route, à La Cravache d'Argentan, dans l'Orne.









Photos : Paulette Mauduit et Margaux Bouillard