Exposition Universelle De 1893

 

Vue générale de l'Exposition

Invitation adressée à Mark Dunham pour l'inauguration des pavillons de l'Exposition, Coll K. & D. Armbrust 

Vue générale de l'Exposition

Programme de l'Exposition, Coll K. & D. Armbrust

Dans le flot dense de l'actualité mondiale, il ne vous aura sans doute pas échappé que vient de s'ouvrir l'Exposition universelle d'Osaka, au Japon, avec pour thème "La société du futur". (13 avril au 15 octobre 2025) Quelque 160 pays et régions y sont représentés.

L'occasion pour nous de nous pencher sur une autre Exposition universelle, celle de Chicago en ... 1893. Nous y rencontrerons, sans doute, quelques connaissances. 

Introuvable, étalon percheron, en couverture du Breeder's Gazette

Vous l'avez compris, ces connaissances sont, bien sûr, en lien avec le cheval percheron. Avec, en premier lieu, Introuvable 24146 (16875) déclaré "champion mâle" toutes catégories lors de cet événement. Un solide étalon, né le 06 mai 1889 chez Mme Vve Poussin, à Ceton, dans l'Orne et élevé par Louis Perriot, à Margon, en Eure-et-Loir. Introuvable avait été importé aux États-Unis par Mark W. Dunham en 1892.

Pavillon de l'agriculture

Mise sur pied pour marquer l'anniversaire de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, l'Exposition a été inaugurée le 1er mai 1893 par le président américain Grover Cleveland.

Les concours hippiques ont rassemblé 1032 chevaux de toutes races. L'Exposition a été programmée en 1893 et non en 1892 afin que les autres villes américaines qui avaient prévu, elles aussi, de fêter ce 400ème anniversaire, n'aient pas à subir la concurrence de la grande manifestation de Chicago 

En haut, à gauche, l'étalon percheron Fier à bras

C'est sans surprise que Mark W. Dunham, le plus important éleveur percheron américain mais aussi le plus proche de l'événement, a présenté la plus importante collection de chevaux. À l'heure des résultats, 16 des 17 catégories mâles et femelles inscrites au programme ont été remportées par l'éleveur de Wayne, en Illinois.

Parmi les chevaux primés appartenant à Mark W. Dunham figuraient les percherons importés Fier à bras (28), Forfait (61), Introuvable (28), Aiglon (72), Bertha (72), Valentine (72), et les percherons nés aux États-Unis, Fantine,Viola, Ballentine.

Seul Leonard Johnson, de Northfield, dans le Minnesota est parvenu à remporter un 1er prix avec Cantinière.

Attelage en paire de l'entreprise Swift and Company

Attelage à six de l'entreprise Swift and Company

Le concours réservé aux attelages a été dominé par l'entreprise Swift and Company, spécialisée dans le commerce de viande, qui a remporté le 1er prix en attelage en paire et en attelage à six.

L'entreprise, présente dans les grandes villes américaines, utilise à cette époque plus de 2000 chevaux de race percheronne, essentiellement de robe grise et tous achetés sur le marché de Chicago.

Présentation de matériels agricoles

Sur le site de l'Exposition

L'Exposition s'étendait sur un territoire de 2,4 km², comprenant près de 200 pavillons de style classique ainsi que des parcs, des canaux et des lagunes. Plus de 27 millions de personnes visitèrent l'Exposition au cours des 6 mois d'ouverture.

Visite de dignitaires à Oaklawn Farm

Objet de visites fréquentes de dignitaires américains et étrangers de passage à Chicago, le domaine d'Oaklawn Farm, propriété de Mark W. Dunham à Wayne, a reçu le 10 mai, quelques jours après l'ouverture officielle de l'Exposition, une très importante délégation venue d'Espagne, composée du duc de Veragua, descendant de Christophe Colomb, de l'infante Eulalie et de plusieurs autres dignitaires espagnols, accompagnés d'importants responsables politiques et militaires américains. Un journaliste du Breeder's Gazette a fait le récit de cette visite dans son édition du 17 mai 1893.

"La fanfare d'Elgin joue "Salut au Chef"; le propriétaire du lieu est assis avec à ses côtés le duc de Veragua et son jeune fils Christophe Colomb à sa droite et le frère du duc, le marquis de Barboles, à sa gauche. En tête de la présentation Aiglon 13145 - paraissant aussi frais que lorsqu'il a gagné les plus grands honneurs au Concours de Chicago - suivi d'un groupe de juments et de leur poulain. L'aigle noir peut être considéré comme la représentation vivante de la dominance du meilleur sang percheron, son père étant le grand Gilbert, fils de l'encore plus célèbre Brilliant."

En haut, à droite, l'étalon percheron Aiglon

Liste des récompenses obtenues par Mark W. Dunham, Coll K. & D. Armbrust

Documents Coll. Jean-Léo Dugast, sauf mention spéciale

Dans Le Jaune

 

Marine avec Niagara des Lilas

Line avec Noisette de Beauvais

Marine avec Fissa de la Meule

Nous vous accordons aujourd'hui une pause jaune, à La Chevalerie, à Montaillé, dans la Sarthe, pour quelques poses photographiques percheronnes avec dans les rôles principaux : Marine, Line et leurs assistantes techniques Lison, Mélie, sans oublier Niagara des Lilas, Noisette de Beauvais et Fissa de la Meule.

Droits De Douane ?

 

Voltaire 443, par Rosa Bonheur Coll J. M. Rousset

"Les droits de douane", c'est un des sujets majeurs de l'actualité mondiale en ce début d'année 2025. Un sujet qui n'est pas nouveau pour ... le cheval percheron.

En effet, l'ouverture du stud-book percheron français, en 1884, fortement demandée par les acheteurs américains, avait pour origine leur volonté de lutter contre la fraude mais aussi de ne pas avoir à payer de droits de douane en arrivant dans le port de New-York avec leurs achats "percherons" faits dans Le Perche.

Paul Deschanel Coll J. L. Dugast

En 1892, Paul Deschanel, député d'Eure-et-Loir, a profité d'un voyage aux États-Unis pour recueillir des informations concernant les droits de douane applicables dans ce pays, en ce qui concerne l'importation des chevaux. À son retour, il adresse au journal Le Nogentais une note d'information publiée le 12 juin 1892. « Les chevaux sont, sans distinction de race, soumis à un droit d’entrée de 30 dollars (150 frs) par tête. Ceux qui sont estimés à 150 dollars (750 frs) et plus paieront un droit de 30% de leur valeur. Toutefois, sont admis en franchise, aux États-Unis, les animaux importés spécialement pour l’élève : nul animal n’est admis en franchise s’il n’est de pur-sang et s’il n’a été régulièrement inscrit au Stud-Book de ladite race. »

On comprend l'exigence des acheteurs américains à voir la SHPF naissante ( création le 23 juin 1883) ouvrir au plus vite un livre généalogique de race. Ce qui a donc été fait au début 1884.

De nos jours les droits de douane pour les chevaux percherons importés aux États-Unis ne sont plus un sujet d'actualité vu le volume extrêmement réduit des exportations  vers ce pays.