Lord Lonsdale, premier président de la British Percheron Horse Society
1918-2018. La
Société percheronne britannique (British Percheron Horse Society) fête cette
année ses cent ans. Un anniversaire marqué avec l’organisation d’une
manifestation percheronne (Living History Festival) les 2 et 3 juin près de Singleton au Weald and
Downland Living Museum en Angleterre.
C’est à
l’issue d’une réunion qui s’est tenue le mercredi 16 janvier 1918 au domicile
de Lord Lonsdale - qui allait en devenir le premier président - 14 Carlton
House Terrace à Londres qu’il a été décidé de créer la British Percheron Horse
Society. C’est en novembre de la même année que, toutes les formalités légales
ayant été accomplies, la BPHS est officiellement entrée en existence.
Lt-Col Sir Merrik R. Burrell, inspecteur des Remontes militaires de 1915 à 1918
On a coutume
de dire que c’est dans les difficultés de la Grande Guerre de 1914-1918 que les
britanniques ont en quelque sorte « découvert » les qualités
multiples de la race originaire du Perche. Un long texte du Lt-Col Sir Merrik
R. Burrell - dont nous reproduirons dans cet article de multiples extraits -
inspecteur des Remontes militaires de 1915 à 1918, nous permet de suivre en
détail les événements qui ont conduit à la naissance de la Société percheronne
britannique.
Bien
évidemment, le cheval percheron avait foulé le sol britannique bien avant 1918.
Des étalons avaient été importés de France à la fin du 19ème siècle mais
avaient surtout été utilisés en attelage pour les transports. D’une manière
plus étonnante « pendant la seconde
moitié du 19ème siècle plusieurs milliers de chevaux montrant de
très forts signes de sang percheron ont été importés d’Amérique du nord en
Grande Bretagne pour tirer les omnibus et pour d’autres transports légers dans
les grandes villes ».
« La première importation organisée et
officiellement reconnue de purs percherons en Grande Bretagne a eu lieu en
novembre 1916 et était un résultat direct de la Grande Guerre ». En
dépit de l’avènement du moteur et donc du transport rapide par route, venant en
complément d’un transport ferroviaire au réseau largement déployé,
l’utilisation du cheval était encore en 1914-1918 une nécessité pour une armée
en guerre, en particulier à proximité des zones de combat. « Au fur et à mesure que la guerre progressait
deux choses devenaient évidentes pour le département des Remontes ; en
premier, que la demande pour des chevaux de trait légers, très actifs et
solides allait croissant chaque jour. En
second, que tous les chevaux de ce type n’étaient pas disponibles en
nombre suffisant en Grande Bretagne ».
Maj-Gen Sir William Birkbeck, directeur des Remontes en 1914 et président de la BPHS en 1923-1924
En 1914, au
moment de la déclaration de guerre, une mission d’achat britannique a été
envoyée au Canada et aux Etats-Unis par le directeur des Remontes le
Major-Général Sir William Birkbeck. Au cours de leurs achats, de plusieurs
milliers de chevaux les membres de cette mission eurent la conviction que les
chevaux les mieux adaptés à un travail de traction étaient ceux qui affichaient
les caractéristiques du cheval percheron. « Les chevaux du type percheron se montraient très bien dans leur tête et
supportaient beaucoup plus calmement que les autres chevaux les affres des
longs voyages en train et en bateau ».
En 1916, il
fut décidé au sein du service des Remontes de Grande Bretagne d’envoyer, dans
les Haras Nationaux français, une
mission d’inspection composée du Colonel d’Artillerie T.R.F. Bate et du Lt-Col
Merrik R. Burrell. A l’issue de cette mission leur rapport ne laissait aucune
place au doute et pointait la race percheronne comme la plus intéressante.
« Sir William Birkbeck était arrivé
à la conclusion que, si les leçons de la Grande Guerre devaient être retenues,
il était évident pour la sécurité du pays, que la population civile devait
élever un cheval de trait plus solide, plus actif, et avec des membres plus
sains ». Sir William Birkbeck, un nom que la race percheronne
française n’a pas retenu et se devrait peut-être de remettre à l’honneur.
« Tout indiquait que le cheval
percheron était l’animal recherché ».
Présentation d'étalons percherons au concours de Mortagne au début du 20ème siècle (Archives Draft Horse Journal)
A l’automne
1916, à la demande du ministère de l’agriculture anglais, la France, en dépit
de l’interdiction d’exporter des chevaux a autorisé le départ de 2 étalons et
de 12 juments vers l’Angleterre. L’achat de ces percherons a été effectué par
Henry Overman lors du concours percheron en octobre à Mortagne. « Les officiels français ont avec courtoisie
accordé toutes facilités à Mr Overman pour qu’il choisisse les chevaux qu’il
voulait ». L’étalon de 4 ans Misanthrope a rejoint l’élevage de Mr
Overman et l’étalon de 3 ans Nonius, celui de Lord Lonsdale. Quant aux 12 juments,
elles aussi ont rejoint les élevages Overman et Lonsdale. Ces 12 juments, 3
noires et 9 grises provenaient des élevages de MM Bignon, Albert Hamelin,
Ernest Guidon, Edmond Perriot, Bodet et de Mme Aveline [de la Crochetière, Mr
Louis Aveline était pendant la guerre aux Etats-Unis pour l’achat de chevaux
pour la remonte militaire française].
Bande de juments percheronnes au Concours de Mortagne au début du 20ème siècle (Archives Draft Horse Journal)
Henry Overman, l'un des acheteurs anglais lors des concours 1916 et 1917 à Mortagne
Cette
première importation en nombre de chevaux percherons vers l’Angleterre à des
fins d’élevage fut si appréciée des éleveurs que l’année suivante, en 1917, le
ministre de l’agriculture a, à nouveau, sollicité du gouvernement français une
autorisation spéciale d’importation vers les iles britanniques. Requête acceptée.
C’est à nouveau en octobre, lors du concours de Mortagne que les anglais - Captain
T. Wickham Boynton, Henry Overman pour les achats, accompagné de 5 autres
personnes - sont venues choisir leurs percherons. Cette fois, 12 étalons et 33
juments ont pris le chemin de l’Angleterre.
Étalon percheron Misanthrope
Jument percheronne Livourne
Jument percheronne Officine
Étalon percheron Parapet
« Il semblait évident pour ceux qui étaient
responsables de ces importations de cette race de chevaux français dans les îles britanniques que pour que leurs initiatives aient quelque chance de succès
et pour que cette race prospère dans le pays, il devenait impératif qu’une
société soit créée pour suivre les intérêts de la race, contrôler l’élevage des
animaux, et ouvrir un stud-book dans lequel seraient inscrits tous les animaux
de race pure importés de l’étranger ainsi que leur descendance de race pure ».
Volume I du stud-book percheron britannique
Vente aux enchères de chevaux percherons récemment importés
Quelques
temps plus tard, la réunion du 16 janvier 1918 au domicile de celui qui allait
devenir le premier président, Lord Lonsdale, devait entériner la naissance de
la BPHS.
Dans les premières
années d’après-guerre, les importations de percherons français ont pris
davantage d’importance et ont donné lieu à de régulières ventes aux enchères organisées
par la Société percheronne britannique. Dans le même temps les importations, à
titre privé, ce sont elles aussi développées, avec par exemple l’importation de
l’étalon Rhum en 1919 et de la jument Messaline en 1920, dans les deux cas par
Mme Emmet. Messaline qui remporta la récompense suprême de la race au Royal
Show de 1920 et 1921.
C’était il y
a un siècle...
Étalon percheron Rhum
Captain R. B. Beassey, président de la BPHS en 1924-1925
Documents Archives SHPF sauf mention spéciale
Voir sur le site de la Société hippique percheronne de France, rubrique Actualités, l'annonce du Festival commémorant les 2 et 3 juin 2018, le centième anniversaire de la British Percheron Horse Society.
www.percheron-france.org
Voir sur le site de la Société hippique percheronne de France, rubrique Actualités, l'annonce du Festival commémorant les 2 et 3 juin 2018, le centième anniversaire de la British Percheron Horse Society.
www.percheron-france.org
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