mercredi 6 mai 2009

Traits des villes, traits des champs

Les chevaux de trait, on en parle davantage depuis quelques années. Le milieu des utilisateurs semble en effervescence. Après les activités d'attelage de loisir qui se sont développées il y a une vingtaine d'années, c'est maintenant le cheval agricole, dans la vigne et en maraîchage, le cheval forestier et le cheval urbain qui emboîtent le pas du trait de loisir.
Pourtant, il serait erroné de mettre sur un même pied ces nouveaux champs d'activités. Cheval urbain, agricole et forestier, ne jouent pas dans la même catégorie. La star qui bénéficie de toutes les attentions, c'est sans conteste le cheval des villes, ou cantonnier comme on l'appelle aussi. Rien de tel pour le trait des champs, isolé dans la vigne ou dans les bois. Bien peu de monde s'y intéresse.
Cette différence de traitement entre les traits des villes et les traits des champs s'explique facilement. Le cheval urbain est avant tout une affaire politique, au sens large. C'est-à-dire que ceux qui s'engagent dans le soutien de telles initiatives le font en espérant tirer profit, en termes d'image ou autres (par une très forte médiatisation) de leur action. Il est aussi clair que ces expériences de chevaux en ville voient le jour grâce au travail militant d'une ou deux personnes proches du terrain qui doivent ensuite composer avec le bon vouloir des pouvoirs locaux, seuls habilités à ouvrir les vannes de la boîte à sous.
Rien de tel pour le trait des champs. Qui voudrait organiser des réunions de professionnels, maraîchers, vignerons, forestiers, pour expliquer le rôle que peut tenir le cheval de trait dans les campagnes ? Personne. Seuls quelques militants convaincus s'attellent à ce travail de développement. Il faut dire qu'il n'y a rien à gagner à entreprendre de telles actions de promotion au fond des campagnes et des bois.
La campagne, c'est juste bien pour y construire des villes.
JLD.
Trait des champs. Ardennais.

7 commentaires:

Lydie a dit…

Jean Léo, tu me parais morose aujourd'hui (mécontent par rapport à la manifestation d'attelage, amer quant à la situation des chevaux de trait?). Ca m'arrive aussi dans ce monde à l'envers.
Trêve de psychothérapie, une petite question : j'ai beaucoup lu dans tes articles que pour le domaine de la traction animale, "il y a de bons chevaux dans toutes les races". Est-ce que les divers utilisateurs des bois, des champs et des villes sont très attachés au PEDIGREE des chevaux? Veulent-ils des chevaux de pure race, ou accepteraient-ils des produits issus de croisements? (en restant au sein des races de trait, bien entendu!)

JLD a dit…

D'une manière générale, les utilisateurs ne sont pas très attachés aux origines des chevaux, mais ils utilisent souvent des chevaux pure race (de trait). Les croisements me semblent plus nombreux dans le sud de la France et en particulier dans les zones de montagne où on trouve beaucoup plus de "croisements" style Cocktail-des-Prés.

Lydie a dit…

Ceci dit, la question était dans le cadre "développement traction animale", mais si l'on recherche également "sauvegarde du cheval de trait", c'est sûr qu'il vaut mieux rester en races pures. Je me destine à la production de chevaux de travail, et j'aimerais avoir des poulinières des différentes races, mais je ne peux pas avoir un étalon de chaque race! Ce sera surement un peu compliqué d'allier les deux objectifs!
Merci pour ta réponse, et je suis donc intéressée d'avoir d'autres avis.

Anonyme a dit…

Je partage tout à fait votre point de vue .Nous manquons cruellement de personnes, qui ,comme vous,fassent la promotion du cheval de trait, mais aussi de sous pour mener à bien une telle chose.Le cheval de trait c'est bien,c'est beau,à la campagne ou à la ville encore mieux,mais chez les autres.

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je reviens d'un voyage en Andalousie où j'ai fait la connaissance de quelqu'un qui tient un centre hippique à Ronda. Il ne parle pas français, donc je me fais son interprète. Il aimerait se mettre en contact avec des éleveurs de percherons dans le sud de la France (il m'assure qu'il y en a bien du sud de la France)pour acheter un percheron ou faire un croisement avec une ânesse. Avez vous connaissance de personnes qui feraient cela? D'avance merci beaucoup pour vos réponses. Nathalie Violleau

JLD a dit…

Chère Nathalie Violleau,
Merci de votre intérêt pour le cheval percheron ! Pouvez-vous contacter Catherine Manceau, de la Société Hippique Percheronne, qui pourra vous diriger vers des éleveurs du sud de la France ou peut-être vers des chevaux qui sont déjà en vente dans cette région : 02.37.52.00.43. shpf@wanadoo.fr
Amicalement.

Anonyme a dit…

J'avais effectivement repéré ce site... Merci à vous de m'avoir confirmé cette info et donné un nom. NV