lundi 8 octobre 2012

Des Chabots Entre Les Sabots


D'après vous, s'agit-il d'un vert émeraude ? Hmmm... pas tout à fait. Toujours est-il que l'on ne peut que s'émerveiller de voir par endroits le lit de l'Huisne, rivière qui a vu naître le cheval percheron, drapé d'une parure végétale aussi chatoyante.



Un discours que ne goûtent ni Nicolas Esnault (ci-dessus), agent de développement auprès de la Fédération de pêche d'Eure-et-Loir, ni les membres de cette fédération.

Ce tapis végétal a pour effet de colmater, de compacter, les zones de frayères potentielles prisées des truites et des ombres communs, un poisson introduit il y a une quarantaine d'années et qui s'est parfaitement acclimaté au cours de l'Huisne.

Ces frayères sont des zones à faible profondeur d'eau, avec un courant marqué et un sol composé de graviers et de galets sous lesquels les poissons peuvent déposer leurs oeufs. Le compactage de ces zones de frayères constitue une entrave sérieuse au déroulement de la vie aquatique d'une rivière comme l'Huisne.



C'est à Pacha, hongre percheron appartenant à Ghislaine et Martial Milon, de Senonches, qu'est revenue la lourde tâche de décompacter une douzaine de zones de frayères réparties sur une distance de quelques kilomètres dans les environs de Nogent-le-Rotrou.

Avec la complicité de ses maîtres, Pacha a donc passé quatre jours à tirer une herse lestée d'une masse de 50 kilos dans le lit de l'Huisne. Travail délicat à cause de la présence de nombreux trous d'eau profonds qui peuvent être de véritables pièges pour un cheval. C'est pour éviter tout incident que Nicolas Esnault a indiqué avec précision la topographie de chacune des zones en accompagnant lui-même Pacha et son meneur pour une reconnaissance préalable.


Ghislaine et Martial, l'un dirigeant Pacha et l'autre marchant devant lui ou à ses côtés par souci de sécurité, ont eu constamment à l'esprit le fait de rester à l'écart des trous.


Le griffage à l'aide de la herse a permis d'éliminer la végétation qui tapissait le lit et de décompacter le sol, permettant ainsi une meilleure oxygénation du milieu.


Ghislaine en est sûre, elle a vu des chabots entre les sabots de Pacha.


Pour en avoir le coeur net, Nicolas plonge les bras dans l'eau pendant quelques minutes, soulevant précautionneusement quelques galets. Puis, triomphant, il annonce : "Regardez, il y a bien des chabots ! En voilà un".



En voyant Pacha, Ghislaine et Martial évoluer dans le lit de l'Huisne avec en toile de fond le château Saint-Jean de Nogent-le-Rotrou, j'aurais pu dire : "Je trouve chabot". Trop facile !

Les mois à venir permettront de faire un bilan des résultats du travail effectué par Pacha, et de voir si les frayères ont retrouvé leur rôle dans le développement de la vie aquatique de l'Huisne.


  • Ghislaine et Martial Milon. Les Landes. 28250 Senonches. Tél : 06.32.41.70.98. Web : www.ecuriesdeslandes.fr
  • Fédération départementale de pêche d'Eure-et-Loir. Le Moulin à papier. 28400 Saint-Jean-Pierre-Fixte. Web : www.federationpeche.fr/28

1 commentaire:

Nicole Bouvier a dit…

Encore une fois, vous réussissez à sublimer le cheval percheron, Pacha en ce qui concerne vos photos et l'Huisne qui va devenir si belle !
Nicole Bouvier
www.groupementpecheduperche.com