mardi 18 décembre 2018

Pauvre Iréné !


Nous avions vu sur ce blog, dans un sujet publié le 29 mars 2016, que le "Premier" cheval percheron importé au Japon, en novembre 1913, Iréné, statufié à l'entrée de l'hippodrome de Obihiro dans l'île de Hokkaïdo avait, en fait, été précédé sur le sol nippon, en 1886 par un groupe de percherons de l'élevage Mark W. Dunham, de Wayne en Illinois, aux Etats-Unis. Parmi ces percherons, apparemment, quelques-uns "qui avaient traversé deux océans" devaient être nés sur le sol français. 

A la lecture d'un document ancien qui nous a été transmis par Jean-Marie Rousset, chercheur percheron patenté, il semble que la statue d'Iréné pourrait encore perdre quelques boulons.
En effet, un article du National Live Stock Journal de Chicago, daté du 8 juin 1877, précise qu'une commission japonaise, en visite dans le Kentucky, a acheté chez le Col. J. W. Hunt Reynolds l'étalon percheron-normand De Courcey 127 et la jument Wanda 612. De Courcey et Wanda sont présentés comme des chevaux de race pure "percheron-normand".
De Courcey avait pour père The Colonel 459 importé en 1866 et pour mère Charlotte Corday 529, importée aussi en 1866. Quant à Wanda elle était issue de Little Caporal 274, fils de Duke of Normandy 172, cheval importé et de Snowdrop 607 importée en 1853.
Avant janvier 1884, date de la publication du premier stud-book percheron français, les chevaux de type percheron achetés par les importateurs américains, le plus souvent dans la vallée de la Seine, n'avaient aucun papier validant leur origine. Pendant plusieurs décennies, ces chevaux de type percheron ont été appelés aux Etats-Unis, percherons, normands, percherons-normands ou encore normands-percherons.

Le pauvre Iréné reste néanmoins le "Premier" cheval percheron importé directement de France au Japon. Nous nous garderons bien de le contrarier en lui révélant que son statut de "Premier" vient  encore d'être sérieusement écorné.

1 commentaire:

Brigitte Guillaume a dit…

Je n'en mettrais pas ma main à guillotiner, et je ne voudrais surtout pas révolutionner ce blog, mais pour appeler son cheval "Charlotte Corday", c'est que le naisseur a voulu faire un clin d'œil à la vraie Charlotte. Hors, bien avant de remuer le couteau dans la plaie de Marat, cette femme naissait près de Vimoutiers, dans l'Orne. De là à penser que la mère de "Courcey 127" venait du petit village de Saint-Saturnin des Lignerie avant de traverser l'Atlantique, il n'y a qu'un pas... Ou deux...