Enseigne de l'atelier de Thierry Soret |
« Le percheron au labour est de loin le modèle que l’on m’a le plus demandé ». Mais les scènes créées par Thierry Soret sont innombrables. « Les demandes des clients sont très diverses, mais en général associées à un lieu, à une activité ou à un moment particulier de la vie », explique l’artisan installé au Mage, une petite commune située en plein cœur du Perche. Aujourd’hui, la notoriété de l’artisan girouettier du Mage est nationale et même internationale puisque les banvoles, girouettes en patois percherons, sorties de son atelier donnent le vent au Canada, en Argentine, en Suisse, au Portugal, en Belgique, au Japon… Les girouettes de Thierry Soret sont fabriquées à l’ancienne, c’est-à-dire à la main. « La découpe, le sciage de la scène, se fait dans une seule et même tôle. C’est de loin l’opération la plus longue ». Pour la fabrication, l’artisan utilise cuivre, laiton et plomb, matériaux les plus nobles de l’art de la couverture qui ont la particularité de se patiner avec le temps.
Lors de nos passages précédents à l'atelier de Thierry Soret, nous avons eu le plaisir d'assister à la naissance de plusieurs girouettes "percheronnes" ou en lien avec la traction animale. Réalisées en fonction de demandes très diverses les girouettes du Mage traitent d'une multitude de sujets : animaux, les arts, contes et légendes, emblèmes et enseignes, la géographie, l'histoire, les loisirs, les métiers, les religions, les sciences, les sports, les transports, les végétaux ... Mais chaque girouette est toujours un modèle unique.
Girouette ancienne réalisée par le grand-père de Thierry Soret |
En
France, il n’existe que quelques artisans girouettiers, moins de dix, à vivre
de leur art. La première girouette connue avait orné la Tour des Vents à Athènes
il y a plus de 2000 ans. Au Moyen Âge, des silhouettes découpées étaient
érigées au sommet des clochers et des tours de château. C’est à Léonard de
Vinci à la fin du 15ème siècle que l’on doit la girouette mobile qui
indique l’orientation du vent. Cette fonction météorologique se double souvent
d’une valeur d’enseigne. Un cheval cabré ou un attelage de chevaux indiquait un
relais ; un bœuf, la maison d’un éleveur ; un moulin, le meunier.
Pendant longtemps réservée à la noblesse, la girouette a profité de la Révolution et de l’abolition des privilèges pour orner les toits de monsieur Tout-le-Monde. Son usage a considérablement décliné jusqu’au point de presque disparaître, à partir de la Première Guerre mondiale alors que l’on situe son apogée entre 1850 et 1880.
Thierry Soret
20, Grande-Rue
61290
Le Mage
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