Les ornières datent d'il y a vingt ans. Recouvertes de végétation, mais profondes, admirablement bien conservées. Ajoutées aux fossés "naturels", ces cassures du terrain léguées à titre gracieux par l'intervention précédente faite au tracteur compliquent la tâche d'Athos, Aramis du Don, Artus et Ugolin. Deux traits du Nord et deux percherons, tous hongres de leur état.
Le gestionnaire de ce bois privé, la CoforOuest, coopérative forestière du grand ouest, a inscrit il y a plusieurs années la traction animale dans son registre des outils disponibles à l'exploitation forestière. Pour ces travaux d'éclaircie en châtaigniers et en chênes, la CoforOuest a fait appel aux entreprises sarthoises de Jean-Baptiste Ricard et de Christine Sallé.
À l'abattage, Jean-Baptiste Ricard et Guillaume Lallemand. À l'attroupement des billes et des billons de deux mètres, en séparant les deux essences, Christine Sallé et Léo Ricard : une équipe, trois générations, dans cette parcelle en bord de route à la sortie de Pontvallain dans la Sarthe.
Maîtres à la fois de l'abattage et du rassemblement des bois, les deux entreprises sarthoises "associées" ont tout le loisir de gérer ces travaux d'éclaircie dans un esprit traction animale. Une gestion spécifique, en particulier en ce qui concerne l'abattage qui doit tenir compte de l'évacuation des bois faite au cheval. Faciliter le travail des chevaux constitue à chaque étape du chantier l'idée maîtresse des travaux forestiers en traction animale.
On profite d'une pause pour évoquer le climat économique. Ni franchement bon ni totalement mauvais. Les chantiers s'enchaînent à peu près. Avec des périodes creuses, quand même. Mais sans aucune visibilité au-delà de quelques semaines, dans le meilleur des cas. Difficile, dans ces conditions, d'entreprendre, d'aller de l'avant, d'investir. Ambiance morose, donc.
Trop souvent variable d'ajustement, le débardage en traction animale, opéré par des entreprises de très petite taille, doit composer avec les aléas du métier, comme les éternels retards de paiement, venant parfois de donneurs d'ordre institutionnels, qui ont pour effet de mettre en danger l'existence même des entreprises les plus fragiles.
Il faut aussi compter avec ces sempiternelles "démonstrations" sensées "convaincre" décisionnaires et élus... qui ne donnent jamais suite. "Ça fait 19 ans que je fais des démonstrations en terre percheronne pour des résultats quasiment nuls", s'exaspère Jean-Baptiste Ricard. De plus en plus de voix s'élèvent, parmi les acteurs de la traction animale, pour manifester leur grande lassitude des démonstrations à répétition qui ne débouchent sur rien.
Présenté comme vertueux et respectueux de l'environnement, le débardage au cheval, méthode douce de gestion forestière, relève plus que jamais du sacerdoce.
CoforOuest
Jean-Baptiste Ricard
06.14.09.80.87.
Christine Sallé
06.28.28.81.94.
3 commentaires:
Mais qu'est devenu le projet de tonte dans le Parc du Château de la Ferté-Vidame en Eure et Loir ?
La démonstration de tonte hippomobile autour du château Saint-Simon de la Ferté-Vidame, effectuée il y a deux mois par les entreprises Jean-Baptiste Ricard, Christine Sallé et les Calèches de Chaise-Dieu, a débouché sur... rien.
À l'heure où la démonstration a eu lieu devant plusieurs responsables et élus locaux, le contrat d'entretien de tous les espaces verts avait été signé cinq jours auparavant avec une entreprise motorisée.
Bel exemple de coordination.
Tant pis pour l'entreprise hippomobile qui avait investi plusieurs milliers d'euros en matériels pour réaliser cette démonstration et éventuellement assurer le chantier.
Un exemple parmi d'autres.
honte aux elus locaux, très faux-cul de leurs parts...
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