Maison de briques construite par Solomon et Lydia Dunham, peu après leur installation, en Illinois, près de la rivière Fox en 1834.
Parler du cheval percheron, ce n'est pas seulement évoquer la fabuleuse épopée planétaire du cheval originaire du Perche, mais c'est aussi découvrir l'impact qu'a pu avoir "le Roi des chevaux de trait" dans différents domaines, agriculture bien sûr, transport, ou encore architecture.
En ce qui concerne l'architecture "paysanne" percheronne, nous avons tous en mémoire les grandes fermes étalonnières du Perche, La Touche à Nogent-le-Rotrou, La Crochetière et La Roustière à Verrières, Bois-Joly à Margon, La Ferme Neuve à Dorceau, et bien d'autres qui ont toutes été à un moment ou à un autre considérées par le monde agricole comme des fermes modèles.
Principal pays importateur de chevaux percherons dans la seconde moitié du 19ème siècle, les États-Unis ont eux aussi leur "architecture percheronne".
Je vous propose, par le texte et en images, un long voyage au coeur du Middle West américain à la découverte des fermes percheronnes du 19ème siècle, celles des Dunham, Ellwood, Singmaster, Holbert, Crouch ...
Les écuries du Domaine d'Oaklawn Farm de Mark W. Dunham, à Wayne, dans les années 1880-1890.
Coll. JM Rousset
Le château d'Oaklawn Farm dans le catalogue percheron 1884 de l'élevage Mark W. Dunham.
Coll. JL Dugast
Comme la plupart des pionniers en marche vers l'ouest qui, lorsqu'ils jetaient l'ancre pour quelques temps, construisaient une sommaire maison de rondins, Solomon et Lydia Dunham ont, dans un premier temps, vécu dans une modeste cahute de bois puis ils ont construit une maison de briques (voir première photo) qui, modifiée et agrandie, est aujourd'hui le bâtiment principal du Dunham Woods Riding Club, crée en 1934.
Décédé en 1865, Solomon Dunham a laissé sa ferme à son fils Mark alors âgé de 23 ans. C'est en 1872, que Mark W. Dunham se lance dans l'importation de chevaux percherons, avec un premier voyage dans le Perche et l'achat de six étalons.
Entre 1878 et 1883, Mark et Caroline Dunham ont fait construire, sur la hauteur qui domine leurs terres, un château de style percheron-normand, inspiré par ceux qu'ils avaient pu voir auparavant en France.
Le château Dunham partiellement restauré, en 2019.
Les intérieurs du château Dunham, à la fin du 19ème siècle.
Coll. K & D Armbrust
C'est en 1929 qu'Oaklawn Farm a cessé toute activité percheronne. En 1934, le domaine est devenu un club équestre, Dunham Woods Riding Club.
Quelques écuries de l'époque Dunham, restaurées, accueillent aujourd'hui les chevaux du Club.
La maison de briques construite par Solomon et Lydia Dunham, rénovée en 1932 et agrandie au fil des ans, accueille les différentes activités de ce club privé.
Aux murs, on peut découvrir de nombreux témoignages de la grande époque percheronne.
À Wayne, la résidence de Daniel Dunham, frère aîné de Mark, lui aussi éleveur de chevaux percherons. Daniel n'est jamais allé dans le Perche pour acheter des chevaux. Une tâche confiée à son frère ou ses assistants.
Au cimetière de Wayne, la dernière demeure de Solomon et Lydia Dunham.
La demeure principale et quelques écuries de l'élevage Ellwood Green à DeKalb.
Coll. Ellwood House Museum
Alors que les acheteurs américains se livraient une véritable bataille dans le Perche pour acquérir les meilleurs étalons percherons, Mark W. Dunham a vu apparaître au début des années 1880 un concurrent sérieux, William L. Ellwood, lui aussi de l'Illinois, plus précisément de DeKalb.
William L. Ellwood avait un atout majeur, la fortune familiale puisque son père, Isaac L. Ellwood, inventeur en 1875 du fil barbelé, disposait de moyens considérables.
En plus de la résidence principale occupée par Isaac et Harriet Ellwood, au centre de DeKalb, la famille possédait cinq autres fermes, sur une surface totale de 1620 hectares, autour de DeKalb pour gérer ses affaires percheronnes. Chacune de ses fermes accueillaient différentes catégories de percherons, mâles à vendre, mâles âgés, poulinières etc.
Coll. Ellwood House Museum
La résidence principale de Isaac et Harriet Ellwood convertie aujourd'hui en musée à la mémoire de la famille Ellwood (Ellwood House Museum).
Intérieurs de la maison d'Isaac et Harriet Ellwood, désormais musée "Ellwood House Museum".
Façade de la maison de William L. Ellwood, construite à proximité de celle de ses parents.
Mapplehurst, la ferme de Charles Singmaster à Keota dans l'Iowa.
Autre grand nom lié à l'importation de chevaux percherons en Amérique, celui de Singmaster.
En 1843, venus de Pennsylvanie, Samuel et Mary Singmaster décident de s'installer à Keota dans l'Iowa. Leurs trois fils, William, Charles, Thomas et leur petit-fils James mèneront pendant plusieurs décennies les importations et le commerce percheron. Au début du 20ème siècle, on comptera cinq fermes et maisons "Singmaster"autour de Keota. Seules deux de ces maisons subsistent aujourd'hui : Mapplehurst, la ferme de Charles située à 2 kilomètres au nord-ouest de Keota et Elmhurst, la maison de Thomas, aujourd'hui convertie en "Bed & Breakfast".
Elmhurst, la maison de Thomas Singmaster désormais Bed & Breakfast.
Intérieurs de la maison Elmhurst, l'ancienne demeure de Thomas Singmaster.
La dernière demeure de Samuel et Mary Singmaster au cimetière de Keota.
En 1913, publicité publiée dans le Breeder's Gazette, vantant les mérites de la maison d'importation Holbert, établie dans l'Iowa.
Coll. Draft Horse Journal
Des documents publicitaires, publiés dans des catalogues d'éleveurs ou dans la presse agricole donnent un aperçu des fermes percheronnes de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Beaucoup de ces établissements n'importaient pas que des percherons. Ils faisaient commerce de shires, belgians, demi-sangs et autres traits européens.
Autre grand importateur de chevaux percherons, la maison Crouch & Son, dans l'Indiana.
Coll. Draft Horse Journal
"The importing draft horse co" basée dans le Nebraska.
Coll. Draft Horse Journal
"Locust Glen Stock Farm" appartenant à Geo W. Souers & Sons de l'Indiana.
Coll. M Trouillard
1 commentaire:
Merci d'égayer ainsi notre confinement avec ces pages d'histoire Percheronne.
Chacun le sait déjà, pour gérer au plus vite cette situation anxiogène, il ne faut pas avoir d'œillères et respecter les consignes sans faire sa tête de mule.
Ne soyons pas des ânes bâtés, au moins par respect pour tout ceux qui risquent la contamination et même leur vie, pour nous.
Bientôt peut-être, des chercheurs trouveront le vrai remède de cheval, capable de nous faire reprendre le mors aux dents. Mais voilà, ce satané vaccin ne se trouve pas sous le pied d'un cheval, et avant de lâcher la bride complétement, il nous faudra être patients.
Avant de nous retrouver tous en bande percheronne, une idée, jouez aux petits chevaux...
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