Regroupant depuis quatre ans 24 races françaises d'équidés de travail, la SFET mène à pas rapides un ensemble de réformes qui ne sont pas toujours bien comprises par les éleveurs et les utilisateurs et qui, parfois, sont sources de polémiques.
Dans un souci de clarté, Éric Rousseaux, président de la SFET, nous a fait parvenir un courrier dans lequel il se livre à un tour d'horizon des actions de la SFET au service des 24 races d'équidés de travail.
Voici, dans son intégralité, le courrier reçu.
"Que d’énergie…
Que d’énergie
dépensée à répondre à la suspicion
permanente de ceux, les éleveurs et utilisateurs
de nos 24 races françaises d’équidés de travail, pour lesquels nous nous battons depuis 4 ans !
Expliquer, réexpliquer, que l’argent public qui nous est octroyé par le Ministère de l’Agriculture n’est désormais utilisable que
pour construire un vrai projet de sélection :
c’est l’objectif du Parcours d’Excellence du Jeune Équidé de Travail et de son site d’engagement…
Expliquer encore, que le temps où l’on versait aux éleveurs, sans plus de
justifications, une enveloppe « pour faire naitre » sans qu’ils aient à se préoccuper de la destination des produits issus de leurs élevages est désormais révolu !
Expliquer enfin, que pour nous accompagner dans cette démarche de sélection, nous sommes allés chercher au Fonds Eperon une enveloppe (elle est reversée aux éleveurs et utilisateurs sous forme d’encouragements), dont jamais auparavant nous n’avions disposé, pour pouvoir accompagner financièrement les efforts réalisés par la filière afin de se réorganiser et de se structurer.
Faire savoir que la SFET se bat depuis 4 ans pour faire reconnaitre
l’énergie cheval comme une énergie d’avenir, pour faire
reconnaitre la place de ses équidés dans l’économie réelle de nos villes et
nos campagnes, la conservation par la valorisation !
Qu’elle se bat aussi pour trouver de nouveaux débouchés : l’export vers le Japon en est un… Depuis une quinzaine d’années ces clients potentiels tournaient autour de nos élevages sans que nous soyons capable de concrétiser un marché !
Vous vous demandez ce qu’est la SFET ?
Lisez nos communiqués, visitez nos sites
Internet, accompagnez nous dans nos démarches de promotion et de communication : le SIVAL, les Équi-Trait-Jeunes, le Paris Eiffel jumping…
Consultez nos études, elles sont en ligne : colloque vigne, lait d’ânesse, cheval de club,
cheval de cour…
Sentez vous un peu concernés... La SFET c’est chez vous !
Mais il est vrai que chez soi, on entre pas pour critiquer la peinture des
murs ou la qualité des repas ! Si quelque chose ne convient pas, on se
retrousse les manches et on se met au boulot...
Et parce qu’en effet c’est chez vous, vous avez
droit à la transparence : une fois validés, nos PV de CA sont transmis aux ANR, et nos comptes 2014 ont été publiés lors de notre dernière AG ; les comptes
2015 le seront lors de la prochaine, dans quelques semaines.
A titre indicatif (et de façon un peu simpliste, j’en conviens), vous
pouvez retenir que la moitié des
financements de la SFET est issue de fonds publics, qu’environ
la moitié de cet argent est reversé aux ANR, fédérations et syndicats locaux d'éleveurs, et qu’environ 1/4 de cet argent est
reversé aux éleveurs –
le détail de ce poste nous a d’ailleurs été donné par courriel
lors du versement de nos encouragement !
D'autre part, á chaque conseil d'administration, un point précis sur la
trésorerie est proposé aux administrateurs qui valident en amont chaque dossier
de demande de financement en cohérence avec le budget prévisionnel. Combien
d'associations fonctionnent-elles de façon aussi transparentes ?
En fait, si nous avons des comptes à rendre, et nous avons en effet des
comptes rendre, c'est à ceux qui financent nos projets... et je peux vous
garantir qu'ils font le job pour s'assurer que l'argent qui nous est accordé
est bien utilisé !
D'autre part, comme la SFET est une structure importante, deux salariées
différentes valident chaque dépense qui sont en outre visées par le trésorier.
De plus, les comptes sont suivis par un cabinet d'expertise externe dont le
travail est contrôlé par un commissaire aux comptes agréé.
Il faut également savoir que nous nous battons pour générer des fonds propres afin de pouvoir pallier, a terme, au désengagement de nos financeurs
actuels (État et Fonds Éperon, dont les dotations sont aujourd'hui réservées au soutien financier
d'actions susceptibles de se pérenniser en générant de façon autonome des
recettes permettant de couvrir leurs frais de fonctionnement).
A ce propos, je vous rappelle (cela a déjà été dit) qu’Equid’Export, à qui la SFET a confié son activité commerciale de vente d’équidés, est une société de droit privé dont l’unique actionnaire est
la SFET.
Pourquoi avoir procédé ainsi ? Tout simplement pour ne pas mettre en péril les finances de notre Société mère
en cas de problème, et ensuite pour s’inscrire dans une vraie dimension économique, payer des impôts, de la TVA, et ne pas
faire une concurrence déloyale aux autres opérateurs de la filière.
Pour information, afin qu’elle puisse fonctionner
cette structure a été dotée par la SFET d’une avance sur fonds propres dont le montant s'élève actuellement à 45 000 €, qui sont placés sur un compte courant
d’associé (remboursable et rémunéré). Il ne s'agit en outre pas d’argent public, ce qui serait d'ailleurs
illégal. Les comptes de l'EURL Equid'Export, validés par un expert comptable,
seront publiés auprès du greffe du Tribunal de commerce où ils pourront être
consultés.
Que d’énergie !
Et pendant que nous passons notre temps à nous justifier auprès de ceux qui
sont censés nous soutenir, et oui… même le week-end ! Nous ne nous occupons pas d’explorer la voie des financements européens (ceux qui sont dévolus à l’élevage et à l’animation des territoires, des dossiers lourds et exigeants
qui pourraient contribuer à la pérennité de ces concours
d’élevage auxquels nous somme si attachés !).
La voie du mécénat, les nouveaux axes de développement potentiels : maraichage, vigne, ville, viande… sont également en friche. Avis aux amateurs !
La viande ! parlons en un instant :
85 à 90 % des débouchés de notre filière trait ! Qu’avons-nous fait depuis 20 ans pour consolider ou développer ce marché ? Ce rôle avait été dévolu à la fédération des traits… Pour quel résultat ?
Á ce propos, Avez vous pensé à demander aux administrateurs de cette
fédération de vous rendre des comptes comme vous le demandez aujourd'hui à la
SFET, afin de savoir comment á été utilisé l'argent public qui lui a été
affecté ces dernières années ?
Depuis le Japon, et pour trouver un débouché
rémunérateur aux chevaux qui nous sont « restés sur les bras », qui ont été payés aux éleveurs (rassurez vous) et qui ont, depuis que nous les avons achetés, pris quelques dizaines de kg, nous sommes partis à la conquête du marché : deux poulains vendus en circuit court depuis la mi février (12 euros le kg), des rencontres avec Interbev pendant le salon, des
pistes qui se dessinent… et au pire l’Italie ou l’Espagne, avec des prix en vif qui ont plutôt tendance à augmenter ces derniers temps !
Au fait, en parlant de prix : au cas ou certains en
douteraient (ce qui semble être le cas), les poulains que nous avons acheté 1,95 € net le kg vif aux éleveurs on été (bien évidemment) vendus sensiblement plus cher (et en toute transparence) à nos
client japonais, assurances, analyses diverses, alimentation, et autres frais
inhérents à la quarantaine obligent !
D’autres questions ? N’hésitez pas à les poser, nous y répondrons au mieux.
Bien cordialement.
Eric Rousseaux, président de la Société Française des
Équidés de Travail."