jeudi 31 mars 2016

On Nous A Envoyé

Didier Delannoy.

Guss de la Gélosière, fils de Romy Nocéenne, par Charlie, et Stan du Narais, est né le 22 mars 2016.

Didier nous fait parvenir quelques photos accompagnées de l'histoire de la naissance de Guss.

"Pour la petite histoire, je cherchais depuis pas mal de temps un étalon qui puisse nous faire un beau poulain mais Romy ayant comme géniteur Charlie, il était difficile de ne pas tomber dans la consanguinité.
Après avoir discuté avec Jean-François (propriétaire de feu Charlie), il m’a dit que par rapport à ce que je cherchais, Stan du Narais ferait l’affaire.
Donc je me suis déplacé dans l’Ain chez Maurice Badout (son propriétaire) pour voir l’étalon.
En mars 2015, j’ai fait l’aller-retour Angers/Bourg-en-Bresse pour déposer Romy à la campagne.
Je suis revenu la chercher 1 mois et demi plus tard, pleine.
Et voilà le fruit de notre projet : un beau poulain en pleine forme. Pour la maman par contre, ça a été plus difficile. Elle n’a pas délivré de suite et cela c’est terminé par un traitement de cheval, à ce jour nous pensons qu’elle est sauvée.
Et puis outre la joie de ce beau poulain, nous avons réalisé pour notre fille Marie le rêve de pratiquement toutes les petites filles : avoir SON poulain. Et par la même occasion, nous contribuons à maintenir la race percheronne."



Bernard Defrain.


Quel choc pour Pensée la boulonnaise quand il a fallu lui expliquer qu'elle habitait désormais dans les Hauts de France.
"Une histoire compliquée que celle de Pensée, elle est née dans le Pas-de-Calais à Tachincourt chez Léon Blon en avril 2003. Elle est arrivée à Le Hamel dans la Somme en Picardie fin novembre 2003", nous dit Bernard.



Bien remise de ces nouvelles dispositions régionales, Pensée s'est attelée à la "campagne" de jardinage 2016, avec des travaux de labour pour débuter.
"Pensée va très bien pour ce type de travail et pour un conducteur de trains à la retraite. On forme donc une bonne équipe."

Bernard a bénéficié d'une aide précieuse, celle de sa petite-fille Julia.




mardi 29 mars 2016

Du Nouveau Au Japon

"Et jusqu'au Japon !". Bien des auteurs retraçant les aventures planétaires de la race percheronne ont conclu avec ces mots ou avec des mots approchants la longue énumération des pays qui, depuis deux siècles, ont ouvert leurs portes à la race née dans le Perche.
"Et jusqu'au Japon !". Y a-t-il une plus belle preuve de l'universalité du cheval percheron que cette implantation déjà ancienne sur une terre aussi lointaine, au cœur d'un univers culturel si différent du nôtre ?

De ces chevaux partis parfois par milliers travailler les terres agricoles sur différents continents, l'histoire a le plus souvent retenu le nom des pionniers, ceux qui ont ouvert la voie. Dans le cas du Japon, le premier percheron à avoir posé ses sabots sur cette terre extrême-orientale a été statufié, reconnaissance ultime de l'histoire. Iréné, mâle percheron importé de France en 1913, accueille à jamais les visiteurs à l'entrée de l'hippodrome de Obihiro sur l'île de Hokkaido. Iréné, arrivé le 23 novembre 1913 au Japon, était né le 24 mars 1908 chez m. Marchand à Almenèches dans l'Orne. En 18 ans de carrière de reproducteur, Iréné a eu 1074 poulains dont 597 mâles.

Photo ancienne de la statue d'Iréné (Musée de l'hippodrome de Obihiro).

Alors, Iréné premier percheron au Japon ? Pas si sûr. La grande histoire pourrait bien être prise en défaut. Quelques textes oubliés semblent bien apporter la preuve que la rencontre entre le Japon et le cheval percheron date non pas du début du 20ème siècle mais plutôt de la fin des années 1880.

En 1886, la foire d'État de l'Illinois, prévue du 6 au 11 septembre à Chicago, est annoncée comme "le plus grand rassemblement de chevaux de trait que le monde ait jamais connu". À eux seuls, les 350 percherons vont occuper une succession de stalles de près de 220 mètres de long. Cette démonstration de force de la race percheronne sera sanctionnée par trois juges internationaux, le vicomte de la Motte-Rouge, inspecteur général des Haras du gouvernement français, le professeur Andrew Smith, président du Collège vétérinaire de Toronto et le docteur Loring, commissaire à l'agriculture.
De retour en France, Edmond de Grancey, délégué de la Société hippique percheronne de Nogent-le-Rotrou à cet événement, a raconté lors d'un banquet en présence des principaux notables de la région de Nogent et des éleveurs percherons son étonnement à son arrivée sur le site de l'exposition consacrée au cheval percheron. "Après avoir franchi l'entrée du concours, je me suis trouvé en face du château Saint-Jean... en bottes de foin". La ville de Nogent-le-Rotrou fêtée à Chicago !

Le château Saint-Jean et l'écurie percheronne à la foire internationale de Chicago en 1886 (Breeder's Gazette).

Dans les semaines qui précèdent cette grande foire annuelle, la presse agricole et la presse de l'État de l'Illinois consacrent de nombreux sujets à la race percheronne. Parmi ces journaux, le Breeder's Gazette bien sûr. "La race percheronne suscite un grand intérêt de par le monde. Les gouvernements de nombreux pays européens comme la Russie, l'Allemagne, l'Italie et l'Égypte achètent des percherons de race pure pour améliorer leurs races locales [...]. Un grand nombre aussi ont été envoyés en Grande-Bretagne et l'Amérique du Sud en importe en grandes quantités. Un des temps forts de cette foire sera la présentation des percherons élevés aux États-Unis qui vont être envoyés au Japon et qui devraient être vus et inspectés à l'occasion de cette foire par l'ambassade du Japon avant d'être acheminés par bateau". Des percherons pour le Japon ! Combien ? "Élevés aux États-Unis". Cela veut-il dire des percherons nés dans ce pays ?

T. W. Palmer, président de l'Association percheronne américaine (Breeder's Gazette).

En cette année 1887, Mark W. Dunham est arrivé tôt dans le Perche. En avril. Pour effectuer ses achats, il a prévu de rester au moins quatre semaines à parcourir les élevages percherons. Malheureusement, il ne pourra pas rester en terre percheronne jusqu'à la fin juin pour participer au 3ème concours de la Société hippique percheronne qui aura lieu du 30 juin au 3 juillet et qui se tiendra pour la première fois à Mortagne-au-Perche.
Il a fallu que la Société hippique de Mortagne en vienne à menacer de constituer une Société hippique percheronne concurrente à Mortagne pour que celle de Nogent créée en 1883 consente à organiser son 3ème concours ailleurs qu'à Nogent. On est finalement parvenu à un accord et les concours désormais annuels se tiendront à tour de rôle à Nogent, Mortagne et la Ferté-Bernard.

Alors que Mark W. Dunham s'apprête à rejoindre le Havre dans les jours suivants  pour s'embarquer à destination des États-Unis, la Société hippique percheronne organise à Nogent-le-Rotrou un grand banquet en son seul honneur. Tous les notables locaux sont bien évidemment présents, le sous-préfet Daubian Delisle (qui vient de publier un ouvrage sur la race percheronne), le maire de Nogent, m. Gouverneur, Edmond de Grancey, de retour de Chicago et encore tout étonné de son château Saint-jean en bottes de foin, et tous les éleveurs de chevaux percherons de la région. Côté américain, sont présents le sénateur du Michigan Palmer, président de l'Association percheronne américaine, Samuel D. Thompson, secrétaire de cette même Association, et Leonard Johnson, éleveur et acheteur pour Dunham. Le banquet de 120 couverts se déroule à l'hôtel du Dauphin et le repas a été préparé par m. Carbonnier.

L'hôtel du Dauphin et son personnel (au centre) et quelques vues nogentaises prises par les journalistes du Breeder's Gazette.

Les discours se succèdent. Le sous-préfet Daubian, le président de la SHP Fardouet, le secrétaire de la SHP Boullay-Chaumard, le maire de Nogent Gouverneur, le président de la Société percheronne américaine Palmer. Tous évoquent en termes élogieux la personnalité et le rôle déterminant joué par Mark W. Dunham dans la création de la SHP et du stud-book percheron.
Celui que l'on vient de qualifier de "bienfaiteur du Perche", de "père du Perche", que l'on dit être "l'âme de notre Société", "le promoteur du stud-book", et "l'ami de tous", prend la parole en dernier. Ses propos, comme toujours traduits par son fidèle interprète Louis Leroux. L'éleveur de Wayne en Illinois, qui est venu pour la première fois dans le Perche en 1872, souligne s'il en était encore besoin la chance qu'a le Perche de produire dans ses herbages un cheval de trait de réputation mondiale. "... Il n'y a pas jusqu'à ce pays de l'autre côté de l'hémisphère, je veux parler du Japon, qui n'ait reconnu la valeur de votre race, et les Japonais sont venus en Amérique s'approvisionner chez moi".
Tiens donc... Les percherons "japonais" de la foire de l'Illinois en septembre 1886 venaient donc de l'élevage Oaklawn Farm de Mark W. Dunham.

Le sous-préfet Daubian Delisle (Stud-book percheron).

S'il fallait chercher une confirmation de cet envoi de chevaux percherons au Japon dès 1886, on la trouverait en 1891 dans un article du Breeder's Gazette retraçant la descendance de l'étalon phare de l'élevage d'Oaklawn Farm, Brilliant 755 (1271), un percheron issu de la Chenellière, la ferme d'Ernest Perriot à Nogent-le-Rotrou. En parlant des fils et des petits-fils de Brilliant, le journaliste précise que "d'autres petits-fils de Brilliant ont traversé l'Océan Pacifique après avoir traversé l'Atlantique, passant par San Francisco, pour aller infuser le sang généreux et cette bonne nature ouverte et franche du percheron dans les haras du Japon. C"était m. Dunham qui faisait cet envoi".
Tiens donc... "... ont traversé l'Océan Pacifique après avoir traversé l'Atlantique..." Cela pourrait signifier que parmi ces chevaux envoyés par Mark W. Dunham au Japon, il y avait sans doute des percherons nés dans le Perche.
Qu'Iréné se rassure, il ne viendrait à personne l'idée de le déboulonner de son piédestal. Et il restera à jamais le premier percheron envoyé au Japon... par le gouvernement français.

dimanche 27 mars 2016

Belle des Choux Est Partie


Les générations percheronnes passent. Les petites histoires d'une multitude de chevaux percherons s'additionnent pour composer la grande histoire de la race. Belle des Choux, âgée de 27 ans, sans doute la doyenne des juments percheronnes, a tiré sa révérence il y a quelques jours.
C'est à l'âge de 10 ans que Belle des Choux a intégré l'élevage de Sylvie Martz à Saint-Jean-Pierre-Fixte près de Nogent-le-Rotrou en Eure-et-Loir.
Sylvie nous raconte "la petite histoire de Belle des Choux" qui, comme tant d'autres percheronnes et percherons avant elle, ont contribué à dessiner le fabuleux destin de la race chevaline originaire du Perche.

Belle des Choux est née en 1989, par Paulo et Radieuse par Jongleur, chez Mr Huard à Sées (61). Jument légère de petite taille (1,66m) de l'ancien type postier.

"De type postier, Belle des Choux était recherchée par certains à l'époque, mais cela l'a pénalisée en concours car après une belle carrière de modèles et allures, la grille des tailles a changé, le type postier a été aboli et elle se retrouvait jugée en diligencière mais finissait toujours quasi en queue pour manque de taille !
Hé oui, le diligencier petite taille n'existe tout simplement pas et après sa sélection pour le Mondial 2001, et une saison 2002 juste en local, j'ai décidé d'arrêter sa carrière de concours.
Sa morphologie a servi de référence lors de la création du guide de jugement de la SHP car elle était donnée pour parfaite et sa tête était portée en référence comme modèle d'une très belle tête percheronne. Il était dit qu'elle pouvait représenter ce que devrait être le modèle diligencier mais avec plus de taille et cela a été un bon guide pour moi dans ma réflexion d'accouplements."

Belle des Choux et Czar of Livingstone Valley au haras de Montigny en 1999.

"J'ai eu Belle quand elle avait 10 ans, au moment où, 4 ans après mon installation, François Chouanard m'a convaincue que je pourrais arriver à m'occuper de juments alors que je ne cessais de lui dire que je n'y connaissais rien, que jamais je ne saurai pouliner une jument ni soigner des poulains.
En fait, avant, j'achetais des mâles pour les éduquer, les dresser et les revendre. Et puis à force de discuter avec François, de l'avenir de la race percheronne, de sa conviction qu'il fallait fabriquer des chevaux pour l'attelage, le loisir... parce que le marché allait être là, et aimant moi-même les chevaux plutôt légers et dynamiques, de fil en aiguille, il m'a convaincue que je parviendrai à mener à bien mon propre projet.
J'ai craqué et dès lors, il m'a aidée à monter ma jumenterie.
Il m'a conseillé Belle en premier et bien d'autres après, mais Belle lui tenait particulièrement à cœur et pour lui c'était une jument à avoir absolument, un modèle exceptionnel comme il disait. Et puis, comme il disait aussi, si Belle restait là où elle était, il était sûr qu'elle ne vivrait pas vieille. Après être passée de mains en mains, elle était en effet pleine de Gallien mais très difficile à faire prendre et en plus il n'avait pas confiance dans celui qui gérerait le premier poulinage de cette jument de 10 ans et il craignait que tout se finisse en gâchis ou qu'elle finisse à la viande parce que trop compliquée gynécologiquement."


"J'ai donc acheté Belle à quelques mois de son terme. Elle était soi disant montée et attelée mais était assez sauvage. J'ai appris, après, qu'elle avait été battue et plutôt livrée à elle-même.
On a donc travaillé sur la remise en confiance pendant que dans le même temps je me formais auprès de vétérinaires pour apprendre les bons gestes au moment du poulinage et les soins au poulain nouveau-né.
J'ai monté Belle et j'ai aussi essayé de l'atteler. Sous la selle, on a réussi ; mais à l'attelage, jamais tant elle était marquée par je ne sais quoi mais une peur panique du bruit de la calèche et du fouet rien qu'à sa vue.
Et le poulain est enfin arrivé après trois semaines de veille liées aux informations approximatives sur la date du terme et à mon inexpérience bien sûr. C'était Leader de Prainville, un joli fils de Gallien.
Ensuite, comme il ne me l'avait pas été caché, Belle n'a pas été très prolifique Pas synchrone avec un problème hormonal avec lequel il fallait ruser avec ou sans succès.
Nous avons eu beaucoup d'autres plaisirs mais peu de poulains : Leader, Notredam, Orgueil, Seigneur et Univers. Comme disent certains, elle n'a pas été usée par les poulinages !! Et combien m'ont dit que ça ne servait à rien de garder ça et qu'il serait plus raisonnable de  la mettre à la viande avant qu'elle ne vale plus rien. Bref, aujourd'hui je ne regrette rien et j'ai tout construit avec elle.
Peu de poulains mais de vraiment bons poulains, l'exemple le plus connu étant Notredam, mais tous les autres ont été conservés chez nous ou ont été vendus et sont valorisés sous la selle, à l'attelage ou en traction animale.
Leader, après une carrière de champion régional d'attelage, est parti en Allemagne, resté entier, et bien que retraité maintenant, il arrosait les plantations dans une exploitation horticole et sert encore aujourd'hui sous la selle pour le plaisir de son propriétaire.
Notredam est maintenant en Seine-Maritime et toujours sous la selle après avoir fait sa carrière à l'attelage, championne régionale elle aussi et une belle carrière en courses.
Orgueil est toujours chez nous. Il a été monté et a fait un bout de carrière de vice-champion régional d'attelage. Etalon approuvé, il a maintenant une carrière de reproducteur en plus de son activité de débardeur (débusqueur).
Seigneur n'a malheureusement pas vécu.
Et Univers est dans l'Orne, sous la selle de sa cavalière de randonnée."

Notredam de Prainvill, née en 2001, fruit de l'union entre Belle des Choux et Czar.

"Belle a eu plus de petits-enfants que d'enfants mais elle a par contre été une exceptionnelle grand-mère des poulains de sa descendance et une excellente éducatrice de tous mes  autres poulains et elle a donc tout de même rempli une sacrée mission en participant grandement à l'effet milieu dont on sait aujourd'hui toute l'importance dans l'équilibre des chevaux.
Ses petits enfants suivent le même chemin que ses enfants et se distinguent par leur excellent mental, leurs belles aptitudes à l'utilisation et aussi en tant que reproducteurs et sauf ceux qu'on a également décidé de garder, ils ont tous été bien vendus. Un de ses petits-fils est d'ailleurs à la Garde Républicaine et un autre exploité en semence congelée, transmet la lignée en Europe et jusqu'en Australie.
Belle a aussi eu les honneurs des plateaux de télévision parisiens et a participé en 2001 à l'émission « Qui est qui » et elle a été une des vedettes du documentaire « Le percheron, un amour de cheval » tourné dans Le Perche.
Comme quoi, le projet de fabriquer des chevaux pour l'utilisation n'était pas vain et même si une jument est normalement faite pour produire, elle peut avoir bien d'autres rôles à jouer et la quantité ne faisant pas toujours la qualité, il faut parfois savoir faire quelques sacrifices pour travailler sur une lignée et Belle des Choux a été et restera toujours la base de notre élevage, un de ses piliers, celle grâce à qui tout a commencé et grâce à qui les premiers résultats sont arrivés.
Bien sûr il y en a d'autres et il y en aura d'autres, mais Belle était une jument toute particulière, avec un fort caractère mais une immense bonté et surtout, surtout, une très très grande dignité. Un collègue l'a surnommée la reine mère et je pense que ça lui est tout à fait adapté."

Orgueil de Prainville, par Belle des Choux et Silver Shadows Sheik, en débardage avec Éric Albert.

"Elle nous a quittés comme elle a vécu, dans la douceur, la tendresse et le calme et c'est tout ce que nous souhaitions pour elle.
Elle était la dernière jument de type postier encore en vie en France, et avec elle s'est éteint ce modèle qui semble pourtant faire défaut."

Belle des Choux.

jeudi 24 mars 2016

Retour À Champagné





Avec ses rituels hauts en couleur, la Fête des lances de Champagné est une aubaine pour les photographes.
La Fête des lances... nouvelles photos.







mercredi 23 mars 2016

Un Courrier De La SFET

Regroupant depuis quatre ans 24 races françaises d'équidés de travail, la SFET mène à pas rapides un ensemble de réformes qui ne sont pas toujours bien comprises par les éleveurs et les utilisateurs et qui, parfois, sont sources de polémiques.
Dans un souci de clarté, Éric Rousseaux, président de la SFET, nous a fait parvenir un courrier dans lequel il se livre à un tour d'horizon des actions de la SFET au service des 24 races d'équidés de travail.
Voici, dans son intégralité, le courrier reçu.

"Que d’énergie…

Que d’énergie dépensée à répondre à la suspicion permanente de ceux, les éleveurs et utilisateurs de nos 24 races françaises d’équidés de travail, pour lesquels nous nous battons depuis 4 ans !

Expliquer, réexpliquer, que largent public qui nous est octroyé par le Ministère de lAgriculture nest désormais utilisable que pour construire un vrai projet de sélection : c’est lobjectif du Parcours dExcellence du Jeune Équidé de Travail et de son site d’engagement
Expliquer encore, que le temps où l’on versait aux éleveurs, sans plus de justifications, une enveloppe « pour faire naitre » sans quils aient à se préoccuper de la destination des produits issus de leurs élevages est désormais révolu !
Expliquer enfin, que pour nous accompagner dans cette démarche de sélection, nous sommes allés chercher au Fonds Eperon une enveloppe (elle est reversée aux éleveurs et utilisateurs sous forme dencouragements), dont jamais auparavant nous navions disposé, pour pouvoir accompagner financièrement les efforts réalisés par la filière afin de se réorganiser et de se structurer.
Faire savoir que la SFET se bat depuis 4 ans pour faire reconnaitre l’énergie cheval comme une énergie d’avenir, pour faire reconnaitre la place de ses équidés dans l’économie réelle de nos villes et nos campagnes, la conservation par la valorisation !
Qu’elle se bat aussi pour trouver de nouveaux débouchés : lexport vers le Japon en est unDepuis une quinzaine d’années ces clients potentiels tournaient autour de nos élevages sans que nous soyons capable de concrétiser un marché !

Vous vous demandez ce quest la SFET ?
Lisez nos communiqués, visitez nos sites Internet, accompagnez nous dans nos démarches de promotion et de communication : le SIVAL, les Équi-Trait-Jeunes, le Paris Eiffel jumping
Consultez nos études, elles sont en ligne : colloque vigne, lait d’ânesse, cheval de club, cheval de cour
Sentez vous un peu concernés... La SFET cest chez vous !
Mais il est vrai que chez soi, on entre pas pour critiquer la peinture des murs ou la qualité des repas ! Si quelque chose ne convient pas, on se retrousse les manches et on se met au boulot...

Et parce quen effet cest chez vous, vous avez droit à la transparence : une fois validés, nos PV de CA sont transmis aux ANR, et nos comptes 2014 ont été publiés lors de notre dernière AG ; les comptes 2015 le seront lors de la prochaine, dans quelques semaines.
A titre indicatif (et de façon un peu simpliste, jen conviens), vous pouvez retenir que la moitié des financements de la SFET est issue de fonds publics, qu’environ la moitié de cet argent est reversé aux ANR, fédérations et syndicats locaux d'éleveurs, et qu’environ 1/4 de cet argent est reversé aux éleveurs – le détail de ce poste nous a dailleurs été donné par courriel  lors du versement de nos encouragement !
D'autre part, á chaque conseil d'administration, un point précis sur la trésorerie est proposé aux administrateurs qui valident en amont chaque dossier de demande de financement en cohérence avec le budget prévisionnel. Combien d'associations fonctionnent-elles de façon aussi transparentes ?
En fait, si nous avons des comptes à rendre, et nous avons en effet des comptes rendre, c'est à ceux qui financent nos projets... et je peux vous garantir qu'ils font le job pour s'assurer que l'argent qui nous est accordé est bien utilisé !
D'autre part, comme la SFET est une structure importante, deux salariées différentes valident chaque dépense qui sont en outre visées par le trésorier. De plus, les comptes sont suivis par un cabinet d'expertise externe dont le travail est contrôlé par un commissaire aux comptes agréé.

Il faut également savoir que nous nous battons pour générer des fonds propres afin de pouvoir pallier, a terme, au désengagement de  nos financeurs actuels (État et Fonds Éperon, dont les dotations sont aujourd'hui réservées au soutien financier d'actions susceptibles de se pérenniser en générant de façon autonome des recettes permettant de couvrir leurs frais de fonctionnement).
A ce propos, je vous rappelle (cela a déjà été dit) quEquidExport, à qui la SFET a confié son activité commerciale de vente d’équidés, est une société de droit privé dont lunique actionnaire est la SFET. 
Pourquoi avoir procédé ainsi ? Tout simplement pour ne pas mettre en péril les finances de notre Société mère en cas de problème, et ensuite pour sinscrire dans une vraie dimension économique, payer des impôts, de la TVA, et ne pas faire une concurrence déloyale aux autres opérateurs de la filière.
Pour information, afin quelle puisse fonctionner cette structure a été dotée par la SFET dune avance sur fonds propres dont le montant s'élève actuellement à 45 000 , qui sont placés sur un compte courant dassocié (remboursable et rémunéré). Il ne s'agit en outre pas d’argent public, ce qui serait d'ailleurs illégal. Les comptes de l'EURL Equid'Export, validés par un expert comptable, seront publiés auprès du greffe du Tribunal de commerce où ils pourront être consultés.

Que d’énergie !

Et pendant que nous passons notre temps à nous justifier auprès de ceux qui sont censés nous soutenir, et oui… même le week-end ! Nous ne nous occupons pas dexplorer la voie des financements européens (ceux qui sont dévolus à l’élevage et à l’animation des territoires, des dossiers lourds et exigeants qui pourraient contribuer à la pérennité de ces concours d’élevage auxquels nous somme si attachés !).
La voie du mécénat, les nouveaux axes de développement potentiels : maraichage, vigne, ville, viande… sont également en friche. Avis aux amateurs !
La viande ! parlons en un instant : 85 à 90 % des débouchés de notre filière trait ! Quavons-nous fait depuis 20 ans pour consolider ou développer ce marché ? Ce rôle avait été dévolu à la fédération des traitsPour quel résultat ?
Á ce propos, Avez vous pensé à demander aux administrateurs de cette fédération de vous rendre des comptes comme vous le demandez aujourd'hui à la SFET, afin de savoir comment á été utilisé l'argent public qui lui a été affecté ces dernières années ?

Depuis le Japon, et pour trouver un débouché rémunérateur aux chevaux qui nous sont « restés sur les bras », qui ont été payés aux éleveurs (rassurez vous) et qui ont, depuis que nous les avons achetés, pris quelques dizaines de kg, nous sommes partis à la conquête du marché : deux poulains vendus en circuit court depuis la mi février (12 euros le kg), des rencontres avec Interbev pendant le salon, des pistes qui se dessinentet au pire lItalie ou lEspagne, avec des prix en vif qui ont plutôt tendance à augmenter ces derniers temps !
Au fait, en parlant de prix : au cas ou certains en douteraient (ce qui semble être le cas), les poulains que nous avons acheté 1,95 € net le kg vif aux éleveurs on été (bien évidemment) vendus sensiblement plus cher (et en toute transparence) à nos client japonais, assurances, analyses diverses, alimentation, et autres frais inhérents à la quarantaine obligent !

D’autres questions ? N’hésitez pas à les poser, nous y répondrons au mieux.

Bien cordialement. 
Eric Rousseaux, président de la Société Française des Équidés de Travail."