Encart publicitaire pleine page de l'élevage Singmaster de Keota, Iowa, paru dans The Breeder's Gazette, 1885 (Coll. Draft Horse Journal).
Ceux à qui le mot "pub" donne des boutons et qui choisiront de zapper cet intermède publicitaire perdront gros. La pub, en tout cas celle concernant le cheval percheron, bien vieillie sur les étagères poussiéreuses d'un vieux grenier, acquiert après quelques décennies d'oubli une dimension historique indéniable.
À partir de quelques documents anciens glanés des deux côtés de l'océan Atlantique, nous pouvons nous faire une idée des moyens mis en œuvre par les générations passées pour faire la promotion de leurs élevages percherons.
Un point commun en matière de promotion de l'élevage percheron en France et aux États-Unis, c'est l'importance accordée par les éleveurs aux concours de type modèles et allures pour faire connaître leurs produits. Reconnaissons aux éleveurs américains le mérite de ne pas être effrayés par les distances : Chicago, Saint-Louis, New Orleans, Philadelphia... Même en prenant en compte les concours régionaux en France, Alençon, Caen, Évreux, Chartres, Paris, il faut bien reconnaître que la palme des "longs déplacements" revient aux éleveurs américains. Mais certains élevages du Perche ne rechignaient pas à porter loin les couleurs de leur élevage comme en témoigne la médaille d'or obtenue à Bruxelles par Michel Fardouet en 1888 pour son étalon Malakoff.
Mais alors qu'en France on se contente le plus souvent de ce type de promotion de terrain avec quand même, à partir des années 1900, l'apparition de cartes postales publiées par quelques-unes des plus importantes écuries percheronnes du Perche, aux États-Unis, dès le début des années 1870, les élevages percherons font un large usage d'encarts publicitaires, parfois en pleine page, dans la presse agricole et en particulier dans le plus connu de ces parutions destinées aux agriculteurs, le Breeder's Gazette. Dans le même temps, tous les grands élevages publiaient chaque année un catalogue répertoriant les chevaux proposés à la vente. Ces catalogues étaient pour la plupart richement illustrés de dessins puis de photos réalisés par quelques artistes professionnels comme par exemple le plus célèbre d'entre eux Lou Burk. À la vue de ces documents, on s'aperçoit que la plupart de ces éleveurs et marchands n'importaient pas seulement des percherons mais aussi des French coach horses (demi-sang anglo-normands) et des chevaux de trait britanniques de race Shire et Clydesdale.
Encarts publicitaires dans la presse, catalogues d'élevages, des pratiques inexistantes dans le Perche à la même époque.
Coupure pub...
L'étalon percheron Giron dans le catalogue de l'élevage George W. Souers & Son de Huntington, Indiana (Coll. Marie-Claire Hamelin).
Couverture du catalogue de l'élevage des frères McLaughlin, Columbus, Ohio (Coll.privée).
Encarts publicitaires pleine page dans le Breeder's Gazette en 1886 pour les élevages William L. Ellwood et Mark W. Dunham. Un face à face entre les étalons Cheri, élevé par Célestin Caget, et Brilliant, élevé par Ernest Perriot. Un face à face aussi entre le dessinateur américain lou Burk et l'artiste peintre française Rosa Bonheur (Coll. Draft Horse Journal).
Publicité dans le Breeder's Gazette en 1886 de l'entreprise The Importing Draft Horse Co de Lincoln, Nebraska (Coll. Draft Horse Journal).
L'élevage Frank Iams du Nebraska publie un encart dans le Breeder's Gazette en 1902, avec les étalons Verdeau Premier et Mentor (Coll. Draft Horse Journal).
Catalogue 1886 de l'élevage Savage & Farnum, Grosse Isle, Michigan (Coll. privée).
Vue générale de l'élevage Lafayette Stock Farm à J. Crouch & Son, Indiana 1902 (Coll. Draft Horse Journal).
Couverture du catalogue 1891 de l'élevage Elmwood Stock Farm à John W. Akin, Scipio, New York (Coll. privée).
L'étalon percheron Nelson, élevé par Edmond Perriot, en couverture du catalogue 1900 de l'élevage Oaklawn Farm à Wirth S. Dunham, fils de Mark W. Dunham (Coll. Julien Bélivier).
Carte postale de 1902 montrant l'étalon Paul à Jules Chouanard, de la ferme de la Roustière à Verrières, Orne (Coll. Patrice Biget).
Carte postale, non datée, montrant un groupe d'étalons de l'élevage Edmond Perriot à Champeaux, Margon, Eure-et-Loir (Coll. Patrice Biget).
Carte postale de 1922 montrant l'étalon Quaduc de l'élevage Louis Aveline, la Touche à Nogent, Eure-et-Loir, et la Crochetière, Verrières, orne (Coll. Patrice Biget).
Carte postale, non datée, montrant le dépôt d'étalons du haras du Pin à Pervenchères, Orne (Coll. Patrice Biget).
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