Je n'ai jamais eu d'attirance particulière pour les cimetières. Il en est pourtant un que je viens de parcourir avec plaisir. J'y suis même retourné trois fois en deux jours.
C'est celui de Sapanta, commune de 5000 habitants, dans la province de Maramures au nord de la Roumanie, à un jet de pierre de l'Ukraine.
Connu comme le Cimetière joyeux de Sapanta, il doit sa renommée aux croix peintes et sculptées qui ornent chaque tombe. Ioan Stan Patras, qui a peint la première tombe en 1935, a choisi le bleu, couleur d'espoir et de liberté. En quelques mots, le sculpteur évoque la vie et les passions des défunts, souvent avec humour. Il a ainsi, au fil des années, par la peinture et l'écriture, composé une véritable chronique de la vie des habitants de Sapanta.
Ce qui m'a étonné, c'est de voir que de très nombreuses tombes sont illustrées avec des peintures de chevaux, prouvant ainsi l'attachement des habitants de cette bourgade agricole à leurs compagnons de travail. Les tombes permettent de découvrir les intérêts de chacun, l'élevage, le travail avec les chevaux ou les loisirs et le cheval monté.
Tous les habitants de Sapanta n'étaient pas des passionnés de chevaux. L'examen des sculptures permet toutes sortes de rencontres : le vétérinaire, l'infirmière, le militaire, la religieuse, le mineur. Parfois, c'est le travers de certains qui est souligné. Un homme accoudé à un bar ne laisse planer aucun doute sur son principal défaut.
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