jeudi 17 mars 2016

Au Challes Heureux


La salle, bien remplie, baigne dans une forte lumière orangée née de la complicité fortuite de pans de rideaux de grandes dimensions et d'un soleil qui se libère de l'emprise de l'hiver.
Est-ce le nom de l'établissement, "le Challes heureux", qui n'est pas sans rappeler quelque ashram indien voué à la méditation, ou est-ce cette lumière orangée qui fait immanquablement penser à l'atmosphère de grande sérénité des temples bouddhistes, toujours est-il que l'Assemblée générale du Syndicat sarthois du cheval percheron fut empreinte d'une grande zenitude, pour rester dans l'imagerie orientale.

Pierre-Yves Berger, président du Syndicat sarthois du cheval percheron.

Alors, "Au Percheron sarthois heureux" ? Il y a de ça. Nul ne peut nier au Syndicat sarthois de faire preuve d'un dynamisme qui le met en haut de l'affiche des éléments moteurs au sein de la race percheronne. Le président Pierre-Yves Berger devait d'ailleurs à ce propos remercier tous les membres du Carrousel sarthois pour l'image positive du percheron qu'il contribue à développer en Sarthe et bien au-delà.

Pas de grands bouleversements envisagés dans la Sarthe pour l'année 2016. Seul un concours local, celui de Moitron, est supprimé, pour effectif insuffisant. Le morceau de choix de cette Assemblée générale revient à la mise en place du PEJET, processus de labellisation initié par la SFET. Présenté par Thomas Cosme, le programme de caractérisation ne soulève pas de véritable débat, seulement quelques questions légitimes sur l'organisation à mettre en place pour la réalisation des tests de tempérament simplifiés à l'intention des 1-an. Thomas Cosme précise, en insistant, que ces tests ne sont pas obligatoires mais qu'un cheval qui n'aura pas été testé à un an avec sa catégorie d'âge ne pourra en aucune manière se greffer sur ce processus de caractérisation dans les années suivantes.


À plusieurs reprises, Lionel Blanchet, président de la SHPF mais aussi éleveur et étalonnier sarthois, intervient pour dire sa conviction que la route tracée par la SFET est la seule envisageable. Thomas Cosme, lui, ne cache pas que l'on semble s'éloigner de plus en plus des concours modèles et allures tels qu'ils sont réalisés depuis des décennies. Une évolution fréquemment regrettée depuis quelque temps par Pierre-Yves Berger pour qui le concours modèles et allures, c'est ce qui fait vibrer l'éleveur et qui doit rester le socle de l'élevage percheron.

Lionel Blanchet explique encore, à propos de la filière viande, qu'après l'envoi "par la SFET" du premier avion de poulains pour "l'engraissement" au Japon, un second envoi devrait être effectué dans quelques mois. Une déclaration à laquelle personne ne réagit alors que, six jours auparavant, un communiqué mis en ligne sur le site de l'IFCE fait état des problèmes sanitaires rencontrés par ce premier lot de 149 poulains à son arrivée au Japon et précise que "le Japon a informé la France de la fermeture aux exportations définitives de chevaux depuis la France, dans l'attente d'une analyse de la situation".


Quand il y a un tirage au sort, il faut une main innocente.

L'A.G. du Syndicat sarthois passait cette année par la case élections avec le renouvellement du tiers sortant. Avant de procéder au vote, Pierre-Yves Berger a rendu un hommage chaleureux à André Leroyer et Paul Cosme qui, tous deux, après de très longues années au service du Syndicat sarthois, respectivement 35 et 18, ont décidé de passer la main.
À l'issue du vote qui a suivi, les cinq noms qui sont sortis du chapeau ont été dévoilés : Damien Cohin, François Souty, Philippe Vivet, Valérie Sallé et Gérard Liberge.


Dans les semaines à venir, le bureau du Syndicat sarthois, dans sa nouvelle mouture, aura à procéder à une élection importante, celle du président du Syndicat. En effet, Pierre-Yves Berger a fait savoir qu'il préférait prendre du recul après neuf années à la tête des percherons de la Sarthe. C'est en 1989 que Pierre-Yves a été intégré au sein des instances dirigeantes du Syndicat sarthois. "Cette année-là, j'ai été élu en même temps que Eugène Richer et c'est ainsi que pendant un certain temps, il y a eu au sein du C.A. du Syndicat les Richer père et fils et Berger père et fils".

Lionel Blanchet, en tant que président de la SHPF, a tenu à souligner le rôle déterminant joué par Pierre-Yves Berger dans la défense et la promotion du cheval percheron sarthois. Pierre-Yves Berger ne sera pas tout à fait absent de la direction des affaires percheronnes sarthoises puisque ses collègues au sein du cercle des administrateurs ont souhaité qu'il garde le statut spécial de "membre consultant". Et puis, nous reverrons bien sûr Pierre-Yves sur... les concours modèles et allures.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonsoir Jean-Leo je suis très surpris qu'il n'y ai pas de questions sur les poulains exportés au Japon ,l ifce dit 24 poulains porteur de la pyro ,ils sont devenus quoi?
ERIC BORDAS

JLD a dit…

Il semble bien que les 149 poulains aient été euthanasiés...

Anonyme a dit…

Bonjours Jean Leo
149 poulains avec un pois moyen de 500kg pour un prix moyen de 1.5euros c est un budget de 111740 euros je ne compte pas les frais de transports par avion la quarantaine ...je pense qu'il doit y avoir ,une ardoise à régler .
eric bordas

TC a dit…

Bonjour,

Au-delà de l'aspect financier (qui est un véritable problème) c'est l'avenir de ces exportations qui pose question.
A l'AG du Syndicat Sarthois, il a été présenté par le président de la SHPF un objectif à terme d'un avion tous les 2 mois (sachant que le Japon a informé la France de la fermeture aux exportations définitives de chevaux depuis la France dans l’attente d’une analyse de la situation) à court terme c'est très compromis.

Pourtant l'initiative est bonne et profitable à tous (même si ce n'est pas le débouché privilégié par les éleveurs).
Quand je pense aux difficultés qui ont du être rencontrées pour (re)mettre en place ces exportations et qu'au bout du compte on arrive à ce résultat pour un "simple" problème de protocole sanitaire différent entre les 2 pays... c'est vraiment regrettable.

Concernant la non manifestation de l'assemblée lors de notre AG, c'est tout bonnement un défaut de connaissance de l'information (Perso autant je vais tous les jours sur Percheron-International autant le site de l'IFCE n'est pas répertorié dans mes favoris).

Cordialement,
Thomas Cosme

Unknown a dit…

Bonjour,
En ce qui concerne le "dossier japon", nous ne communiquons que peu car il y a peu à dire.
1- Les exportations définitives de chevaux français vers le Japon sont fermées ; c'est dans le communiqué de l’IFCE.
2- La SFET travaille en étroite collaboration avec la DGAL, l'IFCE, le RESPE, les laboratoires, l'ambassade de France au Japon (...) pour trouver dans les meilleurs délais un accord et approuver un nouveau protocole sanitaire entre les deux pays ; tout le monde s'en doute (j'espère !) et la meilleure façon, pour chacun, de nous aider à y parvenir, est de ne pas trop éparpiller d'informations... souvent fausses.

Merci monsieur Cosme, oui, cette histoire de protocole est totalement délirante mais, paraît-il (après consultation de professionnels du commerce international de bétail), très banale lors de l'ouverture de nouveaux marchés.
Ceci dit, personne n'est vraiment impacté par la fermeture du marché japonais, puisque ce marché n'existait pas il y a 4 mois !

Effectivement, le seul objectif de la Maison mère des équidés de travail dans cette opération est d'ouvrir un nouveau marché pour impulser une hausse des cours du cheval de trait.
Effectivement, nos clients actuels (ceux qui depuis des années tirent nos prix vers le bas) s'inquiètent de devoir acheter plus cher les chevaux dont ils ont besoin : les marchands c'est normal ; les coopératives sensées défendre les intérêts des éleveurs, c'est plus choquant ; des éleveurs eux même... là c'est carrément aberrant, ou peut-être un peu politique : “vous savez, si c'est la SFET qui le fait c'est forcement mauvais...”
Trop réfléchir bouleverserait tellement les certitudes faciles !

Par contre, monsieur Bordas, escusez moi de vous dire que votre commentaire, fort mal documenté, se conclut par une phrase lourde de sous entendus pour le moins désagréable...
Et puisque cela semble vous concerner, voici donc la réponse et le rectificatif à vos chiffres erronés :
le coût global de l'opération (incluant quarantaine et transport), et donc de la perte pour pour nos clients, s’élève à plus de 800 000 €.
Le poid moyen était de 397 kg, le prix payé cach et net, hors TVA, aux éleveurs, est de 1,95 €/kg vif.
Oui, il y a eu une très sérieuse ardoise mais elle n'est pas "à régler" puisqu'elle a été entièrement ,et dès le départ, assumée par nos clients japonais qui nous ont payé avant même le décollage de l’avion.

Il sera possible à ceux d'entre vous dont nous verrons les chevaux en visite d'achat (du 22 mars au 6 avril prochain) de montrer à ces clients toute notre gratitude et notre reconnaissance pour cette marque de confiance qu'ils nous font en croyant que nous sommes assez forts, organisés, disciplinés et sereins dans nos capacités pour pouvoir leur permettre d'acheter suffisament de chevaux en France pendant assez longtemps pour se rembourser de ce premier envoi et de cette perte.
Nos clients japonais seront en effet présents, comme convenu, parce qu'ils ne doutent pas de notre capacité à réouvrir les exportations rapidement, et surtout parce qu'ils ont plus confiance dans l'élevage de trait français que les éleveurs de chevaux de trait français eux même...

Pierre-Yves POSE

Anonyme a dit…

Bonjour Jean Leo
Mr Pose ,vous avez raison je ne suis pas assez précis , si je tiens compte du post'aux chevaux de la SFET du 3 fevrier 2016 (que je ne retrouve pas dans les actualités de la SFET)il y a 149 chevaux de trait qui sont parti de Tarbes-Lourdes , le 3 février ils étaient aux Japon.
Ils pèsent en moyenne 398kg *149=59302kg *1.95=115638.9euros j ai fais une erreur de 3898,9.Par contre pouvez vous etre plus précis sur les taxes ,le transport ,la quarantaine ,les frais sanitaires ,les invendues ...
Je pense Mr Pose que le manque de confiance des éleveurs de chevaux est due à l'opacité de nos structures ,pouvez vous nous informer sur le montage financier de ces exportations et de le publier sur le site de la SFET ainsi que les comptes de la SFET pour un meilleur débat ,la filière cheval(gérer par les socioprofessionnels ) vie grasse aux dotations de l'état nous avons besoin de transparence .
Cordialement Mr Bordas

Pierre-Yves POSE (1ère partie) a dit…

Bonjour Monsieur Bordas,
Cela n'est pas par hasard que je ne vous ai pas donné les détails dont je ne comprends pas en quoi ils vous concernent !!!
Je n'ai pas, non plus corrigé vos chiffres pour que vous calculiez le prix d'achat du lot.
1€95 payé aux éleveurs à un moment ou le marché était entre 1,3 et 1,5 € ! Pouvez-vous vous arrêter un moment sur ce chiffre et juger là le travail de la SFET ?
Pour le reste c'est du négoce, un travail de professionnel fait par une entreprise qui est, certes, propriété de la SFET, mais qui n'est pas alimentée par des fonds publics contrairement à ce qui est souvent dit. Equid'Export est une vraie société, qui exerce dans un domaine concurrentiel dont les jaloux sont bien français, mais dont les concurrents véritables sont argentins, polonais, autrichiens et surtout canadiens. Moi, je ne me pose aucune question, je n'ai pas de chevaux à vendre personnellement et je travaille simplement pour essayer de faire décoller le prix du poulain de trait français. Je le fais parce que le marché et la demande japonaise existent depuis 25 ans mais que personne, ni marchand, ni structure ou organisme collectif représentant les éleveurs ne s'en est jamais occupé sérieusement.
Mais vous, pour qui travaillez-vous en demandant une diffusion publique pour les prix négociés pour le transport, la quarantaine, en voulant connaitre nos bénéfices et donner à nos concurrents et nos acheteurs nos marges de négociation ?. Ces questions sont malsaines, je ne comprends pas de quelle utilité vous seraient les réponses, mais elles sont surtout de nature à nous faire perdre les marchés que j'ai décroché au prix de beaucoup d'effort, de travail et de sacrifices personnels. Alors cessez ceci s'il vous plait et jugez moi sur les actes (des chevaux payés aux éleveurs bien au dessus du prix de marché) et vous me jugerez sur la suite (qui sera, je l'espère, les résultats d'une société rentable, dont les comptes seront publics, comme pour toute société commerciale française, et qui versera à son actionnaire unique, la SFET, des bénéfices qui, une fois fiscalisés seront autant de fonds propres pour elle).
Je vous laisse imaginer que si j'étais tel qu'on le décrit, ce négoce n'aurait pas été mené par la SFET et les chevaux achetés au mieux à 1,5 €.
Si je comprends bien, le fait d'avoir voulu laisser le bénéfice à la filière et aux éleveurs, d'avoir respecté les règles et la loi froisse dans un milieu plutôt habitué à voir des associations familiales venir concurrencer (sans but lucratif !) des professionnels de la traction animale, du tourisme, de la formation ou du négoce. Sans voler d'argent aux éleveurs, sans subventions, sans devoir nous rendre au Japon au frais des adhérents, nous avons ouvert un marché et créé une société pour le faire en toute transparence fiscale, sociale et juridique.
(à suivre)

Pierre-Yves POSE (suite et fin) a dit…

Ne me parlez surtout pas d'absence de transparence lorsque vous parlez de la SFET. Nous passons notre temps, et (hélas !) nos salariés le leur, à expliquer à des gens qui ne lisent pas nos communiqués ce qu'ils y auraient trouvé ! Je ne connais pas une structure plus transparente que la SEFT ! nous communiquons sur tout ! Tout le temps.
Des questions sur le marché japonais ? Alors que le salon de l'agriculture, bruissait de questions (y compris venant de fabriquants de matériel, d'éleveurs qui ne vendent pas de chevaux pour la viande, d'utilisateurs et même d'un photographe !!), les auteurs d'une brillante lettre, courageusement anonyme, ne sont pas sortis de leur cantine pour participer à une table ronde que nous proposions chaque jour, lors de laquelle tous les participants pouvaient poser toutes les questions qu'ils voulaient. Le prétexte ? Nous n'avions que 8 fauteuils et demandions aux participant de venir par 7... (Oui je sais moi aussi cela me fait rigoler...).
Vous auriez aimé y assister ?
Demandez au président de votre ANR, s'il veut bien en organiser, je n'en suis plus à quelque centaines de km près, une réunion de plus. Je viendrai et nous verrons ensemble quel type de questions seront posées qui ne trouvent pas déjà leur réponse dans les documents que nous avons publiés.
Je ne regarde pas souvent les blogs, là je vous réponds parce que votre intervention n'est pas anonyme, et surtout parce que j'étais suis coincé hier pour 9 heures de train pour aller rencontrer des éleveurs Bretons avec des acheteurs japonais. Du coup, le décalage entre votre suspicion et ma réalité n'en sont qu'exacerbés.
Ce que je voulais surtout vous dire en vous signalant que vous êtes mal informé, c'est que l'information qui peut vous être utile se trouve facilement, qu'il y a de très nombreux référents que l'on peut interroger (les présidents d'ANR lorsqu'ils font moins de politique et plus d'informatif, de lien, les élus et les chargés de mission de la SFET, les délégués régionaux...) et qu'il vaut toujours mieux aller chercher ses informations à la source plutôt que propager sur un blog des mensonges, des rumeurs.
Par contre, si vous en avez le temps, remontez le fil des médisances, et voyez par vous même si ceux qui les propages sont toujours aussi "clair" dans leurs fonctionnements et ce qu'ils ont à perdre si la filière s'organise...
A quel moment cette filière va-t-elle devenir professionnelle et se soucier avant tout autre chose de la rentabilité de ce qu'elle produit ?
Bonne journée
Pierre-Yves POSE

Anonyme a dit…

Mr Pose
Je peu comprendre que vous ne voulais pas donner les détails des opérations en cours , mais je pense qu'il aurait été honnete d'informer les éleveurs de la SFET la création de l eurl équidé export pour un capital de 1000 euros (actionnaire 100% SFET) que équidé export a été dotée de 45000 euros de fonds privée (SFET,donc dotation des éleveurs)c est pourquoi je vous suggère après ,avoir créer équidés excellence,équidés formations, équidés télé ...de créer équidé comptes rendu de CA ce qui aurait le mérite de canalisé toutes les énergies .
D'autre part je suis intéresser par toutes les autres opérations commerciales ,prisse de participation, mener par la SFET.
Mr Pose je n étais pas à Paris pour le SIA ,je ne propage pas de mensonges je fais juste l éco d un manque d informations de la part de la SFET et des ANR

Cordialement
Mr Bordas éleveur utilisateur curieux et passionné