Impossible de ne pas revenir sur le stupéfiant message adressé aux Syndicats percherons de la Sarthe, de la Mayenne et du Maine-et-Loire par le Conseil des Équidés des Pays de la Loire, faisant état d'un marché potentiel pour "des chevaux lourds" vers le Maghreb (voir le sujet d'hier sur ce blog).
Pour qui a un tant soit peu voyagé dans les pays du Maghreb, la perspective d'y envoyer des percherons pour être utilisés "en traction animale" ne peut que faire frémir tant la condition des animaux de travail de l'autre côté de la Méditerranée laisse en général à désirer, pour ne pas dire plus. Comment le Conseil des Équidés des Pays de la Loire peut-il cautionner une telle proposition d'achat ? À moins que le Conseil ait obtenu des assurances quant à l'utilisation des chevaux, assurances qui à ce jour n'ont pas été communiquées.
Peut-être, en ce milieu du mois d'août, cette affaire est-elle le résultat d'un stagiaire de service qui aurait cru bien faire en transmettant un message un peu trop rapidement ? S'il s'avérait que la décision émane de personnes responsables, on peut s'interroger sur la connaissance qu'ont ces personnes des conditions actuelles de la filière chevaux de trait.
Anecdotique, mais néanmoins significatif : on notera que le Conseil des Équidés des Pays de la Loire continue à utiliser le terme de "chevaux lourds" alors que le Journal officiel a redonné aux chevaux lourds leur ancien nom de "chevaux de trait" par un arrêté du 11 mars 1994...
À l'heure où la SHPF cherche à promouvoir les utilisations modernes, respectueuses des animaux et des hommes, de l'énergie cheval, avec un emploi à la SHPF consacré à ces activités, à l'heure où les responsables tentent d'orienter la race vers une production de qualité à des prix raisonnables, que doit-on penser de cette proposition d'achat à 1200 € l'animal pour des poulinières saillies que l'on ferait voyager de l'autre côté de la Méditerranée pour trimer dans des conditions qui pourraient être inacceptables ?
À titre personnel, je suis totalement opposé à l'organisation de rassemblements de chevaux percherons dans la Sarthe, la Mayenne et le Maine-et-Loire qui auraient pour but de répondre à cette proposition émanant du Conseil des équidés des Pays de la Loire.
La SHPF ne semble plus cautionner cette situation puisque l'actualité intitulée "Pays de la Loire" publiée vendredi soir dernier sur son site a disparu subitement ce dimanche en début de matinée.
Sans doute faudra-t-il aussi s'interroger sur la possibilité qu'a le Syndicat départemental mayennais d'accéder comme bon lui semble au site de la SHPF alors que les autres Syndicats départementaux n'ont qu'un accès contrôlé.
1 commentaire:
Même si mon avis importe peu, il apparait inadmissible d'envoyer des chevaux Percherons travailler dans des conditions difficiles, entre autres climatiques, sauf à avoir des informations contraires qui garantissent leurs conditions d'accueil et de travail et dans ce cas pourquoi ne pas les publier ?
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