vendredi 6 novembre 2009

La Vie Sans Paillettes

Monsieur Shimomura nous montre Kin-Hiné, "Princesse Dorée", la jument pommelée qui n'est autre que la fille de Joyeux, le dernier étalon percheron à rejoindre le Japon.
La ferme d'Etat de Tokachi, à une vingtaine de kilomètres au nord de Obihiro dans l'île de Hokkaïdo, ne manque pas d'espace, avec ses 4000 hectares, pour nourrir son troupeau de 140 chevaux, composé pour une moitié de percherons et pour l'autre moitié de bretons pures races.
L'Etat japonais dispose de 11 fermes d'Etat réparties sur tout son territoire. Celle de Tokachi est la seule à accueillir des chevaux de trait. Avec ces fermes d'Etat, les Japonais entendent maintenir des réservoirs d'animaux en races pures et accomplissent de nombreuses recherches dans le domaine de la génétique animale ainsi que dans d'autres domaines liés à l'agriculture.
Avec ses chevaux percherons et bretons, la ferme de Tokachi assure le renouvellement de reproducteurs pour les éleveurs de chevaux de trait de l'île de Hokkaïdo et des provinces du nord du pays. Ces éleveurs ont pour objectif principal la production de viande de cheval, ce qu'ils font surtout à partir de croisements entre ces différentes races. Les élevages de l'île fournissent aussi les chevaux qui font carrière dans les compétitions de ban'ei.
Les élevages de chevaux de trait au Japon se sont constitués par des importations massives de percherons, de bretons et de traits belges, pour l'essentiel, pendant de très longues années. Mais ces importations se sont totalement arrêtées il y a quelques années.
Kazuo Suzuki, directeur-général de la ferme de Tokachi (photo ci-dessous) ne cache pas le besoin de nouvelles souches de reproducteurs percherons et bretons. Mais dans la situation économique actuelle, les coûts d'importation d'étalons français s'avèrent trop élevés. A cela s'ajoute la demande gouvernementale de réduire la taille du troupeau de chevaux de trait de la ferme de Tokachi. Il faut savoir que cet établissement a compté jusqu'à 600 chevaux de trait de races pures. Pour Kazuo Suzuki, l'importation de semence serait la solution à mettre en place.
Avec le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Australie et d'autres pays moins éloignés, le Japon serait donc intéressé par l'importation de semence de chevaux de trait de souches françaises. Il semble que France Trait -en charge de la promotion des 9 races de trait françaises- soit très consciente de ces problèmes à l'international et que l'association -qui n'a que quelques années d'existence- ait engagé une réflexion et un plan de travail sur l'éventuelle mise en place d'une filière d'exportation de semence trait vers l'étranger.

4 commentaires:

Hawi a dit…

La vente des chevaux les éleveurs fait vivre, pas la vente de semence.

JLD a dit…

Cher Hawi,
Quand la vente de chevaux devient impossible, la vente de semence devient intéressante.
Non ?

Anonyme a dit…

Imprétionant reportage JL ,je ne
pensais pas voir autant de chevaux dans
une seule ferme au JAPON .La présence des JAPONAIS lors du national PERCHERON manque énormément.LAURENT.

Lydie a dit…

Cher Hawi, bien sûr que la vente de semence peut faire vivre les éleveurs! C'est comme ça qu'ils amortissent le mieux leurs étalons!