mercredi 26 janvier 2011

"Aide-Toi..."

"Aide-toi, et le ciel t'aidera". Les associations de races de chevaux de trait vont-elles devoir mettre cette maxime au fronton de leurs locaux à partir de 2012 ?
La baisse de subventions accordées par l'Etat, qui a été de 14% en 2011, sera -si aucun recul du ministère de l'Agriculture n'intervient- de 85% en 2012. Gluppp ! La pilule sera dure à avaler. Pris sur plusieurs années, ce même traitement aurait sans doute été moins indigeste.
Le président des traits bretons vient de s'adresser à ses adhérents en ces termes : "L'année 2011 sera donc consacrée à la recherche de sources de financements...". Chez les percherons, nous savons que l'année 2011 sera consacrée au Congrès mondial. Le réveil, une fois la fête passée, risque d'être brutal.
  • Les Routes ont fait naître un esprit d'équipe dont on aura bien besoin face aux difficultés annoncées.
Abandonner du jour au lendemain une vie d'assisté pour passer à l'autofinancement va certainement demander des efforts. Si la SHPF doit désormais vivre dans une logique d'entreprise, il n'est pas inutile de réfléchir dès maintenant aux implications.
Il faut savoir que les cotisations à 50 € des quelques 700 adhérents couvrent à peu près le salaire d'un permanent à temps plein. Doubler la cotisation, comme cela a été dit l'an dernier ? Peut-on prendre le risque de voir des éleveurs s'étouffer en apprenant la nouvelle ? Déjà traumatisés, ces éleveurs devront supporter un deuxième choc quand on leur annoncera qu'ils devront se passer des primes. Mais pour les primes d'encouragement, il n'y a pour l'instant que des rumeurs, pas de certitudes.
En ce qui concerne le nombre des adhésions, on peut espérer une augmentation. En effet, les "utilisateurs" -heureux d'être enfin pris en compte- se feront une joie de devenir membres de la SHPF. Il faut savoir que de nombreux utilisateurs, en particulier ceux qui sont en dehors des disciplines "attelage", sont rarement adhérents. Mais ce ne sont pas quelques centaines d'euro supplémentaires qui couvriront les frais de fonctionnement de la SHPF.
  • Un équilibre toujours difficile à trouver entre salariat et bénévolat.
Alors, la logique d'entreprise ?
Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, d'autres que moi ont plus d'expertise dans ce domaine. Sans doute faudra-t-il répertorier les services rendus et ceux qui pourraient être développés, et les rendre payants -si ce n'est déjà fait. N'oublions pas que cela devra se faire avec un personnel loin d'être pléthorique.
Bien sûr, on pourrait aussi se jeter dans les bras d'un sponsor qui saurait nous consoler avec quelques dizaines de milliers d'euro annuels. Qui, quelle entreprise, se laisserait séduire par "la force tranquille du percheron" ou par "le cheval énergie du Perche" ? Pourfendeur de la publicité, surtout quand elle pollue concours et fêtes avec ses banderolles, et opposant à une société qui n'a que la consommation à la bouche, je ne suis pas le mieux placé pour préconiser cette solution.
Sans doute la première des mesures à mettre en application sera de faire de grosses économies. Mieux répartir aussi les rôles entre associations de race et France Trait pour assurer la promotion de ces races et éviter des cas de doublons.
Beaucoup de changements de comportement en perspective pour les races de trait. Mais ces adaptations ne pourront se faire sans un changement important : celui des mentalités. En parodiant J.F. Kennedy, on pourrait mettre en exergue cette phrase : "Ne pense pas à ce que peut t'apporter la SHPF mais à ce que tu peux apporter à la SHPF".

4 commentaires:

Sandra a dit…

C'est pour ça et suite à notre conversation de ce début d'année, que tu pourras dès mardi, mettre la photo avec Oliver... Un peu d'humour ça fait du Bien !!!
Sandra

Chrsitophe Bordez a dit…

Bonjour Jean léo

Qui est le Monsieur.(ou la dame)Trait en France ? Qui est le porte parole de nos races ?
Ce Monsieur (ou cette dame) a t-elle fait des démarches auprès de nos institutions (ministère agri, FFE, haras...)pour leur poser la question : "comment envisagez vous la préservation de nos races de chevaux de trait" ? A part France Trait, qui ne jure que par la consommation, une délégation réunissant les présidents de chaque race pourrait se former et rencontrer chacune de ces institutions pour :
1- alerter sur les menaces d'extinction par un "état des lieux".
2- Montrer ce qui est fait en terme d'utilisation pour chacune des races.
3- Démontrer ce qui pouurrait être fait en terme d'utilisation avec plus de moyen (formation, chevaux territoriaux...)
Est-on en train de sombrer dans un fatalisme ?
Percheronnement
Christophe

3 -

JLD a dit…

Christophe,
Pour l'instant, c'est France Trait (par l'intermédiaire de Pierre Pasdermadjian) qui a été en première ligne pour obtenir que cette année la baisse de subventions soit limitée. Il me semble que des présidents de race sont aussi intervenus auprès de parlementaires.
Voilà, juste une petite précision !

Anonyme a dit…

A ce sujet, france trait a éclaircit sur son site la situation

http://www.france-trait.fr/fr/actualites/divers/verite-sur-les-encouragements,11219.html

elodie