Neunhoff. Dans l'écurie, pour un temps ressuscitée, de la maison forestière d'un grand domaine boisé à l'extrême nord du Bas-Rhin.
Gilles Marty et Frédéric Destailleur, les deux débardeurs de la région Ile-de-France, ont pour la seconde année consécutive choisi de faire une petite cure hivernale en Alsace. L'an dernier, dans le même secteur, on les avait vus travailler en association avec une équipe spécialisée dans le débardage par câble aérien.
Alors que le retour du jour est annoncé comme imminent, les deux hommes et leurs trois chevaux, deux ardennais et un breton, Odilon le plus expérimenté, Trésor le jeune qui monte et Ultime qui a encore tout à apprendre, entament la montée vers le sommet du Wintersberg qui culmine à 540 mètres d'altitude.
Le sommet en vue, la petite troupe profite d'une plateforme façonnée par l'homme pour préparer les chevaux. Le jour gagne en puissance, avec un programme ambitieux : faire remonter au-dessus de zéro cette température qui n'hésite plus depuis quelques jours à s'afficher à -5 ou -6 aux premières heures de la journée.
Le Grand Wintersberg se cache juste au-dessus, enveloppé dans une parure sombre de mélèzes et de douglas. Frédéric, arguant de sa jeunesse, achève l'ascension avec les chevaux en empruntant le plus court chemin, en dehors du sentier battu. Gilles se résoud à finir l'ascension avec le tracteur.
Cette fois, le sommet promis n'est plus qu'à quelques dizaines de mètres. La pente, qui -avec le terrain humide- est l'un des plus grands opposants au débardage forestier, avait jusqu'alors réussi à maintenir cette parcelle dans la catégorie des terrains inexploitables.
Jusqu'à ce que Gilles Marty et Frédéric Destailleur décident de "passer au câble".
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