lundi 23 janvier 2012

Sur La Bonne Pente

Que de fois n'a-t-on dit avec une moue réprobatrice d'untel, individu peu conformiste au comportement marginal, qu'il était sur la mauvaise pente...
C'est donc avec plaisir que j'ai entendu Gilles Marty et Frédéric Destailleur dire, en parlant d'eux-mêmes, qu'ils étaient sur une bonne pente. Une pente émaillée de pièges sournois, matérialisés par des dizaines de plaques rocheuses dissimulées sous quelques centimètres d'humus. Faute d'érudit sous la main, il ne nous sera pas possible de vous dire de quel type de concrétions rocheuses il s'agit.
Sur ces bonnes pentes synonymes d'exploitation classique (entendez mécanisée) impossible, on pense en solution de dernier recours au cheval. Une situation qui, d'ailleurs, agace les débardeurs au cheval qui souhaiteraient eux aussi, comme les machines, se voir offrir des terrains plus hospitaliers.
Pentues à l'excès, coiffées de leurs mélèzes et douglas en devenir, les parcelles sommitales du Grand Wintersberg n'entendaient pas se livrer troncs et branches, même aux plus expérimentés des débardeurs au cheval.

  • Le câble est remonté dans la pente à l'aide du cheval.

  • Le travail des chevaux consiste à attrouper les bois le long de la ligne de câble.

C'était sans compter avec la détermination des deux débardeurs d'Ile-de-France, quasi alsaciens d'adoption, peu enclins à baisser les bras et à jeter leur cordeau aux orties face à un retard d'éclaircie, fût-il engendré par une topographie extrême.

Leur botte secrète, Gilles Marty et Frédéric Destailleur l'avait apportée avec eux. Un treuil de 6,5 tonnes de traction arrimé à un tracteur de 75 CV. Débardeurs au cheval désormais câblés, les deux compères ajoutent de toute évidence une corde à leur arc. Nul ne dira que la ficelle est un peu grosse car il s'agit bien d'une innovation tout-à-fait à même de séduire les donneurs d'ordre forestiers qui peuvent ainsi limiter le nombre des intervenants sur un même chantier puisque les débardeurs sont ainsi en mesure d'accomplir toutes les tâches, de l'abattage des arbres jusqu'à l'attroupement des grumes sur l'aire de stockage.

Une fois encore, le débardage au cheval n'entend pas être en concurrence avec les moyens mécanisés mais se vit plutôt comme une solution technique complémentaire des ces moyens mécanisés.

  • Le câble à commande radio permet de descendre les bois en toute sécurité jusqu'au chemin d'évacuation.

  • Les bois sont repris au tracteur et acheminés jusqu'à l'aire de stockage où ils seront évacués à l'aide d'un porteur.

  • Combien de professions offrent ainsi à leur personnel la possibilité d'un bon déjeuner au grand air, en plein soleil, avec une vue imprenable sur les hauteurs alsaciennes ? Veinards !...

Frédéric Destailleur : 06.42.08.16.65.

Gilles Marty : 06.30.95.68.02.

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