lundi 14 janvier 2013

Un Projet Maraîchage Sur Cinq Ans
















  • Guy Fourmont, debout à gauche, en ouverture de la réunion.

Le maraîchage était à l'ordre du jour d'une réunion organisée par la SHPF dans le cadre historique de l'Écomusée du Perche à Saint-Cyr-la-Rosière dans l'Orne. Environ 15 personnes étaient présentes autour de Guy Fourmont et de Jacques Léger, maraîcher bio en traction animale installé sur la ferme de Sainte-Marthe à Millançay en Sologne.
Cette réunion n'a pas seulement été consacrée à informer un public intéressé par ce sujet mais avait pour but de mettre sur pied un projet d'installation de nouveaux maraîchers en traction animale.
"C'est en découvrant que la Région Centre, 3ème Région productrice de légumes frais, comptait une forte majorité de maraîchers de plus de 55 ans que je me suis demandé s'il n'y avait pas, avec le maraîchage, la possibilité d'un travail en commun entre de potentiels maraîchers en traction animale et la SHPF". Guy Fourmont, à plusieurs reprises, a bien précisé que "la cible" du travail engagé était d'amener au travers de l'installation de maraîchers la valorisation, la qualification, la préparation et la vente de chevaux percherons.
















  • Jacques Léger, de Trait Maraîcher, et l'un de ses deux percherons en pleine action.

Réunissant principalement des personnes concernées de près par le maraîchage, cette réunion de travail a donné lieu à de riches échanges. Après la courte introduction de Guy Fourmont, Jacques Léger, avec le concours de Lorette sa femme et de Thomas qui travaille au sein de Trait Maraîcher, a présenté en détail son activité de maraîcher bio en traction animale.
Chiffres et photos à l'appui, quatre grands thèmes ont été étudiés : l'intérêt du maraîchage bio mené en traction animale sur des structures locales à taille humaine ; les avantages liés à l'utilisation du cheval en maraîchage, notamment agronomiques et économiques ; les critères de sélection du cheval percheron pour son utilisation en maraîchage ; enfin, la cohérence et la rentabilité pour un jeune de s'installer en maraîchage en traction animale.

Toute cette présentation a été l'objet de constants échanges entre les personnes participantes. Il a ainsi été possible de dresser un portrait du cheval maraîcher. De petite taille, 1m 65, râblé, ce cheval tractionneur doit être capable d'évoluer à pas lents et réguliers. "Le grand cheval peine davantage car il n'est pas dans la bonne cadence", a expliqué Jacques Léger qui, après une jeunesse au contact du cheval de travail, a remis le pied à l'étrier de la traction animale il y a 18 ans. À la ferme de Sainte-Marthe, Jacques Léger travaille avec deux percherons, un entier et un hongre, et avec une jument boulonnaise. Tout au long des discussions, il a souvent été répété combien il était important d'avoir des poulains manipulés dès le plus jeune âge.
















  • Jacques Léger pendant sa présentation.

Trait Maraîcher, c'est une production plein champ de 36 tonnes de légumes par an distribués en partie localement et surtout vers la périphérie sud-ouest de Paris. Un travail qu'avec humour, on peut qualifier de "à plein temps", le maraîcher ne devant pas être économe de ses heures de travail.
Parmi les avantages agronomiques, économiques et culturels de l'utilisation de la traction animale en maraîchage, Jacques léger a mentionné la meilleure fertilité du sol, aéré, nourri, dans lequel les micro organismes régénèrent la fertilité du sol, la faible dépendance en eau du fait de la qualité du sol, les faibles investissements d'installation, l'utilisation limitée d'énergies fossiles, la préservation des races de chevaux de trait.
















  • On a parfois joint le geste à la parole.

En seconde partie de réunion, Guy Fourmont, en bon agitateur d'idées, a posé une série de questions : Peut-on produire des chevaux dans le contexte présenté ? Peut-on les choisir, les préparer ? Peut-il y avoir des débouchés vers des utilisations ? En homme prévoyant, Guy Fourmont était venu aussi avec des réponses. C'est ainsi qu'il a présenté un projet pilote sur cinq ans qui viserait à préparer 10 chevaux percherons maraîchers et à accompagner l'installation, n'importe où en France, de 10 maraîchers bio en traction animale.
S'en est suivie une discussion sur la manière de mettre sur pied, d'accompagner, de faire évoluer ce projet. Jacques Léger a précisé que trouver 10 maraîchers intéressés par l'installation ne poserait pas de problème. Josiane Mulowsky, pour la SHPF, a ajouté que trouver et former des chevaux tractionneurs de type maraîcher devrait pouvoir se faire. Chacun étant conscient que dans le contexte agricole actuel, les plus grandes difficultés viendraient du foncier, avec une disponibilité des terres très réduite.
















  • Charlotte, déjà engagée dans la traction animale, n'a rien perdu des discussions.

Pour Guy Fourmont, le projet ainsi conçu devrait recevoir l'approbation et le soutien de la SHPF avant d'être présenté au monde des décisionnaires politiques et autres que l'on nous dit être toujours bienveillants à l'égard de projets novateurs.
À noter que la veille de cette réunion maraîchage, Amandine Collet -lors d'une réunion qui avait pour but de rassembler les différents Syndicats départementaux percherons et de parler des modifications à apporter au site Internet de la SHPF- a présenté un projet déjà très élaboré consacré à la vente de chevaux percherons.

Le printemps percheron au cœur de l'hiver ?


SHPF :
www.percheron-france.org

Trait Maraîcher :
http://traitmaraicher.blogspot.com


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