Rio et Lasso progressent lentement dans la rue des Bains, la rue piétonne du centre-ville. En terme de collecte, c'est une journée ordinaire. Le verre et le carton abondent. Mais pas plus qu'à l'habitude.
Seulement voilà, en cette fin décembre, Christelle et Marie doivent constamment répondre aux interrogations des passants et des commerçants qui, à certains moments, s'attroupent autour de l'attelage.
"Que vont devenir les chevaux ? Et vous ?".
Les deux jeunes femmes répondent, malgré la difficulté du moment, en esquissant un sourire, mais la gorge nouée.
Le 1er janvier 2017, le cheval territorial à Trouville ne se conjuguera plus qu"au passé. En effet, après 16 années d'un service irréprochable, les chevaux utilitaires de la ville ont été sacrifiés sur l'autel de l'harmonisation des moyens de collecte des déchets.
La suppression du service de collecte hippomobile à Trouville-sur-Mer dans le Calvados découle de la mise en application de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) effective au 1er janvier 2017. À cette date, la compétence "Collecte des déchets" ne sera plus du ressort des communes mais des Communautés de communes, à savoir dans ce cas précis de la Communauté de communes Cœur Côte Fleurie qui regroupe 11 communes parmi lesquelles les deux plus importantes en nombre d'habitants, Trouville et Deauville.
La mort du service hippomobile mis en place en 2000 était-elle inéluctable ? Absolument pas. Une entente entre ces deux villes, que seul un pont sépare, et quelques communes proches aurait pu au contraire permettre d'étendre la collecte hippomobile. D'autant plus qu'avec ses nombreuses infrastructures en rapport avec le cheval, ce territoire se prête parfaitement à une extension du service.
"Les autres communes ne le souhaitaient pas", a expliqué Christian Cardon, maire de Trouville.
Chez les opposants à cette suppression, qui ont tenté de faire revenir la Communauté de communes sur sa décision avec la mise en ligne d'une pétition lancée par un commerçant de la ville, on montre du doigt la ville voisine de Deauville en la désignant comme responsable de cette décision.
"À Deauville, on aime le cheval, mais pas de trait", s'insurge un commerçant favorable au maintien du service.
Portée par Olivier Linot, le directeur général des services de Trouville, la collecte hippomobile des déchets avait connu un succès immédiat. À tel point que dans le monde de la traction animale moderne, le mot "Trouville" était devenu synonyme de cheval territorial.
En 2001, à l'instigation du sénateur Ambroise Dupont, avait été organisé dans cette ville le 1er Congrès des chevaux territoriaux qui, à partir de 2003, devait devenir annuel. Cet événement est chaque année un lieu de rencontres et d'échanges qui réunit des acteurs de la filière cheval utilitaire et des personnes soucieuses du devenir des chevaux de trait. De cet événement était née la Commission nationale des Chevaux territoriaux présidée jusqu'à une date récente par Olivier Linot.
"Alors, c'est fini ?".
Christelle et Marie expliquent qu'elles feront encore quelques tournées, et qu'à la fin décembre tout s'arrêtera.
"Et les chevaux ?".
Les deux jeunes femmes rassurent du mieux qu'elles peuvent. : "Rio et Lasso seront vendus. On leur trouvera un autre emploi".
"Et vous ?".
Christelle, qui a vécu toute l'aventure des chevaux territoriaux de Trouville, Marie et Pascal, resteront au sein de la municipalité, mais dans d'autres fonctions.
Les échanges se terminent immanquablement avec la même formule adressée à Christelle, Marie, Pascal, Rio et Lasso : "Merci et bon courage".
La suppression du service de collecte hippomobile à Trouville-sur-Mer dans le Calvados découle de la mise en application de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) effective au 1er janvier 2017. À cette date, la compétence "Collecte des déchets" ne sera plus du ressort des communes mais des Communautés de communes, à savoir dans ce cas précis de la Communauté de communes Cœur Côte Fleurie qui regroupe 11 communes parmi lesquelles les deux plus importantes en nombre d'habitants, Trouville et Deauville.
La mort du service hippomobile mis en place en 2000 était-elle inéluctable ? Absolument pas. Une entente entre ces deux villes, que seul un pont sépare, et quelques communes proches aurait pu au contraire permettre d'étendre la collecte hippomobile. D'autant plus qu'avec ses nombreuses infrastructures en rapport avec le cheval, ce territoire se prête parfaitement à une extension du service.
"Les autres communes ne le souhaitaient pas", a expliqué Christian Cardon, maire de Trouville.
Chez les opposants à cette suppression, qui ont tenté de faire revenir la Communauté de communes sur sa décision avec la mise en ligne d'une pétition lancée par un commerçant de la ville, on montre du doigt la ville voisine de Deauville en la désignant comme responsable de cette décision.
"À Deauville, on aime le cheval, mais pas de trait", s'insurge un commerçant favorable au maintien du service.
Portée par Olivier Linot, le directeur général des services de Trouville, la collecte hippomobile des déchets avait connu un succès immédiat. À tel point que dans le monde de la traction animale moderne, le mot "Trouville" était devenu synonyme de cheval territorial.
En 2001, à l'instigation du sénateur Ambroise Dupont, avait été organisé dans cette ville le 1er Congrès des chevaux territoriaux qui, à partir de 2003, devait devenir annuel. Cet événement est chaque année un lieu de rencontres et d'échanges qui réunit des acteurs de la filière cheval utilitaire et des personnes soucieuses du devenir des chevaux de trait. De cet événement était née la Commission nationale des Chevaux territoriaux présidée jusqu'à une date récente par Olivier Linot.
"Alors, c'est fini ?".
Christelle et Marie expliquent qu'elles feront encore quelques tournées, et qu'à la fin décembre tout s'arrêtera.
"Et les chevaux ?".
Les deux jeunes femmes rassurent du mieux qu'elles peuvent. : "Rio et Lasso seront vendus. On leur trouvera un autre emploi".
"Et vous ?".
Christelle, qui a vécu toute l'aventure des chevaux territoriaux de Trouville, Marie et Pascal, resteront au sein de la municipalité, mais dans d'autres fonctions.
Les échanges se terminent immanquablement avec la même formule adressée à Christelle, Marie, Pascal, Rio et Lasso : "Merci et bon courage".
4 commentaires:
Dommage que l'extension de la collecte hippomobile à toute la Communauté de Communes Cœur Côte Fleurie, ne fasse pas, pour cette fois, un Carton plein...
Demander leurs ...
Demander aux responsables de ces collectivités s'ils ont déjà vu un enfant caresser le phare d'un camion relevant les déchets ménagers? (Jean-Marcel si tu m'entends),
Demander leurs s'ils ont déjà vu un passant donner une carotte à ce même véhicule?
Demander leurs s'ils vont oser parler d'écologie et de développement durable dans leurs prochaines professions de foi?
Demander leurs s'ils ont conscience qu'au delà de ce service rendu il y aussi une contribution à l'économie locale, alimentation, soins vétérinaires, ostéopathe, maréchal ferrant, dentiste équin ...
Demander leurs s'ils ont demandé aux usagers ce qu'ils en pensaient?
Demander nous si des collectivités continuent à utiliser les chevaux territoriaux et l'on vous répondra oui, il y en a pas loin de chez nous...
Dommage, Trouville faisait partie de notre vocabulaire. Nous en parlions souvent dans nos activités et dorénavant ce ne sera plus le cas ou certainement pas dans les mêmes termes.
Symbole d'une loi Notre qui supprime les compétences communales aux profits des CdC pour "Mutualiser les coûts", je suis prêt à parier que l'avenir démontrera le contraire.
C'est le début de la fin des initiatives locales qui apportent de la valeur à notre tissus local.
La tendance est au regroupement, j'espère qu'on n'arrivera pas à un regroupement de nos races de trait pour y faire une seule et unique race car là on perdra tout.
Thomas, j'ai moi aussi la désagréable impression que l'on nous fait, d'une manière insidieuse, avancer vers "un regroupement" de toutes les races.
On supprime les moyens alloués aux races et on leur dit ensuite "N'ayez crainte, on s'occupe de tout".
C'est aux responsables de chaque race de se battre pour que chacun garde une parcelle d'autonomie et ses spécificités.
Percherons, si vous voulez rester percherons, réveillez-vous, il est grand-temps.
Jean-Léo Dugast.
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