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Course de percherons à Mondoubleau, 2019 |
Après Mamers dans la Sarthe, c'est au tour de Mondoubleau dans le Loir-et-Cher d'organiser sa course annuelle de percherons. Cela fait 24 ans qu'une course de percherons a lieu en clôture de la réunion hippique de printemps.
Cette course unique aura lieu en fin de réunion hippique, le dimanche 18 juin 2023, sur l'hippodrome des Collines du Perche, avec 12 concurrents sur la ligne de départ.
Un spectacle peu habituel à ne pas manquer.
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Course de percherons à Mondoubleau, 2012 |
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Course de percherons à Mondoubleau, 2011 |
Les courses de chevaux percherons, c'est une longue histoire à Mondoubleau, puisqu'au milieu du 19ème siècle, le 20 septembre 1850, Mondoubleau a été l'une des premières communes à organiser une réunion hippique annuelle entièrement consacrée à cette race.
Dans un article du 4 octobre 1862, le journal L'illustration publie, sous la plume de Victor Borie, un article consacré aux courses de Mondoubleau. Voici de larges extraits de cet article, illustré de deux dessin de M. Moullin.
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Courses à Mondoubleau, 14 septembre 1862 |
« Les courses de Mondoubleau ! Qui est-ce qui
connaît les courses de Mondoubleau ? Qu'est-ce que c'est que Mondoubleau ? » se
demanderont les habitués du sport.
Les courses de Mondoubleau ne ressemblent point aux courses de la Marche, du
bois de Boulogne ou de Chantilly, ni aux courses d'Epsom, ni même aux courses
de Bade. […]
A Mondoubleau, il ne s'agit pas de franchir un kilomètre un peu moins vite
qu'une locomotive à petite vapeur, mais de connaître sérieusement les forces et
les qualités d'un cheval. […]
Mondoubleau possède, à mes yeux, un mérite encore plus grand que
son château, sa tour penchée, son seigneur Gibellus et l'antiquité
incontestable de son origine féodale ; Mondoubleau est le centre de l'élevage
du cheval percheron, une des gloires chevalines de la France, plus glorieuse
autrefois qu'elle ne l'est aujourd'hui, au point de vue des chevaux s'entend. « Il n'existe pas au monde, dit, à
propos de cette race, M. Villeroy, un homme compétent sur ces matières, de chevaux comparables aux chevaux percherons
pour le roulage, les postes et l'agriculture.»
Le cheval percheron est rangé parmi les chevaux de trait léger. C'étaient
ces chevaux vigoureux et rapides qui traînaient, il y a vingt ans, les grandes
diligences aux environs de Paris, et ce sont eux qu'on voit encore, de nos
jours, sur certaines lignes d'omnibus. La robe du percheron est grise, un peu
pommelée; elle est gris de fer dans la jeunesse, et blanchit avec l'âge, comme
nos cheveux. La peau est souple, le poil fin, la crinière longue et soyeuse. On
prétend qu'il y a du sang oriental dans cette race, mais je n'en mettrais pas
la main au feu.
Voici la description que M. Magne donne du cheval percheron :
« Corps cylindrique bien proportionné; taille de 1m 55 à 1m 60 ; côte ronde; garrot épais et
bien sorti ; rein large et parfaitement soutenu. Charnue et peu inclinée, la
croupe soutient une queue bien attachée ; les hanches sont saillantes, espacées
et bien sorties. Par sa longueur et son obliquité, l'épaule correspond à la
belle conformation de la croupe. L'encolure, forte, un peu rouée, porte une
tête un peu longue, bien expressive, quoique le chanfrein soit un peu saillant,
convexe au-dessous du front. Les membres sont bien plantés, bien muselés et peu
chargés de crins ; le poil est généralement gris pommelé, un peu gris de fer
dans la jeunesse. »
« Le cheval percheron, ajoute le
savant directeur d'Alfort, est plus fin
et plus allongé ; il a moins de crins aux membres, une épaule plus longue, une
croupe moins oblique que celle du breton ; mais c'est surtout par sa croupe
large, ses hanches assez dégagées des muscles, par sa tête droite ou un peu
convexe sur toute sa longueur, qu'il se distingue de ce dernier. »
Le cheval percheron est généralement doux, docile, franc du collier ; il
joint à une grande force musculaire des allures rapides, ce qui en fait un
cheval rare et précieux.
Les poulains naissent dans le Perche, aux environs de Mortagne, Bellesme, Saint-Calais,
Courtalain et Mondoubleau ; mais ils sont plus particulièrement élevés dans le
département d'Eure-et-Loir, dans la Beauce.
« La principale, si ce n'est même la seule raison des mérites du cheval percheron
actuel, dit M. Sanson, se trouve dans
l'avoine qu'il consomme, dès son jeune âge, en très grande quantité. » Il
faut bien aussi faire la part, et une large part, à la race et aux qualités
acquises par
un intelligent choix des reproducteurs.
L'anglomanie, qui a tenté de pénétrer dans le Perche, menaçait notre belle race
percheronne, que toutes les rations d'avoine n'eussent point sauvée de
l'inoculation déplorable du sang anglais. Les tentatives de croisements ont
produit de si beaux résultats, que les principaux éleveurs du Perche et de la
Beauce ont cru devoir se réunir et se constituer en une société qui a pour but
de fournir des étalons de choix aux possesseurs de juments poulinières et
surtout de proscrire tout étalon suspect de croisement. [Création, en 1862, de
la Société Hippique du Perche et de la Beauce, à Châteaudun]
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Réception des chevaux avant la course |
Le développement magnifique
qu'a pris, depuis quelques années, la race percheronne, est une preuve éclatante,
incontestable de ce que pourraient faire les propriétaires français pour le
perfectionnement de nos races chevalines, sans demander au gouvernement une
inutile et souvent dangereuse assistance. Il n'y a pas de haras percherons.
C'est l'industrie privée qui se charge d'entretenir des étalons, et la race a
prospéré ! Si l'État est intervenu, c'est pour distribuer quelques primes
légères aux possesseurs d'étalons, afin de ne pas perdre l'habitude
d'intervenir.
La race percheronne a donc été créée, développée, perfectionnée par les soins
des éleveurs, livrés à leurs propres forces, et sans infusion de sang étranger.
C'est pour cela peut-être qu'elle est la première de nos races indigènes, et
c'est pour cela surtout que les courses de Mondoubleau ont, pour nous, un
véritable intérêt national.
Voilà treize ans que les courses de Mondoubleau existent, et, pendant ces
treize années, 887 chevaux ont été engagés et 575 ont couru. Cette année, sur
55 chevaux engagés, 46 sont entrés en lice. Les courses de Mondoubleau ne sont
ni des steeple-chase, ni des courses de grande vitesse, ce sont des courses au
trot; elles sont aux autres courses ce que le travail est au jeu. Ces épreuves
ont prouvé ce que peuvent faire nos braves chevaux percherons. Les chevaux ont
couru les uns attelés côte à côte, les autres attelés seuls ou montés.
Le premier attelage, composé de deux juments attelées à une voiture à quatre roues, a fait la lieue (4 kilomètres) en 10 minutes 4 secondes. La course la plus rapide a été accomplie par une jument de cinq ans, qui a mis 8 minutes pour franchir les quatre kilomètres. La vitesse moyenne, pour les 46 bêtes qui ont couru, a été de 8 minutes 58 secondes pour 4 kilomètres.
Photos et documents : Jean-Léo Dugast
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