Les lanternes de ma Renault bas de gamme vieillissante peinent à éclairer quelques mètres devant moi. Dans le brouillard dense, je suis la route par habitude, pour l'avoir empruntée à maintes reprises.
Au moment où je pénètre dans le pré, la nuit, contrat rempli, s'efface et, pendant quelques secondes, je suis ébloui par l'apparition d'un monde en rose. Vision fugitive annonçant avec certitude que l'astre solaire consent à nous gratifier de sa chaleureuse ascension. On s'attendrait presque à ce que le grand chambellan annonce à haute voix, comme cela se faisait jadis pour le roi : "Le Roi-Soleil !".
Mais de soleil, point. Il se fait désirer. Dans le lointain redevenu d'une blancheur cotonneuse, j'aperçois quelques ombres aux formes arrondies, éparpillées au pied des grands arbres déplumés. Pas plus que la veille, mes bonnes amies ne prêtent attention aux caprices de l'illuminé à la boîte à images.
Cette fois, je garde mes distances.
Les arbres centenaires, les bras tendus vers le ciel, me font un cadre inespéré. Quelques pouliches assurent par intermittence le spectacle, avec des joutes endiablées.
Après une heure à attendre, je bats en retraite. Ce jour-là, nul ne verra le soleil de la journée.
Les rendez-vous manqués sont parfois l'occasion de photos réussies.
2 commentaires:
Vous étes un poéte Mr Dugast!
C Sallé
Je confirme !!!
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