Samedi dernier, nous avons publié la 1ère partie d'un extrait d'un article de H. de Loncey dans "L'Acclimatation", relatant le concours national percheron de 1889 à Nogent-le-Rotrou.
Aujourd'hui, la suite de cet extrait.
"Il était 10 heures quand on afficha au café de l'Hôtel du Dauphin, où nous prenions une chartreuse en compagne de M. Portalès, inspecteur général des Haras, et de MM. Olivier et Simonin, directeurs des dépôts du Pin et de Blois, annonçant la venue du tant désiré client américain. Cette dépêche signée de son secrétaire-interprète, que j'ai copiée, est un véritable chef-d'oeuvre de puffisme* américain, jugez-en plutôt : "Monsieur Dunham va arriver, il aura besoin de bons chevaux et des premiers prix du concours. Il est inutile de se laisser dire, parce qu'il est en retard de bateau, qu'il n'est plus le premier acheteur du Perche et le plus sérieux de tous. M. Dunham est encore et a toujours été votre ami, je l'attends, gardez vos premiers prix -Leroux".
La bonne nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et mit du baume dans le coeur. Tous ces braves éleveurs percherons durent voir et rêver les dollars américains danser une joyeuse sarabande au-dessus de leur tête !
Aussi, le dimanche à la première heure étaient-ils tous en vedette derrière les stalles et boxes de leurs chevaux, attendant notre Yankee... Seulement, ils apprirent sur les entrefaites que la panacée américaine annoncée en province ne leur serait administrée que dans une quinzaine, M. Dunham se trouvant retenu en Amérique, pendant quelques jours encore, par un grand concours hippique international qu'il veut organiser, non à Chicago comme d'habitude (siège de la Société hippique percheronne) mais à Washington, dans lequel la race percheronne doit jouir des privilèges du classement. Ils eussent préféré le voir arriver séance tenante -et ça se comprend".
* puffisme : publicité mensongère (mot d'origine anglaise).
Troisième et dernière partie : samedi 11 février.
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