jeudi 29 janvier 2015

44, 48, 49 Ou 50 ?

Parlons "cantons",
Cantons percherons.

Voltaire par Rosa Bonheur (Coll. SHPF).

Voltaire 443 à Ernest Perriot, vainqueur en 1884 du 1er Concours national percheron à Nogent-le-Rotrou, Eure-et-Loir.

Combien étaient-ils ces cantons ? À l'origine.
L'origine, c'est en 1883. Quand les éleveurs percherons du Perche, sérieusement aiguillonnés et même bousculés par les "acheteurs" américains -au premier rang desquels Mark W. Dunham et James H. Sanders-, se sont décidés sous la pression à fonder la Société hippique percheronne avec Michel Fardouet pour président et à ouvrir le stud-book percheron avec à sa tête Charles Aveline.

Tomes 1-2 du stud-book percheron, 1884 (Coll. SHPF).

En 1884, publiée comme on le voit sur le document ci-dessus dans les tomes 1 et 2 du stud-book percheron, cette liste arrêtée le 8 mars 1884 fait clairement état des... 44 cantons qui composent le berceau de race.
En consultant tous les écrits, nombreux, relatifs au cheval percheron, publiés fin 19ème et début 20ème, on constate que les auteurs ne sont pas vraiment d'accord sur le nombre de cantons composant le berceau d'origine qui, selon les textes, s'établit à 44, 48, 49, ou 50.

Dans L'élevage du cheval en France publié en 1917, René Musset parle des... 49 cantons, comme on le voit en légende de cette carte.

Romulus 873 (785) à monsieur Caget, exporté aux États-Unis en 1879 par Mark W. Dunham (Collection personnelle)


Le Larousse agricole, en 1921, y va aussi de sa présentation percheronne. 49 cantons, nous dit-il.

"Les chevaux nés dans les quarante-neuf cantons formant l'ancienne province du Perche ont seuls le droit d'être inscrits au Stud-Book tenu par la Société hippique percheronne. Mais si la production du percheron est limitée aux pays que nous venons de décrire, l'élevage déborde sur toutes les contrées avoisinantes, notamment sur la Mayenne, la Beauce, l'Orléanais et l'Ile-de-France".


Dans sa thèse intitulée La race chevaline percheronne, publiée en 1930, le docteur vétérinaire Jean Thibault fait état des 50 cantons percherons (voir ci-dessus).

44, 48, 49 ou 50, au travers de ces chiffres cités par différentes sources, on comprend que les premières années de la SHP et du stud-book percheron ont dû faire l'objet de plusieurs ajustements pour arriver après quelques années à un berceau de race définitif.
En consultant la liste des 44 cantons et celle des 50, on découvre les cantons qui ont été rajoutés après 1884. Dans l'Orne, La Ferté-Fresnel, Exmes, Vimoutiers, Gacé ; en Eure-et-Loir, La Ferté-Vidame ; dans la Sarthe, Fresnay-sur-Sarthe. Dans ce dernier département, on peut penser que le canton La Petite-Châtre est le même que le canton La Chartre-sur-le-Loir évoqué dans les années suivantes.

En regardant les noms des chevaux de cette époque, on peut être étonné de voir un numéro suivre le nom du cheval puis, dans certains cas, un second numéro entre parenthèses. Ces quelques lignes des tomes 1-2 du stud-book percheron vous livrent l'explication.


Pour conclure ce sujet stud-book, voici la carte des 50 cantons adoptés comme berceau de race quelques années après la création du stud-book percheron. Carte publiée en 1921 dans l'Agriculture Nouvelle.



1 commentaire:

chapelet jean marc a dit…

formidable!!!les éleveurs percherons vont enfin se rendre compte de l'immense place du cheval percheron dans l'évolution de l'agriculture en france et aux états unis