"Le cheval agricole en Beauce aux 19ème et 20ème siècles".
Souvenez-vous, nous vous avions annoncé cette conférence de Julien Bélivier à la Maison de la Beauce à Orgères-en-Beauce, Eure-et-Loir. C'était l'année dernière, en décembre. Nous doutant que vous seriez trop occupés avec la préparation des fêtes de fin d'année pour suivre cet événement culturel percheron, nous avons assisté à cette conférence de manière à pouvoir vous en toucher quelques mots.
Le conférencier, d'abord. Julien Bélivier, l'homme de paroles puisque c'est lui qui a traduit en mots, devant un auditoire nombreux, un travail collectif réalisé
avec Nicolle Arnault (Professeur de écoles - Maître formateur) et Marie-Christine Marinval (Enseignante-chercheuse en archéologie environnementale à l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne). Soulignons que cette recherche a été menée dans le cadre de la valorisation de la « Collection Dufour », une importante collection agricole beauceronne acquise par la Communauté de Commune de la Plaine du Nord Loiret, et en partenariat avec l’association « Dans les Ouches » du Canton d’Outarville.
avec Nicolle Arnault (Professeur de écoles - Maître formateur) et Marie-Christine Marinval (Enseignante-chercheuse en archéologie environnementale à l'Université Paris I - Panthéon-Sorbonne). Soulignons que cette recherche a été menée dans le cadre de la valorisation de la « Collection Dufour », une importante collection agricole beauceronne acquise par la Communauté de Commune de la Plaine du Nord Loiret, et en partenariat avec l’association « Dans les Ouches » du Canton d’Outarville.
Julien Bélivier ? Mais si, certains d'entre vous l'ont bien connu. Il y a quelques années, on le voyait sur la plupart des événements liés au cheval percheron et aux chevaux de trait. De ses pérégrinations dans les pas des chevaux de trait, Julien a bâti un mémoire de 126 pages. Un travail supervisé par Bernadette Lizet, directrice de recherche au Muséum national d'Histoire naturelle et auteure bien connue, ainsi que par Michel Streith, chercheur au laboratoire Dynamiques sociales et Recomposition des territoires. Le titre de ce mémoire : La relance du cheval de trait en France (1972-2010). Avec un sous-titre : Le statut d'un animal en question.
En Beauce - Des chevaux à l'abreuvoir (Coll. Étienne Petitclerc).
Les temps forts de cette conférence sur le cheval agricole en Beauce avaient pour thèmes : le cheval de labour, le cheval agricole, les métiers autour du cheval et le cheval membre de la famille.
Impossible de faire en quelques lignes un résumé de cette conférence qui a captivé l'auditoire pendant une heure et demie. On peut cependant mettre en exergue quelques dates qui ont marqué l'histoire de la Beauce et du cheval de travail.
En Beauce - Laboureur (Coll. Étienne Petitclerc).
En Beauce - Une moissonneuse-lieuse (Coll. Patrice Biget).
1850 : premières trépigneuses, les batteuses à plan incliné .
1860 : premières batteuses entraînées par des machines à vapeur.
1870 : apparition des charrues à brabant double et début du fauchage des blés mécanisé avec l'arrivée de la faucheuse et de la lieuse.
Au cours de cette conférence, Julien Bélivier a bien évidemment raconté le cheminement si particulier des chevaux percherons entre Perche et Beauce au milieu du 19ème siècle. Pour cela, il a fait référence au premier auteur percheron de renommée internationale, Charles du Haÿs, qui a publié en 1866 Le Cheval percheron [traduit aux États-Unis dans les années 1880]. Un ouvrage de référence incontournable dont voici quelques extraits du chapitre intitulé Conditions de l'élevage qui concernent le percheron et la Beauce.
"Nous savons comment les sexes sont répartis dans le Perche : une partie de la province fait naître, l'autre partie élève ce que celle-ci a produit. (...) la jument est saillie chaque année. Stérile, elle est vendue et passe dans les services publics, si ce défaut persiste. (...).
À cinq ou six mois, le poulain est sevré brusquement et vendu. (...).
Conduit dans les plaines fertiles de l'intérieur vers Mauves, Le Pin, Regmalard, Corbon, Longny, Réveillon, Courgeron, Saint-Langis, Villiers, Courgeoust, etc., il reste un an improductif. (...)
Somme toute il est assez pauvrement alimenté avec le son, l'herbe ou le foin qu'on lui donne. (...)
Mais patience, son temps le plus dur est passé ; le travail va bientôt améliorer son sort. Il arrive ainsi à quinze ou dix-huit mois. (...) À cet âge, il est soumis au travail. Docile de sa nature, entre les mains d'un homme toujours patient et doux, son dressage est généralement facile. Appliqué aux travaux de la ferme, il laboure, ou bien il est employé au charroi. (...) Placé en tête de deux bœufs ou associé à trois de ses compagnons, il laboure et n'est jamais excédé de travail.
Alors, il est beaucoup mieux nourri, beaucoup mieux soigné. (...)
À peine aura-t-il trois ans que le fermier beauceron viendra l'acheter pour le mener soulever les terres meubles et douces de la Beauce."
En Beauce - Le retour des champs (Coll. Étienne Petitclerc).
"Ce dernier habite un pays d'une richesse proverbiale. (...)
Arrivé en Beauce, à trois ans, il est soumis à un rude travail. Le labour est facile, mais il y en a tant à faire !... Il faut qu'il aille vite, les terres sont fort étendues et il faut semer !... Semer et récolter. Ces deux mots résument l'agriculture beauceronne. Autrement dit : labours et charrois. Pour le cheval, le tout doit être fait promptement et à grands pas. (...)
Quelquefois, il succombe à la tâche : la mortalité est assez grande en ce pays. Mais aussi, ce qui résiste, après un semblable entraînement, offre bien des garanties au marchand qui l'achète, pour le faire passer aux services accélérés et aux omnibus, s'il y est propre, ou aux travaux de terrassements, aux bâtisses, aux charrettes de Paris, s'il appartient à la race trait. (...)"
Transports à Paris - Omnibus à deux chevaux (Coll. Patrice Biget).
"Avant d'être consacré à son service définitif, il est donc passé par quatre mains : toutes ont partagé les bonnes et mauvaises chances de son élevage. (...)
Aussi, parfaitement nourri, et exercé dès le jeune âge, le percheron a toujours été le premier cheval de trait du monde..."
Julien Bélivier / Communauté de communes de la Plaine du Nord Loiret (CCPNL)
Chargé de promotion du patrimoine.
Valorisation de la collection Dufour sur l'histoire de l'agriculture et de la Beauce.
02.38.39.60.38.
À cinq ou six mois, le poulain est sevré brusquement et vendu. (...).
Conduit dans les plaines fertiles de l'intérieur vers Mauves, Le Pin, Regmalard, Corbon, Longny, Réveillon, Courgeron, Saint-Langis, Villiers, Courgeoust, etc., il reste un an improductif. (...)
Somme toute il est assez pauvrement alimenté avec le son, l'herbe ou le foin qu'on lui donne. (...)
Mais patience, son temps le plus dur est passé ; le travail va bientôt améliorer son sort. Il arrive ainsi à quinze ou dix-huit mois. (...) À cet âge, il est soumis au travail. Docile de sa nature, entre les mains d'un homme toujours patient et doux, son dressage est généralement facile. Appliqué aux travaux de la ferme, il laboure, ou bien il est employé au charroi. (...) Placé en tête de deux bœufs ou associé à trois de ses compagnons, il laboure et n'est jamais excédé de travail.
Alors, il est beaucoup mieux nourri, beaucoup mieux soigné. (...)
À peine aura-t-il trois ans que le fermier beauceron viendra l'acheter pour le mener soulever les terres meubles et douces de la Beauce."
En Beauce - Le retour des champs (Coll. Étienne Petitclerc).
"Ce dernier habite un pays d'une richesse proverbiale. (...)
Arrivé en Beauce, à trois ans, il est soumis à un rude travail. Le labour est facile, mais il y en a tant à faire !... Il faut qu'il aille vite, les terres sont fort étendues et il faut semer !... Semer et récolter. Ces deux mots résument l'agriculture beauceronne. Autrement dit : labours et charrois. Pour le cheval, le tout doit être fait promptement et à grands pas. (...)
Quelquefois, il succombe à la tâche : la mortalité est assez grande en ce pays. Mais aussi, ce qui résiste, après un semblable entraînement, offre bien des garanties au marchand qui l'achète, pour le faire passer aux services accélérés et aux omnibus, s'il y est propre, ou aux travaux de terrassements, aux bâtisses, aux charrettes de Paris, s'il appartient à la race trait. (...)"
Transports à Paris - Omnibus à deux chevaux (Coll. Patrice Biget).
"Avant d'être consacré à son service définitif, il est donc passé par quatre mains : toutes ont partagé les bonnes et mauvaises chances de son élevage. (...)
Aussi, parfaitement nourri, et exercé dès le jeune âge, le percheron a toujours été le premier cheval de trait du monde..."
Julien Bélivier / Communauté de communes de la Plaine du Nord Loiret (CCPNL)
Chargé de promotion du patrimoine.
Valorisation de la collection Dufour sur l'histoire de l'agriculture et de la Beauce.
02.38.39.60.38.
Association
« Dans les Ouches » du Canton d’Outarville
1 commentaire:
Sur la 2ème photo , on peut voir une batteuse ALBARET,cette société se trouvait à RANTIGNY dans l'OISE où elle produisait des engins de travaux publics ,dans les années 90, elle avait été rachetée par CATERPILAR.
Sur l'avant dernière photo"En BEAUCE, le retour des champs",on voit un tombereau rempli"probablement " de fanes de betteraves pour l'alimentation des animaux,à l'arrière plan un troupeau de mouton, il faut savoir qu'à l'époque on ne déchaumait pas si tôt que maintenant et surtout, on n'utilisait pas de désherbant chimique, chaque année, de septembre à novembre, un berger s'installait avec son troupeau,ses chiens et sa petite roulotte et faisait paître librement ses bêtes sur 2 ou 3 communes,c'étaient nos années 60, notre jeunesse,une belle époque....
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