Concocté dans les mois précédents et publié en mars 2011, le Schéma de développement du cheval percheron dans le Perche, porté par le Parc naturel régional du Perche, a permis quelque temps plus tard la création d'un poste de chargé de mission valorisation & utilisation du cheval percheron, au sein de la Société hippique percheronne de France (SHPF). Un emploi à temps plein financé à 80% par les Régions Basse-Normandie et Centre et par la SHPF pour les 20% restants.
En charge de ce poste depuis février 2013, Sandra Barré -arrivée au terme de sa mission de deux ans- a dit au revoir en fin de semaine dernière aux locaux désuets de la SHPF à Nogent-le-Rotrou, lieu de résidence historique de l'institution depuis sa création en 1883. Un départ qui a coïncidé avec celui de Stéphanie Charron engagée il y a six mois en remplacement de Catherine Manceau.
Les locaux de la SHPF sont donc plongés dans le noir et le silence pour une longue période. Jusqu'au retour de Catherine Manceau en juillet ?
Dans ces moments difficiles pour le cheval de trait qui s'interroge sur son avenir, voir la SHPF déserter en catimini la capitale du Perche n'est pas de nature à rassurer. Laisser la SHPF se faire entraîner dans une spirale déclinante, c'est prendre le risque de ne plus pouvoir lui faire remonter la pente avant bien longtemps.
Pour tous ceux qui ont le cheval percheron chevillé au corps, pour qui l'histoire fabuleuse de ce cheval hors normes est indissociable de son rayonnement présent, la SHPF, Nogent-le-Rotrou, la vallée de l'Huisne, le Perche sont des marqueurs identitaires de la vie percheronne qui ne sont pas négociables.
Un sursaut s'impose.
La Garde républicaine à la Maison du Parc du Perche le 23 mai 2013.
Avec une mission clairement définie par les financeurs de son poste, Sandra Barré a vu dès son arrivée son travail prendre une dimension particulière avec l'intérêt porté à la race percheronne par la Garde républicaine. À la suite d'un rassemblement au Parc naturel régional du Perche des quelques chevaux qui répondaient aux critères précis de la Garde, deux percherons de type diligencier, Tonic de Charlotte et Apollo 7, ont rejoint la Garde pour entamer le long apprentissage de timbaliers. Apollo, plus jeune, devrait en cette année 2015 rejoindre Tonic dans les défilés de la Garde.
Incorporation des deux percherons Tonic et Apollo au sein du régiment de cavalerie de la Garde républicaine.
Tonic de Charlotte en timbalier, en représentation avec la Garde républicaine au Haras du Pin.
Parcours de caractérisation le 24 mai 2014 au Parc naturel régional du Perche.
La caractérisation a été le monument du travail accompli par Sandra Barré pendant ses deux années consacrées à la valorisation et à l'utilisation du cheval percheron. Déjà bien en place au sein d'autres races de chevaux, la caractérisation était jusqu'à une date très récente un vocable peu utilisé dans les races de trait.
"La caractérisation a pour objectif de décrire de manière objective les individus dans un but de comparaison. Collectées et rassemblées, ces données pourraient contribuer à professionnaliser la filière et à fournir aux éleveurs et aux acheteurs des évaluations relatives au tempérament des chevaux et à leurs aptitudes, dans le but de leur assurer une meilleure orientation. Plus concrètement et à long terme, l’objectif pourrait être de parvenir à recréer des lignées de chevaux aptes au travail et à définir des caractères propices à la pratique d’activités comme l’attelage sportif ou de loisir, le débardage, le travail agricole, le travail en milieu urbain", explique Sandra dans l'un des nombreux documents réalisés sur cette problématique pendant ces deux ans.
Sur le terrain, ce travail sur la caractérisation a eu de multiples traductions concrètes. Avec le 24 mai 2014 un parcours de caractérisation organisé au Parc naturel régional du Perche, des épreuves de caractérisation mises en place sur les rassemblements locaux de Bellême et Nogent-le-Rotrou, avec le concours des Syndicats percherons départementaux ornais et Eure-et-Loir/Loir-et-Cher. Le concours national de la race percheronne 2014 au Haras du Pin a aussi été l'occasion d'une séquence caractérisation à grande échelle aussi bien pour les étalons que pour les juments.
Pendant la journée caractérisation au Parc naturel régional du Perche.
Marianne Vidament (IFCE/INRA), spécialiste de la caractérisation des chevaux, sur le parcours de caractérisation au Parc du Perche.
On peut penser que ce travail sur la caractérisation, un travail précurseur pour les races de trait, devrait se poursuivre dans les mois et les années à venir, sans doute dans le cadre de possibles partenariats IFCE/INRA/SFET en utilisant les fondations ainsi établies pendant ces deux années.
Pendant la journée caractérisation au Parc naturel régional du Perche.
Test de caractérisation sur le concours de Bellême.
Pendant le colloque Cheval percheron au travail.
Au printemps 2014, le 13 juin précisément, le Parc naturel régional du Perche a connu un autre temps fort avec un colloque intitulé Le cheval percheron au travail en ville et dans les espaces naturels qui a réuni près d'une centaine de personnes, élus et techniciens venus du Perche et des régions environnantes. Voulu comme une journée de sensibilisation à l'utilisation du cheval percheron en milieu urbain et en milieux naturels sensibles, ce colloque a permis à toutes les personnes présentes d'établir des contacts aussi bien avec des personnes de terrain qui œuvrent au quotidien dans ces secteurs d'activité qu'avec des responsables de structures référentes (CNCT, IFCE, Fédérations de gestion forestière, etc.) incontournables dans la mise en place de chevaux territoriaux.
Pendant le challenge inter-régional au Haras du Pin.
Le percheron monté et attelé pour le loisir et la compétition a aussi été au centre des préoccupations de Sandra Barré. Dans le cadre du concours national d'élevage de la race au Haras du Pin, s'est tenu en 2013 et 2014 un challenge inter-régional réunissant des équipes organisées autour des départements et des régions françaises. Il est indéniable que ce challenge "utilisations montée et attelée" a contribué à dynamiser un événement auquel on reproche souvent de ne concerner que les spécialistes.
Des compétitions de bonne tenue disputées dans un esprit convivial, telles que celles qui se sont déroulées à ces deux occasions, constituent une sérieuse incitation à aller vers plus de sérieux et vers une plus grande "professionnalisation" de ces activités. Ce challenge ne pourra survivre que si les différents acteurs du cheval monté et attelé unissent leurs forces et leurs actions au service du percheron de loisir.
La caractérisation a été le monument du travail accompli par Sandra Barré pendant ses deux années consacrées à la valorisation et à l'utilisation du cheval percheron. Déjà bien en place au sein d'autres races de chevaux, la caractérisation était jusqu'à une date très récente un vocable peu utilisé dans les races de trait.
"La caractérisation a pour objectif de décrire de manière objective les individus dans un but de comparaison. Collectées et rassemblées, ces données pourraient contribuer à professionnaliser la filière et à fournir aux éleveurs et aux acheteurs des évaluations relatives au tempérament des chevaux et à leurs aptitudes, dans le but de leur assurer une meilleure orientation. Plus concrètement et à long terme, l’objectif pourrait être de parvenir à recréer des lignées de chevaux aptes au travail et à définir des caractères propices à la pratique d’activités comme l’attelage sportif ou de loisir, le débardage, le travail agricole, le travail en milieu urbain", explique Sandra dans l'un des nombreux documents réalisés sur cette problématique pendant ces deux ans.
Sur le terrain, ce travail sur la caractérisation a eu de multiples traductions concrètes. Avec le 24 mai 2014 un parcours de caractérisation organisé au Parc naturel régional du Perche, des épreuves de caractérisation mises en place sur les rassemblements locaux de Bellême et Nogent-le-Rotrou, avec le concours des Syndicats percherons départementaux ornais et Eure-et-Loir/Loir-et-Cher. Le concours national de la race percheronne 2014 au Haras du Pin a aussi été l'occasion d'une séquence caractérisation à grande échelle aussi bien pour les étalons que pour les juments.
On peut penser que ce travail sur la caractérisation, un travail précurseur pour les races de trait, devrait se poursuivre dans les mois et les années à venir, sans doute dans le cadre de possibles partenariats IFCE/INRA/SFET en utilisant les fondations ainsi établies pendant ces deux années.
Au printemps 2014, le 13 juin précisément, le Parc naturel régional du Perche a connu un autre temps fort avec un colloque intitulé Le cheval percheron au travail en ville et dans les espaces naturels qui a réuni près d'une centaine de personnes, élus et techniciens venus du Perche et des régions environnantes. Voulu comme une journée de sensibilisation à l'utilisation du cheval percheron en milieu urbain et en milieux naturels sensibles, ce colloque a permis à toutes les personnes présentes d'établir des contacts aussi bien avec des personnes de terrain qui œuvrent au quotidien dans ces secteurs d'activité qu'avec des responsables de structures référentes (CNCT, IFCE, Fédérations de gestion forestière, etc.) incontournables dans la mise en place de chevaux territoriaux.
Le percheron monté et attelé pour le loisir et la compétition a aussi été au centre des préoccupations de Sandra Barré. Dans le cadre du concours national d'élevage de la race au Haras du Pin, s'est tenu en 2013 et 2014 un challenge inter-régional réunissant des équipes organisées autour des départements et des régions françaises. Il est indéniable que ce challenge "utilisations montée et attelée" a contribué à dynamiser un événement auquel on reproche souvent de ne concerner que les spécialistes.
Des compétitions de bonne tenue disputées dans un esprit convivial, telles que celles qui se sont déroulées à ces deux occasions, constituent une sérieuse incitation à aller vers plus de sérieux et vers une plus grande "professionnalisation" de ces activités. Ce challenge ne pourra survivre que si les différents acteurs du cheval monté et attelé unissent leurs forces et leurs actions au service du percheron de loisir.
Au cours de ces deux années, Sandra Barré a participé à plusieurs Salons pour représenter la race percheronne. Des actions préconisées par les financeurs de son poste. Parmi ces Salons, Tours Expo avec des démonstrations percheronnes en utilisation montée et attelée, ou encore le SIVAL à Angers, Salon professionnel consacré aux technologies innovantes liées à la viticulture et aux cultures maraîchères et horticoles.
Sandra Barré et Josiane Mulowski sur le stand percheron au SIVAL 2014.
4 commentaires:
Cet état des lieux, d'un travail fourni et sérieux, tout ça avec une grande gentillesse, ne nous explique pas pourquoi Sandra et Stéphanie n'ont pas été reconduites dans leurs fonctions ?
Est-il normal aussi, que cette grande famille Percheronne les ait laissé partir, comme ça, sans un au revoir ?
Puisque le président de la SHPF et les membres du bureau ne semblent pas s'en émouvoir, espérons vraiment qu'ils savent ce qu'ils font !
Beau travail!
Et merci Sandra de m'avoir fait découvrir ce milieu en tant que petite utilisatrice d'une percheronne montée d'Eure et Loir.
Stop ou encore l'Utilisation à la SHPF ?
C'est tellement beau et agréable un cheval au travail ET serein car sélectionné pour son tempérament
Corinne
Bernard Choplain.
Le Coup D'Froid sur le Percheron, risque de durer plus longtemps que l'épisode neigeux sur le Perche de vendredi dernier.
Dommage de laisser partir des compétences reconnues de tous.
Bon courage Sandra et Stéphanie, et bon vent pour la suite.
Bernard.
Tout d'abord je remercie Sandra pour tout ce qu'elle a fait dans l'utilisation ainsi que pour la caractérisation du PERCHERON aussi bien dans les concours locaux qu'au Championnat de France au Haras du Pin (on peut la mettre en oeuvre chez soi).
quant à son départ je crois me souvenir que c'est la deuxième fois qu'elle est embauchée et débauchée à la SHPF alors une troisième???????????????? cela ne ferait pas sérieux, mais malheureusement ce phénomène n'est pas spécifique beaucoup d'entreprises petites ou grandes pratiquent ce genre de situation on supprime des personnes compétentes (en un mot) pour les remplacer par d'autres personnes compétentes (en deux mots) (CQP)
Et pour aller dans votre sens "Dame Brigitte" espérons que la sagesse l'emportera au nom du PERCHERON
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