mercredi 8 juillet 2015

"Le Combat De Fond"

Dans un récent communiqué de la SFET ayant pour sujet la Conférence Climat 2015, on évoque la volonté de la maison mère de contribuer "... à faire reconnaître en Europe l'énergie cheval comme une énergie renouvelable".
Ce thème de la reconnaissance européenne de la traction animale comme énergie renouvelable est porté depuis plusieurs années par diverses structures liées aux chevaux de trait, comme la FECTU et France Trait. De plus, ardent militant en faveur de cette reconnaissance, Jean-Louis Cannelle s'est à maintes fois exprimé sur ce sujet.
À la veille de la Conférence Climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015, il nous a paru intéressant de faire un point sur cette problématique.

Pit Schlechter (à droite), président de la FECTU, en conversation avec Fernand Etgen, ministre de l'Agriculture du Luxembourg.

Le Luxembourgeois Pit Schlechter, président de la Fédération européenne des Chevaux de trait (FECTU), ne se montre guère optimiste si l'on en croit de récentes interventions faites lors de l'AG 2015 de la FECTU en Italie et à l'occasion de plusieurs conférences en Europe. Des propos que Pit Schlechter nous a confirmés il y a quelques jours par courrier électronique.
"Il y a une conviction commune à la FECTU que l'énergie animale est bel et bien une énergie renouvelable. [Mais je pense] qu'il sera difficile d'obtenir cette reconnaissance officielle par l'Union européenne, et cela pour plusieurs raisons. L'une de ces raisons est que l'énergie animale n'entre pas dans le système économique global que promeut l'Union européenne. L'énergie animale ne peut être transformée, ni en énergie électrique ni en carburant ; elle ne peut être produite en grande quantité, elle ne peut être stockée, transportée, distribuée par les réseaux existants... La question est de savoir comment procéder pour que cette évidence [la traction animale est une énergie renouvelable] soit acceptée par la société civile".


Quand, dans ses différentes interventions, Pit Schlechter évoque cette reconnaissance européenne, il présente le cheval de travail comme "une énergie renouvelable différente".
"Contrairement aux énergies solaire, hydraulique, éolienne, à la biomasse et au biocarburant, l'énergie animale ne s'intègre pas dans le système économique actuel. Et en plus elle n'est intéressante ni pour les investisseurs ni pour les banquiers et les actionnaires".

Thérèse Grosswiele, directrice de projets auprès de l'Union européenne dans le secteur des énergies renouvelables, qui affiche une certaine proximité avec les travaux de la FECTU, pense que "le succès de l'utilisation de l'énergie animale dans certains projets spécifiques locaux ou régionaux serait déjà un pas vers la reconnaissance officielle".

Jean-Louis Cannelle, président du CERRTA.

Contacté par téléphone, Jean-Louis Cannelle insiste de son côté sur le fait que la reconnaissance politique doit être considérée comme "le combat de fond".
"La reconnaissance politique aurait des conséquences très importantes. On pense en premier lieu aux aides à l'investissement, à la formation. Mais il n'y a pas que cela. Il y aurait aussi des conséquences directes dans l'utilisation de la traction animale. Par exemple, en débardage où l'écocertification forestière serait amenée à composer de manière plus conséquente avec la traction animale. En ville et en gestion d'entretien d'espaces verts, une reconnaissance politique de la traction animale mettrait fin aux municipalités qui rejettent ce qui a été fait par l'équipe précédente...".


Jean-Louis Cannelle qui, au nom du CERRTA et d'Hippotese, est intervenu en début d'année dans le cadre de la conférence sur la transition énergétique Bourgogne Franche-Comté, pourrait représenter officiellement la FECTU à la Conférence Climat de Paris. En tout cas, la demande a été formulée officiellement.


Therese Grosswiele a publié en langue allemande "Langsamer. Kleiner. Gut." (Plus lentement. Plus petit. Bien. Titre choisi en réaction contre la tendance actuelle qui est plutôt "Schneller. Grösser. Mehr.", Plus vite. Plus grand. Davantage.). Éditions Therese Grosswiele Verlag.

Aucun commentaire: