Commencée dans le brouillard, la Route du Luxembourg belge s'est achevée sous le soleil avec entre les deux une longue séquence pluvieuse.
Avant l'épreuve de débardage, échauffement pour le percheron Tisis du Bocage mené par Bernard Michon de l'équipe Traits de Bourgogne.
Route du poisson, Route du Luxembourg belge, Route suisse... les Routes européennes ne sont pas si nombreuses. La Route du poisson créée en 1991 a été la 1ère de ces grandes épreuves attelées en relais réservées aux chevaux de trait. Demandant un lourd investissement financier et humain, les Routes internationales ont du mal à s'inscrire à date régulière dans le calendrier des manifestations Traits. Une Route du poisson est annoncée pour 2014 avec, comme à chaque fois, les réserves habituelles tant que le financement n'est pas assuré. La Route suisse n'a connu pour l'instant qu'une seule édition, en 2011.
Des 4 obstacles du marathon, 2 étaient en eau et même en eau profonde pour celui-là.
Épreuve de traction pour l'équipe Franches-Montagnes représentée par Myriam Dutruy.
Emmanuel Sanchez, de l'équipe Trait normand, se prépare à prendre un relais.
Ces Routes représentent aussi de lourds investissements pour les équipes qui décident d'y prendre part. Là encore, investissements financiers et humains, sans oublier la part importante de travail accompli par les chevaux participant à ces épreuves.
En général, une Route européenne réunit de 12 à 18 équipes. Ces équipes sont de deux types. Les équipes de race : les races boulonnaise, bretonne, comtoise, Franches-Montagnes, ardennais belge et, jusqu'à une date récente, percheronne, sont des incontournables des Routes. Et les équipes multi-races composées de chevaux de trait de toutes races. Ces équipes multi-races ont souvent un aspect régional, les Traits de Bourgogne par exemple ou encore Bienvenue à la Ferme en Picardie. Habituée des Routes depuis plusieurs années, l'équipe de Grande-Bretagne est composée de races variées, percherons, shires, comtois, Suffolk, venues du Royaume-Uni.
Une Route est composée d'un routier-relais d'environ une vingtaine d'étapes pour un total de 280 à 300 km et de 8 à 10 spéciales parmi lesquelles débardage, traction, dressage en musique, menage à la voix, relais rapide, maniabilité à 4... Participer à une Route nécessite une douzaine de paires de chevaux encadrées par une cinquantaine de personnes.
Le relais dans la commune de Jamoigne s'est déroulé dans un cadre architectural remarquable.
Après avoir pris le relais à Suxy, Robert Sampson pour l'équipe britannique et ses percherons Axl et Cristal s'enfoncent dans la forêt.
Une évidence, les Routes européennes sont devenues affaire de professionnels du cheval de trait. Impossible de s'aligner dans un routier de ce type sans une préparation adaptée. La toute dernière Route belge en est un bon exemple. Quant aux épreuves spéciales, elles réunissent quelques-uns des meilleurs spécialistes de ces disciplines.
Les Routes européennes sont devenues de véritables vitrines pour les races de trait et sont aussi une occasion unique de montrer toutes les aptitudes d'une race, les compétences de ses hommes et de galvaniser les troupes. Ne pas participer à une Route européenne, c'est prendre le risque de passer pour quantité négligeable. Mais y participer, c'est accepter de représenter une race, une région avec l'obligation de tout faire pour figurer honorablement. Tout en sachant que dans toute compétition, il y aura toujours un 1er et un dernier.
Comme dans toute compétition de haut niveau, l'esprit d'équipe constitue le moteur indispensable à toute réussite. De cet esprit d'équipe naîtra plaisir, parfois bons résultats, et la satisfaction d'avoir dignement représenté sa race, sa région.
La Route belge à peine terminée, une nouvelle aventure se profile à l'horizon, la Route du poisson 2014.
Brochette boulonnaise dans le défilé de clôture.
Jean-Marie Cœuret et son percheron Rival de l'Yerre dans les rues de Libramont pour l'équipe Trait normand.
Claudy Lepère, boss de l'équipe Ardennais belges, lève la coupe des vainqueurs.
5 commentaires:
c'est un parfait résumé de la situation, si les associations de races ne prennent pas le train en marche, ce sera très difficile d'exister plus tard, entre la route du poisson 2012 et celle-ci, le niveau est encore monté avec des chevaux parfaitement au point et dans chaque concours des professionnels a l'oeuvre. Nous n'avons pas vu un seul trait breton, aucun auxois, aucun mulassier, une petite dizaine de percherons, face a une grande quantité de cob, ardennais et contois, il va falloir se poser les bonnes questions un de ces jours, en tout cas bravo aux représentants des percherons, ils ne sont pas nombreux mais ils ont été performant. P. Lebon
Ce qu'il serait intéressant de savoir, c'est de quelle manière ceux qui sont aisément représentés s'organisent pour collecter les fonds nécessaires et pour motiver les équipes ?
Il reste à noter qu'une personne s'intéressant à l'attelage, n'étant ni professionnel, ni ne disposant de reconnaissance en tant que compétiteur, mais souhaitant offrir son temps et sa bonne volonté, voir sa participation financière, ne trouve pas facilement sa place dans ces événements...
Nous en profitons aussi pour dire un grand bravo à Christine Sallé...Nous avons regardé les vidéos de ses prestations et franchement, c'est un vrai plaisir de la voir guider Ursula.. quel travail en amont !
J'ai en fait cru apercevoir un solitaire Breton dans une des équipes, mais il était bien seul!
Les anglais passent tout l'été à faire des représentations payées (carrousels etc...) dans des grandes foires et comices un peu partout en Angleterre pour gagner des sous. Sinon, chaque membre paye un forfait pour participer à la route.
Virginia Kouyoumdjian
Liaison - Team GB
Quand je dis associations de races, ce n'est pas forcément une obligation qu'ils prennent les choses en main, ça ne passera que par des passionnés, c'est une évidence. Notre passion nous coûte de l'argent comme toutes, tant qu'un ou plusieurs passionnés bénévoles ne se décideront pas a oeuvrer pour essayer de rassembler, collecter les informations, chercher des sponsors,etc.., a la vue de cette dernière route, c'est un travail pharaonique mais pas impossible, on voit que la grande majorité des éleveurs percherons ne sont pas intéressés mais il y en a quand même, la shpf devra obligatoirement être au soutien de ce projet, c'est la future vitrine des éleveurs. Maintenant chaque éleveur travaille individuellement. Pour faire une équipe, il faudra changer d'esprit et devenir collectif, comme une équipe de rugby, c'est à dire solidarité, aider les autres, renseigner, laisser son orgueil et ses prétentions a la maison, apprendre a accepter les autres comme ils sont, et si un jour cela se fait, vous verrez, ce ne sera que du bonheur, maintenant il faut trouver LA PERSONNE capable de fédérer. Vous pensez peut-être que cela met facile de parler de loin devant mon écran mais il faudra bien que quelqu'un bouge un jour, en attendant je suis rentré dans la sphère percheron depuis 6 ans je fais 600 kms tous les ans pour monter au national, je suis les routes (poisson, luxembourg), je commence à élever, je vais bientôt pouvoir atteler mes produits et je rêve d'une équipe percheronne solidaire, ça coûte chère et j'avais envie de parler, merci jean léo pour ton blog. P. Lebon
Inutile de s’exciter tant que l'on ne sait pas si la route du poisson se fera en 2014.
Dès ce moment nous pourrons rechercher des meneurs de percherons susceptibles d'assurer la route,en nombre suffisants et de là découlera un ou plusieurs "chefs d'équipes" et les entrainements s'enchaineront organisés par différents meneurs et l'esprit d'équipe se créera à chaque rencontre.
Il est vrai qu'il serait bien qu'on le sache rapidement!
Pour commencer à faire les démarches dès maintenant.
L'année dernière lorsque nous l'avons su,Il était trop tard pour obtenir les aides,les crédits étant distribués!
Quand à faire du spectacle,lorsque l'on voit les budgets des comités des fêtes!et les sommes allouées, cela ressemble le plus souvent à du bénévolat.La contrepartie, c'est que nous montrons ce que peuvent faire nos chevaux!
En ce qui concerne la SHPF, elle nous a toujours soutenu, payant l'engagement de l'équipe, et nous donnant une petite subvention par meneur.
Les subventions de l'état seront bientôt quasiment nulles,il va donc falloir se débrouiller seuls.
Beaucoup d'entre nous ont des idées, mais attendons la décision de l'AP3C.
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