Venu de la Somme pour assister au Salon de la traction animale de Montmorillon, Camille-César Montis a été séduit par la force tranquille de ces bœufs qu'il affectionne tant.
De retour dans la Somme, il a travaillé pour nous à la traduction du poème "Il Bove" de Giosue Carducci, écrivain italien prix Nobel de littérature en 1906.
Voici quelques lignes du courrier que nous adresse Camille-César Montis et sa traduction en français de ce poème.
"Ce poème n'est pas à la gloire d'Apis, vénéré par les Égyptiens du temps des pharaons. Ce n'est pas l'apologie de Mythra, dont les valeureux légionnaires romains souhaitaient s'asperger du sang pour y puiser sa force. Ce n'est pas non plus Goya, grand taureau cocardier dont le chef décore un mur de la manade Laurent. C'est le bœuf de travail de la Maremma, qui, toujours présent par sa force roborative, aide sans jamais défaillir au labeur quotidien du paysan...".
Le bœuf
Je t'aime, ô bœuf sacré ; et un doux sentiment
De vigueur et de paix s'insinue dans mon cœur
Quand, solennel comme un monument
Tu regardes les champs fertiles à perte de vue,
Ou quand, sous le joug, heureux, tu t'inclines
Pour aider l'habile ouvrage de l'homme accablé :
Celui-ci t'exhorte et t'aiguillonne et toi
Te tournant lentement, de tes yeux patients tu lui réponds.
De ta grande narine humide et noire
Fume ton souffle et comme un hymne joyeux
Le mugissement dans l'air serein se perd ;
Et dans ton œil profond d'un azur clair à l'austère
Douceur se reflète, ample et calme
Le divin silence de la plaine verdoyante.
Honoré Lefaou.
Laurent Legal.
Philippe Kuhlmann.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire