Michel Dambon.
De Dordogne, Michel Dambon nous envoie quelques photos et un texte qui nous racontent la journée qu'il a passée le 23 janvier dernier avec René Beauville.
René Beauville est une figure de l'élevage percheron dans le sud-ouest de la France. Nous l'avions rencontré il y a quelques années sur une foire où il présentait des percherons à Sainte-Foy-la-Grande en Gironde.
René Beauville, en blouse bleue, à Sainte-Foy-la-Grande.
Pour la visite de Michel Dambon, René Beauville a attelé ses percheronnes au vieux plateau à 4 roues.
Laissons la parole à Michel Dambon.
« Dans ce petit village de 489 habitants, au sud-ouest
de la Dordogne, sur les bords de la rivière
Dordogne, à la limite du département de la
Gironde,
au lieu-dit « La Brande », vous
êtes chez René.
Ce petit village a quelque chose de très particulier, le
jour ne se lève qu’a partir de 9 h 9h30,
été comme hiver.
Pourquoi ?
Parce que René n’ouvre les contrevents qu’à cette heure-là !!!
La première chose de la journée est de rentrer les chevaux
à l’écurie, pour les soigner, c’était la coutume, les bêtes en premier.
Il charge le râtelier sur toute sa longueur par les trappes
dans le plancher du grenier à foin, ration de maïs en grains, orge, avoine, à
chacun, tout le monde rentre à sa stalle, il les attache.
Deuxième chose, il va déjeuner, à la fourchette bien sûr,
et devinez quoi encore ? Un petit bol de lait chaud avec flocons d’avoine,
comme les chevaux.
Utilisateur et éleveur de chevaux percherons depuis plus
de cinquante ans, René, le Passeur de Mémoire, a tenu à me démontrer qu’à 84
ans, il pouvait faire encore de belles choses avec ses chevaux percherons.
Il en avait envie depuis longtemps, il l’a fait, « avant
de mourir » comme il dit souvent.
Vingt ans qu’il n’avait plus attelé à 4 chevaux, il a
fallu sortir les vieux harnais, un peu secs et quelques bouts de chaîne, pour
remplacer de vieux cuirs.
Pour l’occasion, la veille il a monté un deuxième siège de
faucheuse Mc Cormick sur le vieux quatre roues.
Ses deux juments en flèche à gauche et au timon à droite sont
à terme début mars.
« Crois-tu, René, que c’est prudent pour les deux
juments pleines ? »
« Ne t’inquiète pas », me dit-il, « autrefois les anciens te disaient :
une jument ça pouline dans les traits ».
En flèche à droite, sa pouliche de trois ans juste débourrée ;
au timon à gauche, un hongre de dix-sept ans rentré dans son écurie depuis
quinze jours à peine, mais bien attelé.
C’était la première fois ensemble et pour moi aussi, toujours
admiratif de son savoir. Voilà sa réflexion : « Ah putain, tu
biches ! Si on te donnait cent mille francs, tu ne serais pas plus
heureux » (Il y a du vrai !).
Quel après-midi de plaisir, peut-être qu’il ne détient pas
toujours la vérité au niveau sécurité, mais il a totale confiance en ses
chevaux et en leur tempérament froid. « Tu vas voir, tout va bien se
passer ».
Avec René on apprend tous les jours quelque chose de
nouveau, que ce soit dans l’attelage agricole, santé et soins des chevaux, du
ferrage pour des problèmes de boiteries, son vieil oncle, Compagnon maréchal
ferrant lui disait : « Mon travail est de faire marcher les chevaux
boiteux ».
Il a retenu beaucoup de lui.
Une autre réflexion lors du premier départ attelé :
« René, je me mets devant à la tête des
juments ? »
« De quoi ? Tu montes, les chevaux ça se mène de
l’arrière ! »
Je lui dis souvent un vieux proverbe africain qu’il
connaît bien : Un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».
Virginia Kouyoumdjian.
Des vœux en anglais et en japonais de la part de Virginia.
Valérie Bouteloup.
Nous savions déjà que Qésako de la Chapelle était une bonne pâte. Mais avec ces photos, Valérie Bouteloup nous en apporte une preuve supplémentaire.
Qésako, bonne pâte... à gâteau, avec cette pièce montée enrobée de chocolat.
Valérie nous demande amicalement de partager cette pièce montée avec Brigitte Guillaume.
Quelle malchance !
Comme une autre à la suite d'un tweet intempestif, Brigitte Guillaume à la suite d'un commentaire posté sur ce blog pas plus tard qu'hier, est tombée en disgrâce. Répudiée. De la pièce montée, elle n'aura que l'odeur et quelques miettes si les vents lui sont favorables. Une Pensée Dominicale aux senteurs asiatiques lui permettra peut-être de se remettre en cour.
C'est en chausson aux pommes que nous retrouvons Qésako. Un chausson dédié cette fois aux animateurs de ce blog. Miam-miam, il est à croquer, ce Qésako.
4 commentaires:
Deux reportages pour le prix d'un...Nous avons de la chance !
Mille bravo à Michel Dambon pour nous avoir fait rencontrer "un ancien"...C'est formidable de mettre à l'honneur ces vrais personnages du milieu Percheron...
J'en connais un comme ça, "d'ancien", un mayennais, il a plein de choses à nous transmettre avec tout son humour et sans langue de bois...
Pour le deuxième sujet, ma gourmandise est à son comble !
Merci Valérie pour cette part de rêve, je savoure...
C'est une véritable prestation pâtissière de luxe...Des oeuvres d'art à l'état pur !
Je dois enfin faire savoir à Jean-Léo et Sylviane que j'ai bien reçu leur avis d'expulsion du blog et la mise en quarantaine qui va avec...Je ne ferai aucun commentaire pour ne pas aggraver leur cas...
Bon appétit à tous !
Merci Brigitte pour ces commentaires alléchants, c'est un réel plaisir de vous lire ainsi que notre ami Jean-Léo...Quelle culture !
L'histoire de Michel Dambon est à la fois touchante et amusante, atteler 4 chevaux percherons à 84 ans, je dis BRAVO !!!
Message concernant JBR qui me fait vraiment penser à mon PAPA, qui a été bûcheron pendant 30 ans dans les forêts qui m'entourent, un homme d'exception, simple mais tellement beau à mes yeux...
Amicalement
jean-leo, ton blog sans commentaire de Brigitte c'est comme si tu n'y mettais pas de photos!! Nicolas GARNIER
En fait, Nicolas, je vais te dire la vérité, mais tu gardes ça pour toi et tu ne le dis à personne : je mets des photos sur le blog de Brigitte !!!
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