De toutes les races de trait françaises, la race percheronne est celle qui s'exporte le mieux. Chaque année, des chevaux rejoignent des pays européens (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Roumanie, Hongrie...), et d'autres plus lointains (Maroc, Brésil, Afrique du Sud...). Ces exportations ont-elles des points communs ? Que recherchent les acheteurs étrangers qui font le choix de la race percheronne ? Dans quels cas peut-on parler du marché étranger du cheval percheron ?
A mon sens, parler de marché sous-entend que les importations correspondent à un "besoin" identifié qui se traduit par des achats réguliers. C'est le cas de l'Allemagne par exemple. La plupart des chevaux, souvent noirs mais pas exclusivement, exportés vers ce pays sont utilisés pour former des attelages de parade (fête de la bière), des attelages de loisir et, même si cela est en baisse sensible, pour le débardage. On voit que le percheron répond à un besoin clairement identifié et qui peut être quantifié, même s'il est difficile de connaître les chiffres exacts des ventes. Il semble raisonnable, dans ce cas, de parler de marché allemand du percheron.
Qu'en est-il pour les exportations vers des pays comme le Brésil, le Maroc, la Roumanie, l'Italie, par exemple ? Ces achats ne correspondent pas vraiment à un réel besoin et l'on a plus à faire à des achats que je qualifierais de "coups de coeur". La renommée du percheron, son histoire, mais aussi son allure, sa puissance, continuent à séduire.... jusque dans les cours royales. Ces exportations ne sont pas motivées par un réel besoin, mais plutôt par le désir de quelques personnes de posséder un des fleurons du patrimoine trait français. Parler de marché me semble plus délicat. Tout au plus dans quelques cas (Roumanie ?) peut-on parler de marché potentiel. Ces achats coups de coeur viennent satisfaire un rêve, une envie, asseoir une notoriété. Ce sont aussi des exportations à risques qui peuvent s'interrompre à tout moment. En cas de crise économique par exemple, bien que ces importations soient généralement le fait de gens aisés, voire fortunés.
Exportations à risques aussi, en ce qui concerne le bien-être des chevaux. Il arrive que certains de ces éleveurs n'aient pas évalué toutes les obligations (infrastructures, nourriture, soins) qu'implique la gestion de chevaux de trait, ou qu'ils n'aient pas les moyens d'y faire face. C'est alors la bonne santé des chevaux qui est en jeu. Certains répondront sans doute que le commerce n'a pas à se soucier de ces éléments.
Toujours est-il que le marché étranger du cheval percheron est assez réduit, et dans bien des cas il ne tient qu'à un crin. Le Congrès mondial de 2011 aura sans doute parmi ses objectifs de renforcer les liens entre le monde percheron hexagonal et les acheteurs étrangers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire