mardi 8 mars 2011

Afrique Du Sud > Les Grands Espaces

Après 3 heures de route depuis Durban et 16 km d'une piste en terre, nous prenons un petit chemin à gauche, et là, à nos pieds, s'étendent les milliers d'hectares de Waterford Farm, la ferme de Barbara et Peter Dommett, aussi connue sous le nom de ferme "des gentils géants".
Au loin, la chaîne du Drakensberg, la Montagne du Dragon. Au sommet de la ligne de crête commence le royaume du Lesotho. A aucun moment nous n'avons vu de dragon. Ce que Jan Engelbrecht, sa soeur Anita et moi avons découvert, ce sont les "gentils géants" de Peter : des percherons, des shires, des clydesdales, par dizaines.
Peter tient avant tout à nous présenter Mendy. "C'est un diamant", nous dit-il. Un compliment de taille dans un pays où l'on s'y connaît en diamants.
Mendy est occupé avec un quarter horse. Mendy, c'est un peu la version sud-africaine de "l'homme qui murmure à l'oreille des chevaux". Il saute sur le dos du quarter horse, passe entre ses jambes, sans que le cheval ne manifeste la moindre crainte. Mendy nous explique la manière dont il s'y prend pour établir le contact avec les chevaux.
"Il a un don", nous répète Peter. "Il a pourtant quitté l'école très tôt, il a tout appris tout seul".
Sur la ferme des "gentils géants", c'est à Mendy que revient la tâche délicate de préparer les chevaux qui sont vendus pour l'équitation, principalement, et parfois pour l'attelage.
En 4x4, Peter nous emmène faire la visite de sa ferme. Empruntant parfois les chemins de terre, le plus souvent suivant le chemin le plus court à travers les herbes, nous passons d'un troupeau à l'autre. Nous commençons avec les percherons. Plusieurs troupeaux. A chaque fois, 10 poulinières accompagnées d'un étalon. Pour les percherons, Peter dispose de 3 étalons noirs et d'1 gris. Toutes races confondues, ce sont 25 étalons qui sont en charge de la reproduction sur les terres de Waterford.
Quand on l'interroge sur la superficie de son exploitation, Peter nous montre la barre rocheuse au loin. "Nous sommes la dernière ferme avant le Lesotho".
Sur la ferme de Peter Dommett, on n'élève pas seulement les chevaux de trait. On les utilise aussi. Vétérinaire de formation, Peter a bifurqué très tôt pour se consacrer à l'élevage. Sur sa 1ère ferme, il avait 2 tracteurs. Jusqu'au jour où son employé de confiance, encore sous l'emprise des vapeurs éthyliques de la nuit, a fait l'appoint d'huile avec de la mélasse de canne à sucre. C'en était fini des tracteurs. Peter acheta 2 percherons et se mit à les atteler.
Avec les milliers d'hectares de sa nouvelle ferme, Peter a dû se résoudre à reprendre des tracteurs, mais les chevaux de trait ont toujours leur place au travail. Sur cette ferme entièrement en pâtures et gérée selon des principes bio, des chevaux sont utilisés tous les jours à des tâches multiples. L'arrosage n'est pas la moins étonnante. Toutes les plantations d'herbe sont arrosées à l'aide d'un percheron qui tire un tuyau d'arrosage doté d'un tourniquet. "C'est tout à fait performant et ne coûte que 10% de ce que coûterait un système d'arrosage classique", explique Peter.
Les percherons ne sont pas seuls à Waterford. Il y a aussi des shires (ci-dessus), des clydesdales, des pur-sang arabes et beaucoup de chevaux issus de croisements. En particulier entre des traits (shires et percherons) et des pur-sang anglais. Ces produits sont principalement destinés à l'équitation de sport.
En Afrique du Sud, seule la race percheronne est structurée, avec une société d'élevage créée en 1939. Les autres races de trait, les shires et les clydesdales en petit nombre dans le pays, environ une cinquantaine, ne bénéficient pas d'une structure équivalente.
Au total, la ferme de Waterford compte environ 300 chevaux, sans oublier les ânes, d'origine espagnole.
Les chevaux de Peter Dommett ne sont que sa seconde activité. Waterford est avant tout une ferme en production laitière, avec un total de 1300 vaches réparties en 14 troupeaux.
Les jeunes chevaux sont répartis par tranches d'âge. Sans tenir compte des races. Percherons, shires, clydesdales et croisés cohabitent en troupeaux d'une vingtaine d'unités.
Ardent partisan de la traction animale, Peter Dommett reconnaît que la demande pour un cheval de traction plus musculeux se fait jour depuis quelques années. Pour des activités d'attelage touristique dans les villes et parfois pour des activités agricoles. Il pense que l'arrivée de percherons français depuis 2009 pourrait contribuer à répondre à cette demande.
Peter Dommett a écrit un livre sur la traction animale intitulé "Alternative Draught Power". Pour vous le procurer, le mieux est de vous rendre chez Peter Dommett.
Des informations sur sa ferme sont disponibles sur le site http://www.waterfordfarm.co.za/
Pas de crainte pour le gîte et le couvert : Barbara et Peter Dommett gèrent aussi un superbe lodge, le Penwarn Country Lodge, dans un cadre naturel sublime, à peu de distance de la ferme. A voir sur le site http://www.penwarn.com/

1 commentaire:

paris a dit…

C'est trop beau.Si on y retourne
c"est là que je veux aller.
Michélé Paris ,décidement ,ils ne savent pas prononcer!!!