Christine Sallé avec Ouragan, Udoline de l'Herberie et Qualin.
Le bas-marais de la Basse-Goulandière en partie colonisé.
Évacuation des bois et des arbustes en traîne directe sur le chemin aménagé spécialement à l'aide de plaques de caoutchouc.
En voyant ces images, vous allez sans doute vous exclamer : "Ah ! un sujet sur le débardage au cheval".
Nos débardeurs Christine Sallé, Léo Ricard et Jean-Baptiste Ricard sont-ils là engagés sur un chantier de débardage classique en forêt de production ? Pas vraiment. Il s'agit en fait d'un chantier lié à la gestion d'un espace naturel particulièrement fragile.
Espace naturel fragile ?
Nous sommes à Parigné-l'Évêque dans la Sarthe. Plus précisément dans le bas-marais de la Basse-Goulandière. Située dans la grande couronne mancelle, la commune de Parigné-l'Évêque compte 3000 ha de zones boisées. Le site de la Basse-Goulandière est l'un des bas-marais tourbeux alcalins préservés en Pays de Loire.
Reprise des bois et des arbustes au porteur hippomobile.
"Dans les étendues marécageuses [du
site de la Basse-Goulandière], on distingue les touradons (accumulations
végétales en monticules de 40 cm de hauteur et de circonférence) de Choins
noirâtres (Schoenus nigricans), révélateurs du milieu tourbeux, mais également
des prairies à Molinies bleues. Ces habitats caractéristiques composent une
zone d’un haut intérêt patrimonial puisque sept espèces végétales protégées
sont présentes : la Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), le Troscart des marais (Triglochin palustre), la Parnassie des marais (Parnassia palustris), la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), le Sélin à
feuilles de carvi (Selinum carvifolium),
la Pédiculaire des marais (Pedicularis
palustris) et la Grassette du Portugal (Pinguicula
lusitanica).
L’intérêt faunistique est aussi très
important. Alors même que les inventaires ne sont que partiels, on recense
douze espèces protégées d’amphibiens et de reptiles, ainsi que plusieurs
libellules rarissimes en Sarthe dont l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), inscrit à la directive communautaire
Habitats, Faune, Flore. On a également trouvé sur le site plusieurs espèces
inconnues en Sarthe de coléoptères et de champignons."
Source : site du Conseil régional des Pays-de-la-Loire : http://www.paysdelaloire.fr/decouvrir/reserves-regionales/actu-detaillee/n/bas-marais-tourbeux-de-la-basse-goulandiere/La commune de Parigné-l'Évêque est propriétaire du site de la Basse-Goulandière depuis 1966. Inclus en zone Znieff (Zone naturelle d'intérêt faunistique et floristique) pour une partie, Site d'intérêt communautaire, Réserve naturelle volontaire, Espace naturel sensible, le bas-marais est l'objet d'un suivi tout particulier de la part de différents organismes comme le Conservatoire d'espaces naturels de la Sarthe, l'Office national des forêts, l'Agence de l'eau Loire-Bretagne et la Région Pays-de-la-Loire, et bénéficie à ce titre d'un accompagnement financier des travaux d'entretien à hauteur de 40% de la part de la Région.
Abattage des bois et coupe des arbustes dans la zone tourbeuse.
Accrochage du câble du treuil forestier.
Chemin fait de plaques de caoutchouc pour la partie de l'évacuation des bois effectuée en traîne directe.
Depuis quelques années, le bas-marais de la Basse-Goulandière fait l'objet de travaux de restauration des milieux pionniers tourbeux. C'est dans ce cadre que nos trois débardeurs sarthois, accompagnés d'une équipe de l'association d'insertion Études & Chantiers, interviennent actuellement pour "ouvrir" le milieu tourbeux en cours de colonisation par différentes formations arbustives.
Le travail se décompose en trois phases. L'abattage des arbres et la coupe des formations arbustives en zone tourbeuse d'un accès difficile et l'évacuation de ces arbres et arbustes en l'état jusqu'à la rive de la zone tourbeuse à l'aide d'un puissant treuil forestier ; puis la reprise de ces bois en traîne directe sur un chemin de quelques dizaines de mètres aménagé à l'aide de plaques de caoutchouc prévues pour faciliter l'accès à de telles zones humides au sol peu portant ; enfin l'évacuation des bois et des arbustes avec un porteur hippomobile jusqu'à une zone de dépôt située en bord de route. Ces bois, broyés,alimenteront par la suite la filière bois énergie.
Les bois et branchages sortis en traîne directe sont repris au porteur hippomobile.
Chargé, le porteur hippomobile prend la direction de la zone de dépôt.
Le débardeur au cheval hexagonal continue rapidement et sûrement sa mue environnementale. Passé des forêts de production où la concurrence avec les moyens motorisés rend sa situation difficile et précaire aux chantiers de gestion d'espaces naturels où on le voit de plus en plus, il doit -pour être attractif auprès des donneurs d'ordre- être capable de répondre à un chantier dans sa globalité en mettant en œuvre des moyens diversifiés et complémentaires qui permettent d'accomplir la quasi totalité du travail, de l'abattage au dépôt sur l'aire de stockage.
Cela suppose, pour les débardeurs, d'adopter une démarche entrepreneuriale, synonyme d'un minimum d'investissement pour s'équiper et aussi de travailler le plus souvent possible en partageant des chantiers de manière à mutualiser les moyens, qu'ils soient humains, équins ou matériels.
Mise en place des plaques de caoutchouc pour préparer un nouveau chemin d'évacuation.
Sites & Contacts.
Ville de Parigné-l'Évêque :
www.parigneleveque.fr
Réserves naturelles :
www.reserves-naturelles.org
Études & Chantiers Bretagne et Pays-de-la-Loire :
www.ecbpdl.org
Jean-Baptiste Ricard :
www.equi-debardage.com
06.14.09.80.87.
Christine Sallé :
06.28.28.81.94.
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