lundi 10 octobre 2011

Mondial > Et Maintenant ?

  • Catherine Choplain a promené les futurs mariés qui n'ont, semble-t-il, jamais trouvé le chemin de la mairie.

  • Entraînement pour un numéro de poste hongroise, avec Sylvain Favier.

  • Guerci's J'adore, à Simonetta Ferrarin, a été présenté en concours modèles & allures.

  • Claude Adenis, version hongroise, en concours d'attelages de tradition.

  • Rivulus de la Vande a été désigné "champion international" par un jury composé de Lynn Telleen (USA), Denis Conrad (Canada), Yukiko Arakawa (Japon), Elwyn Park (Australie) et Owen Garner (Angleterre).

Et maintenant ?

Les deux journées "grand public" du Mondial percheron 2011 ont, semble-t-il, pleinement satisfait les spectateurs présents sur le site du haras du Pin. Des chevaux en nombre, des animations de qualité, une ambiance festive, un soleil généreux, ont contribué à faire de ce Mondial un événement dont on se souviendra.

Parmi les motifs de satisfaction, la présence de nombreux étrangers venus en groupes ou en individuels. Tous ont apparemment été conquis par le spectacle offert. Le Canadien Kim Davidson, organisateur avec sa femme Susan du Congrès de Toronto en 2008, constatant cette forte présence étrangère au Pin, s'est un instant laissé aller à rêver : "Que pouvons-nous faire pour que les éleveurs français viennent en aussi grand nombre quand les Congrès ont lieu de l'autre côté de l'Atlantique ?". Une interrogation qui méritera réflexion. On ne peut pas en effet se gargariser des nombreux étrangers qui viennent en France pour un Congrès, et quasiment ignorer l'événement quand il se déroule aux USA ou au Canada.

La perfection n'étant que rarement de ce monde, il eût été étonnant que ce Mondial réussi le fût sur toute la ligne. Chacun, selon la manière dont il a vécu ces 2 ou 3 jours, a pu mettre le doigt sur quelques dysfonctionnements. Je me permettrais d'en évoquer quelques-uns. Le but n'est pas de stigmatiser un tel ou tel autre. Cela n'a aucun intérêt et tel n'est pas mon propos. Mais les faiblesses d'aujourd'hui nous offrent des marges d'amélioration pour demain.

Je voudrais d'abord évoquer le "couac" des prix de championnat et des prix de bandes, disputés... à la nuit tombante, quand la plupart des spectateurs avaient déjà quitté le site, alors que ces prix sont toujours des temps forts appréciés de tous, à l'occasion des concours d'élevage. Le problème du non-respect des horaires est d'ailleurs récurrent sur un grand nombre de concours modèles & allures. On ne peut pas solutionner ce problème si l'on ne met pas en exergue ce préalable à tout concours : les prix de championnat commencent à 16 heures 30 précises. Aux organisateurs, aux éleveurs et aux jurys de faire en sorte que tout ce qui se déroule avant, se termine à l'heure annoncée.

Moins grave, mais cependant perturbant pour une manifestation de grande ampleur : les chevaux inscrits à la fois en élevage et en utilisation ou dans plusieurs types d'utilisation. Le programme des animations, en particulier le dimanche jour du concours des femelles, a été à certains moments modifié en partie à cause de ces chevaux en double emploi. L'événement, au programme très dense, était déjà suffisamment difficile à suivre pour qui voulait voir le maximum de choses, sans en rajouter avec des déprogrammations pour cause de non-disponibilité des chevaux.

Concentré de percherons sur 2 jours, ce 15ème Mondial a manqué de "respirations". Organisateurs, éleveurs et utilisateurs ont vécu l'événement le pied en permanence sur l'accélérateur, sans aucun moment de répit et sans rien voir. Il est évident qu'un Mondial sur 3 jours, avec le concours de mâles le vendredi, aurait permis aux acteurs de cet événement, mais aussi au public, de vivre plus sereinement ces moments qu'il n'est pas donné de voir fréquemment. Il est important que les personnes qui "font" l'événement puissent évoluer en prenant un minimum de plaisir. On ne peut pas manquer de revenir une fois encore sur le nombre de chevaux présentés. Ces concours interminables, ces rappels aussi longs que des jours sans picotin, ne contribuent guère à dynamiser le spectacle. Cela serait acceptable si tout se passait à huis clos, entre initiés. Mais quand on se donne comme objectif de faire venir les spectateurs par dizaines de milliers, il convient de leur offrir une animation dynamique et attrayante.

Pendant la phase de préparation du Mondial, j'ai été étonné de voir le peu de communication des gens entre eux. C'était un peu comme si chacun se gardait "son petit morceau de Mondial" comme un domaine réservé. C'est oublier que ce qui était en jeu était essentiellement la promotion du cheval percheron. Si le collectif est déterminant en sport, il l'est aussi pour toute situation mettant en action un nombre important de personnes. A quelques jours de l'événement, il était à peu près impossible de savoir ce qui allait se passer pendant ce Mondial. Une situation qui s'explique en partie par le fait que l'organisation de l'événement reposait sur un trop petit nombre de personnes qui ne pouvaient pas être à la fois au four et au moulin. Une constatation valable pour ceux qui ont oeuvré à l'encadrement de la manifestation pendant les 3 jours.
On pourrait encore évoquer d'autres points, dans l'espoir de progresser si un tel événement venait à se répéter. On peut s'interroger sur la pertinence de 2 carrières, avec des animations simultanées ; regretter des défaillances sono et la faiblesse des éclairages lors du spectacle nocturne. Des carences techniques malheureusement souvent de mise à l'occasion des grandes manifestations de ce type. Et maintenant ?
Pour les Mondiaux, le prochain a lieu en 2014 aux USA, dans l'État du Massachusetts.
D'ici là, la vie percheronne va reprendre son cours normal. La page Mondial 2011 tournée, les paillettes envolées, il va falloir revenir sur terre. La race percheronne, comme les autres races de trait, invitée fermement à voler de ses propres ailes, va devoir se prendre en charge au plus vite, en répondant du mieux possible aux interrogations du moment : "comment fonctionner, et avec quel argent ?" et "pour quel marché produire ?"
Les prochaines années sont souvent annoncées comme douloureuses, et les combats pourraient être nombreux pour forger un avenir décent à la race percheronne.
L'Armée rouge percheronne est-elle prête et unie pour mener ces luttes ?
Dispose-t-elle de leaders visionnaires et désintéressés, capables de montrer le chemin ?
Une certitude : l'avenir du monde percheron (et de la race) dépendra en partie de la faculté qu'auront les gens qui le composent à faire face aux problèmes humains qui se posent.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Un jour plus tôt !
Pour notre plaisir :-)

Y'a que la vérité qui fait mal !

Anonyme a dit…

admirablement résumé rien a ajouter
Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont fait cet évenement.
Force est de constater pour notre grand plaisir que l'arrivée des jeunes éleveurs secoue ce monde,duquel nous les petits utilisateurs nous nous sentions exclus(combien de ventes non abouties par le passé par manque de communication et de convivialité
voire d'intérêt.MerciJLD jfm

Anonyme a dit…

Biensur rien n'est parfait et faire le bilan avec les points forts et les points faibles ne peut que permettre de s'améliorer! La technique n'a pas été favorable çà c'est sur. Le fait de manquer de bénévole pour l'organisation est aussi un point non négligeable! Il manquait de personnes pour mettre "la main à la pâte" mais c'est à chacun de faire preuve de volontariat pour un évènement comme celui là! Le point le plus favorable c'est l'ambiance qui était très bonne malgré l'époque de crise est c'est une note qu'il faut absolument retenir. En ce qui concerne les juments qui ne pouvaient être sur les deux tableaux du dimanche on peut retenir simplement que c'est bon de voir de très bonnes juments représentées la race en élevage mais aussi en utilisation, la preuve que les mentalités ont bien changés depuis ces dernières années! il n'y a plus les éleveurs d'un côté et les utilisateurs de l'autre! Nos percherons sont multicartes ce qui n'est pas le cas forcément dans les autres races! A nous de continuer sur cette voie. C'est vrai que çà a été éprouvant avec des choses à améliorer mais la base est bonne à nous ensemble de profiter de l'après mondial pour continuer à avancer!!!!
EL

Anonyme a dit…

Bonjour

Jean Leo a parfaitement resumé la chose.

Petite remarque faire appel aux benevoles cela est bien mais au bout d'un moment sans aucunes reconnaissances de leurs statuts les benevoles sépuisent.

Il faut presenter ce que l'on peut presenter sans compter sur son voisin.
Ce n'est que mon avis

Cordialement

Anonyme a dit…

Oui en effet ce mondial est une réussite pour la race percheronne. Mais seule, le race est en danger, c'est l'unité des neuf races qui fait actuellement la force de la filière trait. Pour preuve, le nombre d'éleveur des autre races venus soutenir le percheron ces trois jours. L'avenir s'onnonce dur voir très dur, alors, sachons chasser en meute, c'est la seule solution.
Vive le percheron et les huit autre races.