lundi 6 octobre 2014

Maxéville Aussi


Avant Villebarou, avant Saint-Pierre-sur-Dives, la municipalité de Maxéville en Meurthe-et-Moselle avait décidé de mettre un terme à son service de transport de personnes en traction animale, l'Équi-tram. Le candidat à la mairie Christophe Choserot en avait fait un des chevaux de bataille de sa campagne.
Élu, il a mené les choses rapidement et dès le mois de mai, il a annoncé l'arrêt définitif de l'Équi-tram pour la fin du mois suivant. Un article de L'Est républicain du 23 mai 2014 cite les arguments avancés par le maire pour expliquer la décision de la nouvelle équipe municipale. "La municipalité n'a plus les moyens de faire tourner un service qui coûte 100 000 € par an alors qu'elle a 19 millions d'€ de dettes. On a d'autres priorités, pour les enfants ou la MJC".
La voiture hippomobile servait de transport scolaire pour quelques enfants et permettait à des seniors d'aller faire leurs courses le mercredi. Un service qualifié de "marginal" par le maire et qui, selon ses explications, coûtait 54 € par enfant et par jour. "À ce prix-là, je vous envoie un taxi, ça coûtera moins cher", avait plaisanté le maire.

En commentaire sur ce blog, nous avons reçu à la fin de la semaine dernière un texte de Chrysole qui nous livre ses réflexions, fruit apparemment de quelqu'un qui a vécu de l'intérieur une partie de l'aventure traction animale à Maxéville :
« Ici aussi, avec le changement de municipalité, le transport scolaire s'est arrêté. La nouvelle équipe municipale s'est focalisée sur ce service alors que nous assurions des brigades avec la police municipale, des sorties et des séances d'approche du cheval avec les assistantes maternelles, le centre aéré, les retraités, les personnes déficientes, ainsi que des journées "découverte" des métiers de policier à cheval et de cocher auprès des lycéens, sans oublier les événementiels pour différentes collectivités limitrophes.
Où sont les nouveaux projets qui apparemment voient le jour ?
Au lieu d'arrêter le service équin totalement si le transport scolaire semble sans intérêt, est-il imaginable d'utiliser les chevaux dans d'autres services ?
La traction animale doit peut-être devenir un outil de travail, comme la camionnette que toute commune possède, avec bien sûr du personnel référent.
Bien souvent, les membres du service équin sont isolés du reste du service technique.
Pour l'avoir vécu, j'ai aussi le sentiment que les projets intégrant du personnel technique déjà existant sur la collectivité au sein de l'action équine est un point fort pour pérenniser l'activité, ce qui n'était pas le cas à la base ici.
Lorsque le personnel initial n'est pas compétent pour conduire ou juste soigner les chevaux, n'est-il-pas plus simple et moins coûteux de faire appel à un prestataire de service ou seulement à un loueur de chevaux comme à Argentan ?
Du coup à Maxéville, nous avions commencé à former des grooms en interne pour pallier un arrêt de travail prolongé. Il était déjà question de proposer à l'ensemble du personnel municipal intéressé une formation de groomage assurée par le Haras National de Montier-en-Der.
En parallèle, nous avions prévu d'organiser une sortie pour le CNAS, c'est-à-dire l'équivalent du CE pour une mairie, pour les enfants du personnel.
Des idées qui rassemblent autour d'un même projet, d'un même outil.
Car si la présence des chevaux est déjà source de profond désaccord dans le personnel municipal, la crédibilité du projet sera mal défendue, car comme le disent eux-mêmes les élus à leur personnel du service technique : « Ceux sont eux qui représentent au quotidien la municipalité pour tous les administrés qui sortent de chez eux ».
Les bilans de ces fins de service équin pour plusieurs communes vont-t-ils être pris en compte par les organismes qui se chargent d'accompagner les nouveaux projets ?
Ne pourrait-ton pas encourager les communes qui souhaitent tout arrêter à réduire le service ou à changer leur mode de fonctionnement ?
Il est vrai qu'à Maxéville, trois chevaux pour une commune de 10 000 habitants, cela faisait peut-être un peu présomptueux pour le moment. Il y avait peut-être plus simple à faire.
Pour finir, j'ai en mémoire cette réflexion suivante qu'un président d'une association d'attelage de l’Essonne rétorquait au maire de sa commune : « L'arrêt de l'activité équine ne fera pas gagner les élections à elle seule mais elle pourra peut-être en faire perdre dans cinq ans ». »

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