Avant Villebarou, avant Saint-Pierre-sur-Dives, la municipalité de Maxéville en Meurthe-et-Moselle avait décidé de mettre un terme à son service de transport de personnes en traction animale, l'Équi-tram. Le candidat à la mairie Christophe Choserot en avait fait un des chevaux de bataille de sa campagne.
Élu, il a mené les choses rapidement et dès le mois de mai, il a annoncé l'arrêt définitif de l'Équi-tram pour la fin du mois suivant. Un article de L'Est républicain du 23 mai 2014 cite les arguments avancés par le maire pour expliquer la décision de la nouvelle équipe municipale. "La municipalité n'a plus les moyens de faire tourner un service qui coûte 100 000 € par an alors qu'elle a 19 millions d'€ de dettes. On a d'autres priorités, pour les enfants ou la MJC".
La voiture hippomobile servait de transport scolaire pour quelques enfants et permettait à des seniors d'aller faire leurs courses le mercredi. Un service qualifié de "marginal" par le maire et qui, selon ses explications, coûtait 54 € par enfant et par jour. "À ce prix-là, je vous envoie un taxi, ça coûtera moins cher", avait plaisanté le maire.
En commentaire sur ce blog, nous avons reçu à la fin de la semaine dernière un texte de Chrysole qui nous livre ses réflexions, fruit apparemment de quelqu'un qui a vécu de l'intérieur une partie de l'aventure traction animale à Maxéville :
« Ici
aussi, avec le changement de municipalité, le transport scolaire s'est arrêté.
La nouvelle équipe municipale s'est focalisée sur ce service alors que nous
assurions des brigades avec la police municipale, des sorties et des séances
d'approche du cheval avec les assistantes maternelles, le centre aéré, les
retraités, les personnes déficientes, ainsi que des journées
"découverte" des métiers de policier à cheval et de cocher auprès des
lycéens, sans oublier les événementiels pour différentes collectivités
limitrophes.
Où
sont les nouveaux projets qui apparemment voient le jour ?
Au
lieu d'arrêter le service équin totalement si le transport scolaire semble sans
intérêt, est-il imaginable d'utiliser les chevaux dans d'autres services ?
La
traction animale doit peut-être devenir un outil de travail, comme la
camionnette que toute commune possède, avec bien sûr du personnel référent.
Bien
souvent, les membres du service équin sont isolés du reste du service
technique.
Pour
l'avoir vécu, j'ai aussi le sentiment que les projets intégrant du personnel
technique déjà existant sur la collectivité au sein de l'action équine est un
point fort pour pérenniser l'activité, ce qui n'était pas le cas à la base ici.
Lorsque
le personnel initial n'est pas compétent pour conduire ou juste soigner les
chevaux, n'est-il-pas plus simple et moins coûteux de faire appel à un
prestataire de service ou seulement à un loueur de chevaux comme à
Argentan ?
Du
coup à Maxéville, nous avions commencé à former des grooms en interne pour pallier
un arrêt de travail prolongé. Il était déjà question de proposer à l'ensemble
du personnel municipal intéressé une formation de groomage assurée par le Haras
National de Montier-en-Der.
En
parallèle, nous avions prévu d'organiser une sortie pour le CNAS, c'est-à-dire
l'équivalent du CE pour une mairie, pour les enfants du personnel.
Des
idées qui rassemblent autour d'un même projet, d'un même outil.
Car
si la présence des chevaux est déjà source de profond désaccord dans le
personnel municipal, la crédibilité du projet sera mal défendue, car comme le
disent eux-mêmes les élus à leur personnel du service technique : « Ceux sont eux qui représentent au quotidien
la municipalité pour tous les administrés qui sortent de chez eux ».
Les
bilans de ces fins de service équin pour plusieurs communes vont-t-ils être
pris en compte par les organismes qui se chargent d'accompagner les nouveaux
projets ?
Ne
pourrait-ton pas encourager les communes qui souhaitent tout arrêter à réduire
le service ou à changer leur mode de fonctionnement ?
Il
est vrai qu'à Maxéville, trois chevaux pour une commune de 10 000 habitants,
cela faisait peut-être un peu présomptueux pour le moment. Il y avait peut-être
plus simple à faire.
Pour
finir, j'ai en mémoire cette réflexion suivante qu'un président d'une
association d'attelage de l’Essonne rétorquait au maire de sa commune : « L'arrêt de l'activité équine ne fera
pas gagner les élections à elle seule mais elle pourra peut-être en faire
perdre dans cinq ans ». »
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