mercredi 22 octobre 2014

Trois Questions À... Corentin Mahuet

Corentin Mahuet au Congrès mondial du cheval percheron, à West Springfield, MA.

L'idée est née en 2011, pendant le Congrès mondial percheron au Haras du Pin. Lynn Telleen, le rédacteur en chef du magazine Draft Horse Journal, qui est aussi membre du Conseil d'administration de l'Association percheronne américaine, s'est entretenu avec un certain nombre de personnes pour tenter de trouver des actions qui pourraient être mises en œuvre pour rapprocher les mondes percherons français et américain.
À l'issue de cette concertation, l'idée de faire participer des jeunes étrangers au Congrès mondial de 2014 a vu le jour. Dans un premier temps, l'Association percheronne américaine a lancé un appel pour trouver des éleveurs américains qui accepteraient d'accueillir sur une période de 15 jours de jeunes étrangers déjà initiés au cheval percheron. Côté français, un appel à candidatures a été lancé sur le site de la SHPF. Virginia Kouyoumdjian, en charge de cet aspect de l'opération, a ainsi pu proposer à l'Association percheronne américaine 2 jeunes Français du milieu percheron, candidats à cette immersion en percheronnie américaine.
C'est ainsi que Corentin Mahuet et Stéphanie Plociniak (de Roquebrune-sur-Argens dans le Var) ont pris part à ce 16ème Congrès mondial aux États-Unis.
Laissons la parole à Corentin Mahuet, Sarthois de Malicorne, qui vient de passer 15 jours au sein de l'élevage Pennwoods de Rhonda et Chad Cole. Avec environ 70 chevaux percherons, l'élevage Pennwoods établi en Pennsylvanie est l'un des plus renommés en Amérique du Nord.


Corentin, comment se sont déroulées ces deux semaines aux États-Unis ?
Pour moi, ce voyage a été exceptionnel. J'ai tout de suite été mis dans l'ambiance. Le lendemain de mon arrivée chez Rhonda et Chad, nous sommes partis pour un show de chevaux de trait de 4 jours à Harrisburg,PA. À notre retour, nous avons eu juste le temps de nettoyer le matériel, de préparer les chevaux, 17 au total, qui devaient participer au Mondial à West Springfield,MA. Le voyage de 8 heures s'est effectué avec deux gros camions et un van. À la fin du Congrès, Rhonda et Chad m'ont proposé de prolonger mon séjour pour les accompagner à un autre show dans le Michigan. Mais je devais rentrer en France pour reprendre mon travail.


Et le Congrès ?
Ça a été une période très intense, avec beaucoup de travail. Tous les matins, nous étions debout à 5 heures. Et le soir, on préparait les chevaux du lendemain jusqu'à 22 ou 23 heures. Il restait peu de temps pour le sommeil. Mais j'ai quand même eu des contacts avec la plupart des éleveurs présents. L'ambiance était très conviviale et les gens venaient me voir et étaient très heureux de me rencontrer. Au début de mon séjour, c'était un peu difficile avec la langue mais cela s'est amélioré au fil des jours. J'ai été un peu surpris de constater que, pour un Congrès mondial, les spectateurs étaient peu nombreux. C'était la même chose au show de Harrisburg où il n'y avait pas plus d'une centaine de spectateurs.

Pour un habitué du monde percheron français, quels ont été les points les plus étonnants de cette immersion parmi les percherons américains ?
Il y a un peu moins de deux ans que j'ai découvert le milieu percheron français, même si je suis en contact avec les chevaux depuis mon plus jeune âge. C'était à l'occasion d'une visite avec mes grands-parents chez Alain Viot dans la Sarthe. Depuis, j'ai participé à plusieurs concours dans la Sarthe et au Haras du Pin. Aux États-Unis j'ai découvert un autre monde, une autre dimension. Il y a un vrai esprit d'entreprise et là-bas, tout est grand, les véhicules, le matériel et bien sûr les chevaux. C'est très frappant, ils sont pratiquement tous de grande taille. On voit tout de suite que ce sont des chevaux qui sont travaillés et manipulés en permanence. Ce qui est étonnant aussi, c'est de voir combien ces shows sont très importants pour les éleveurs qui sont très émus quand ils obtiennent une 1ère place. On comprend que c'est primordial pour établir leur notoriété. J'ai beaucoup aimé l'allure des chevaux, tous de robe noire, c'est vraiment magnifique. Si les allures sont impressionnantes, on peut quand même remarquer que les ferrures des chevaux manquent beaucoup d'esthétisme.

Corentin Mahuet et Alain Viot à West Springfield.

Rhonda et Chad Cole, Pennwoods Percherons
www.pennwoodspercherons.com

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