Gilles Marty et Frédéric Destailleur m'avaient donné rendez-vous en forêt de Fontainebleau, au pied d'un vieux chêne sur la Route de la Femme. Route de la Femme ? Le lieu du rendez-vous m'avait quelque peu décontenancé et ce n'est pas sans une certaine appréhension que ce matin-là, je m'approchais de la forêt domaniale bien connue pour ses activités d'escalade. L'heure du rendez-vous, 8 heures du matin, me laissait penser cependant que c'était bien de débardage au cheval qu'il serait question en ce 2 mai au ciel plombé.
Gilles et Frédéric n'ont pas eu besoin de m'expliquer les raisons de la présence des chevaux en ces lieux. La parcelle, escarpée, était entièrement recouverte d'énormes blocs de grès disloqués. Des rochers qui font la réputation de la forêt de Fontainebleau.
"L'abatteuse n'a pas pu pénétrer, elle est pourtant venue au plus près, mais sans succès", explique Gilles. Une phrase qui a fait naître dans mon esprit des images dignes d'un dessin animé : l'abatteuse, le pin encore dans la gueule, bavant à la vue des petits pins bien tendres réfugiés entre les rochers.
"Viens, viens, essaie de nous attraper", lancent à l'abatteuse les petits pins marqués de rouge. "T'es même pas cap ?".
Et l'abatteuse, bon grès mal grès, dépitée, qui repart la queue entre les jambes, les crocs en berne.
Les petits pins savaient que, marqués de rouge, leur espérance de vie était réduite. Ils connaissaient le dicton forestier : "Quand l'abatteuse recule, le cheval avance".
Gilles Marty, avec Ultime, trait breton : 06.30.95.68.02.
Frédéric Destailleur, avec Odilon, trait ardennais : 06.42.08.16.65.
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