Mais que font donc ces juments et ces étalons percherons en ce dimanche matin ensoleillé au haras du Pin dans l'Orne ?
Il faut certainement des circonstances très particulières pour faire se déplacer ainsi une quinzaine d'éleveurs en dehors de la période des concours officiels.
Dès 8 heures du matin, Lionel Blanchet et Brigitte Léon, de la SHPF, étaient à pied d'oeuvre pour accueillir une délégation chinoise forte d'une douzaine de personnes venues de la province du Xinjiang.
Autrefois connue comme le Turkestan chinois, la province du Xinjiang est située au nord-ouest de la Chine, bordée à l'ouest et au nord par le Kazakhstan et la Mongolie. La population du Xinjiang, province au climat souvent froid et aux terres arides, est composée de Ouïgours (44%), de Chinois Hans (41%), de Kasakhs (7%) et de minorités Kirghiz et Mongole.
Depuis quelques années, la Chine réalise un important travail de développement de sa filière équine dans tout le pays. Plusieurs délégations de diverses provinces sont déjà venues en France avec l'objectif de s'informer sur la filière cheval française et pour acheter des chevaux. C'est ainsi que les Pays de la Loire ont tissé des liens particuliers avec une autre province chinoise.
La province du Xinjiang, qui est la plus riche en élevages équins, semble avoir été ciblée par le gouvernement chinois pour en faire une zone de développement prioritaire dans ce secteur. La délégation présente au haras du Pin s'intéressait principalement aux trotteurs et aux chevaux percherons.
Des éleveurs de l'Orne, de la Mayenne, du Maine-et-Loire, de l'Eure-et-Loir, du Calvados, du Cher, du Finistère, de la Sarthe, avaient fait le déplacement et ont présenté au total 8 étalons et 14 juments pleines.
L'achat d'un étalon ne peut se faire sans s'assurer auparavant que l'animal présente bien les dispositions techniques nécessaires à ses fonctions futures.
En fin de matinée, les dés étaient jetés et la délégation a fait savoir que 2 étalons, un noir et un gris, et 2 juments, une noire et une grise, avaient été retenus. Tous des chevaux percherons de type trait sans aucun lien de sang les uns avec les autres.
Il est prématuré pour l'instant de communiquer le nom des chevaux choisis dans la mesure où cet achat doit faire l'objet d'une confirmation gouvernementale officielle. L'affaire d'une journée ou deux. Les achats une fois confirmés, les chevaux -après une quarantaine en Belgique ou en Hollande- rejoindront une ferme d'État de la province du Xinjiang, sans doute à des fins de reproduction.
Difficile de savoir précisément quelle sera la fonction des percherons qui prendront la direction du Xinjiang, mais le porte-parole de la délégation a précisé que le développement de la filière équine dans la province toucherait tous les aspects économiques du cheval : loisir, sport, élevage et même viande.
Les membres de la délégation s'en sont donné à coeur joie, photographiant et filmant tous les percherons présentés. Mais ils ont aussi passé du temps à faire des images de toutes les petites têtes blondes présentes dans la cour Colbert. Les Chinois, et les Asiatiques en général, sont littéralement fascinés par les chevelures blondes, eux qui à la naissance ont le choix entre le noir et... le noir.
À l'heure de la séparation, les membres de la délégation chinoise ont insisté pour que leur visite soit immortalisée sur fond de château.
Dans quelques années, les visiteurs dans la province de Xinjiang auront peut-être la surprise de voir des percherons batifoler devant une réplique du château du haras du Pin...
3 commentaires:
Bonjour à tous
Je crois Jean Léo qu'il faudrait arrêter le calva le dimanche matin , tu es sûr que les chinois veulent acheter que les Percherons?
Marcel Binet
Oh là là !...Je ne vous dis pas ce que notre ami Chinois a écrit sur son cahier, vous seriez tous...retournés !
Tu as trouvé des concurrents sérieux pour prendre les photos des Percherons! Bonne soirée.
Chris Fromenty
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