mercredi 31 octobre 2012

Éclairage Sur La Filière Équine Chinoise



Philippe Mauvenu, conférencier et expert de la filière équine chinoise, qui accompagnait la délégation chinoise en visite au haras du Pin dimanche 28 octobre, nous livre fort aimablement des informations sur la province du Xinjiang que devraient rejoindre les percherons sélectionnés, ainsi que sur la filière équine en général.
Le Xinjiang est la plus grande région autonome de la Chine. Sa capitale est Ürümqi, ville située sur l'ancienne Route de la Soie. Les 5300 km de frontières du Xinjiang donnent sur 8 pays : la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l'Afghanistan, le Pakistan et la partie du Cachemire contrôlée par l'Inde.

Réputé pour ses produits agricoles (coton, blé, soie, raisin...), le Xinjiang est une grande région d'élevage (bovins, ovins, équins). Le cheptel équin est estimé à 2 millions de chevaux qui se trouvent pour la plupart dans des fermes militaires. Une ferme militaire correspond en superficie à un département français.
Jusqu'en 2015, le gouvernement central chinois a prévu d'investir chaque année au Xinjiang l'équivalent de 45 milliards d'Euro. Cette province est riche en produits naturels, gaz, pétrole, plomb, zinc, uranium, or... Le taux de croissance de la province était de 10,5% en 2010.


Philippe Mauvenu, correspondant exclusif de la China Horse Industry Association (CHIA) pour la France, la Belgique et la Suisse, nous livre aussi un éclairage sur le développement de la filière équine en Chine.
En termes de marché, on estime que le marché équin -tous secteurs confondus- a un potentiel de 10 billions d'Euro. À l'heure actuelle, la filière équine est en pleine structuration. Des centres équestres se montent dans toute la Chine (500 actuellement). Dans la famille chinoise, "l'enfant unique" découvre le rapport avec l'animal. Il existait 800 fabricants de produits équestres en 2010. Un chiffre en constante augmentation. En 2010 encore, 2400 chevaux étrangers sont arrivés en Chine (moins de 100 venus de France).

Aujourd'hui, la filière est peu structurée. Les chevaux chinois ne répondent pas aux exigences de l'équitation moderne. Les éleveurs n'ont pas les compétences pour ce nouveau marché. Les compétitions et les courses en sont à leurs débuts. Les projections économiques laissent à penser que dans 20 ans, le marché équin chinois sera dans les trois premiers mondiaux.


Seul organisme officiel à avoir pour mission de structurer et de réglementer la filière équine chinoise, la CHIA a pour objectifs, entre autres, de sauvegarder, reproduire et améliorer les races équines d'origine, d'orienter l'industrie équine chinoise d'une manière scientifique, d'organiser des échanges au niveau national et international.


Les pays les plus actifs actuellement dans cette structuration de la filière équine chinoise sont l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Australie, le Japon, les USA... La plupart des grandes villes chinoises, Beijing (Pékin), Shanghaï, Guangzhou, Shandong, Xiamen, Nanjing, Chengdu, Wuhan, ont des projets de créations de centres équestres, de clubs de polo, d'hippodromes, de laboratoires de reproduction artificielle, de centres de génétique.

Le plus grand projet actuellement est le développement de la Tianjin Horse City, la Cité du Cheval, qui doit permettre de structurer la filière, les courses, et de lancer peut-être les paris.


En Chine, les courses de chevaux et leurs corollaires les paris ont été interdits en 1949. Le gouvernement vient d'autoriser à nouveau quelques courses hippiques hebdomadaires (à Wuhan par exemple), mais sans paris.
À ce jour, 18 clubs de polo ont été créés. Les concours de CSO sont essentiellement concentrés sur Beijing, Shanghaï et Wuhan. Il existe très peu, voire pas du tout, de concours complet, de TREC, de voltige, de dressage, d'attelage. En revanche, les courses d'endurance sont nombreuses, en particulier dans les régions de Mongolie, et même dans tout le pays.


En conclusion, dans le rapport qu'il nous adresse Philippe Mauvenu nous dit que tout est à créer et que la France a beaucoup de retard par rapport à l'Allemagne, aux Pays-Bas et à l'Australie.



Merci à monsieur Philippe Mauvenu pour toutes ces informations.

Photos prises lors du passage de la mission d'achat chinoise au haras du Pin, le dimanche 28 octobre.

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