jeudi 25 novembre 2010

Topeka Auction > Matériel Et Percherons

Le 1er jour de la vente aux enchères de Topeka, dans l'Indiana, avait été marqué par la tenue d'un grand concours de traction avec une vingtaine de paires de Belgians vendus le soir même aux enchères. Dans le même temps se déroulait la vente de matériel. Toutes sortes de voitures pour chevaux parmi lesquelles un corbillard en parfait état de remplir sa funeste tâche, du matériel agricole usagé, souvent très usagé, et des bibelots dont beaucoup auraient aussi pu finir à la déchetterie.
Le soir, certains acheteurs ont dû empiler leurs nombreuses voitures sur des remorques, au risque de les détériorer. Ce qui s'est d'ailleurs produit avec un chariot qui devait couronner le chargement et qui s'est cassé en deux.
Le 2ème jour fut consacré aux percherons. Une quarantaine de chevaux, poulains, juments, étalons, hongres, étaient inscrits au catalogue. Mais avec les arrivées de dernière minute, autorisées, il s'en est vendu au moins une centaine de plus.
Pratiquement tous les chevaux adultes présentés étaient des chevaux de travail, parfois avec des années d'expérience agricole. Les propriétaires, des Amish en majorité, les ont présentés attelés sur le terrain devant la salle des ventes.
A 9 heures précises, la vente a commencé avec en apéritif quelques broutilles non percheronnes. Deux mules adultes, vendues 200 et 400 dollars ; 2 poulains Clydesdales de l'année, vendus 475 et 375 dollars (enlever 30% pour avoir le prix en euro). L'avertissement était sérieux.
J'ai suivi avec attention les 60 premiers percherons à passer sous le marteau du commissaire-priseur. Deux ventes ont atteint un bon prix : une pouliche d'1 an, noire, avec des origines Windermere, vendue 7200 dollars ; et un poulain de l'année, vendu 4500 dollars. On pouvait voir au premier coup d'oeil que ces deux jeunes percherons étaient de type "show" avec déjà -malgré leur jeune âge- des allures verticales très marquées.
Pour le reste...
Quelques ventes au hasard, avec les infos du catalogue :
  • jument noire, 5 ans, grande, tous travaux agricoles : 2100 dollars
  • jument grise, de travail, 5 ans : 550 dollars
  • poulain de l'année, noir : 350 dollars
  • jument grise, petite : 600 dollars
  • jument noire, travail en simple et en paire : 1700 dollars
  • hongre noir, 3 ans, juste débourré : 1250 dollars
  • jument noire, 3 ans, débourrée, fille de Pleasant View King : 1500 dollars

En plaisantant, j'ai demandé à mes voisins -un couple du Minnesota- qui avaient assisté la semaine précédente au Congrès mondial de Des Moines, combien avait coûté la saillie Pleasant View King. Dans un sourire, ils m'ont répondu : "Peut-être 1500 dollars !". C'est moins, sans doute, mais cela montre bien les difficultés du commerce.

Pour continuer la conversation, j'ai demandé à mes nouveaux amis s'ils avaient des percherons. "Jusqu'en avril dernier, nous en avions. Mais on les a vendus pour payer nos factures".

  • étalon gris, 4 ans, a obtenu un 2nd prix régional comme poulain : 1900 dollars. Retiré de la vente par le propriétaire qui en voulait 5000 dollars
  • belle paire de hongres noirs, 3 et 4 ans, pour le travail : 2150 dollars chacun

Je pourrais continuer ainsi la longue litanie des prix : 725, 675, 1600, 1200, 2000, 775 dollars...

C'est aussi cela, le percheron américain.

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour à tous. Jean léo , tu n'as pas de photos de la paire des hongres noirs vendu à 2150 Dollars us piece?
DL

Bordez a dit…

Bonjour,
Malgrès l'indifférence absolue aux commentaires qui peuvent être fait concernant la race et son devenir. J'en fait un concernant les prix.
Si les américains peuvent être complètement exubérants voire extrême parfois, en matière d'offre et de demande (c'est à dire du marché) ils semblent compétents.
Les prix sont justes (loi de l'offre et de la demande) ils sont dans le vrai....et loin des prix délirants que l'on peut entendre en France. Exemple : Pouliche 18 mois 1/2 américaine qui sait marcher au licol :3000 euros. jument débourrée attelage 4 ans noire 6000€... Bref du grand n'importe quoi, ça part dans tous les sens. Normal aucune visibilité sur le long terme....Ah oui il y a le Mêle pour acheter les invendus avant qu'ils ne partent à la casse, pour faire des bonnes affaires...
Voila ce sera mon dernier commentaire d'un déçu, non pas des superbes images de JLD, encore moins du cheval, mais des hautes instances....et surtout du petit monde fermé...
RDV dans une dizaine d'années
Percheronnement
Christophe Bordez

Anonyme a dit…

Peut-être que vos avez resond de dire cela monsieur Bordez mais les usa on vendu une pouliche pour plus de 30000 dollads je croi et leurs ventes les plus cher sont beaucoup plus élevés que celle en france
Jean-Léo pourrait on avoir des precision sur leurs record de prix car je crois que tu l'a déjà mis mais voila je ne m'en rappelle pas merci

Bordez a dit…

A M. l'anonyme !

Je ne résiste pas à vous répondre, bien que j'eusse précisé dans le précédent msg qu'il s'agissait du dernier.
Dans notre société de consommation, c'est plutôt l'offre qui fait la demande (les offreurs inventent à l'infini de nouveaux besoins destinés à être vendus à des consommateurs avides du toujours mieux,5 lames sur le rasoir Bic...quand vont-ils s'arrêter!..).

1)Sur un marché, plus un bien est rare plus il est cher...
2)Sur un marché la partie la plus intéressante, c'est le gras du marché. C'est à dire ni le haut de gamme, ni le bas de gamme sont les plus intéressants, car s'adressent à des "minorités".C'est ce qu'il y a entre les deux.Les transactions sont bien plus nombreuses dans le gras du marché.
La pouliche dont vous parlez était certainement un animal exceptionnel (ascendants, performance, potentiel...), elle faisait partie du haut de gamme.


Pour ce qui concerne le marché du Percheron français, c'est l'offre qui doit s'adapter à la demande. La demande (en France) s'est raréfiée, et cela risque de mettre en péril le devenir de la race. Ne connaissant ni la politique, ni la cible de clientèle, ni les objectifs de notre race, comment faire des chevaux adaptés à la demande française ? C'est comme si un constructeur automobile fabriquait des voitures sans se soucier des attentes des conducteurs, du contexte économique, environnemental etc.
Bref peu de gens roulent en Ferrari et beaucoup plus en mégane ou 308 etc...
Il n'y a pas de véritable marché du percheron français, c'est du coup par coup. Vu de l'extérieur nos hautes autorités percheronnes sont tournées vers l'international (Amériques, Asie, Allemagne, Angleterre...); le "rebus" restant en France est affiché à des prix qui sont à mon sens incohérents, même s'il est difficile de fixer un prix pour un cheval, la part affective jouant un rôle important....
Merci de votre attention, ce n'est pas les pouliches à 30 000 qui font le marché; Pour ma part je ne roule pas en Ferrari ! Et sur les prix les américains ne sont pas délirants d'après les exemples de JLD.En plus ils ont des chevaux actifs, un peu trop grands certes, mais qui ont un déplacement plus "aérien"...
Percheronnement
Christophe Bordez

Sylviane a dit…

Bonjour monsieur Bordez,
Ne nous privez pas de vos commentaires... avisés ! Continuez de vous exprimer quand bon vous semble, pour une fois qu'on peut parler... dans le milieu percheron.

JLD a dit…

Dl, je n'ai pas cette paire en photo. Désolé !

Anonyme a dit…

En réponse aux differentes critiques gratuites de Monsieur Bordez,je voudrai lui dire qu'il nous prépare quelque chose pour le mondial percheron de 2011. Qu'il nous fasse partager l'étendu de son savoir. Je ne sais pas: un exposé, une conférence, un caroussel,...que sai-je, quelque chose d'extraordinaire, pour qu'enfin on ne puisse plu dire qu'en france il ne se passe rien (ou presque)en matière de cheval de trait.Bien qu'il y ai une foultitude de concours modèles et allures, concours de labour, concours d'utilisation, foires et démonstrations diverses et variées, débardage, chevaux territoriaux, sentiers ou routes (poisson,riettes,vins,fromages,lentilles)...,ce n'est peut etre pas assez?Faite nous par de ce que vous faite avec votre élevage. Après je pourrai vous juger. Car pour l'instant je ne vous connait pas, mais je pense que nous n'avons en commun que le prénom.
Christophe Jalicot

Anonyme a dit…

mr Bordez ok les hautes autorites sont tournées vers l'etranger mais sur les prix je ne ss pas ok carse qu'il reste en france tout simplement meilleur que ce qui part à l'étranger ou sinon une trés grosse majorité
les chevaux américaine ne sous pas plus actif que les percheron francais ou sinon vous n'avez pas vus les bonnes élevage car notre élevage ou en normandie avec a bsolument aucun américaine dans les génération que nous avont et les quelle poulain que nous avont fait avec des peres americaine ne sont pas bon et aussi il n'y a pas de dilligencier mais je vou assure que je ss un jeune mais mes juments ou pouliches trotent tres bien
m.a

Anonyme a dit…

mr bordez si vous comparez l'agriculture, l'élevage,... à l'entreprise vous faites fausse route. je comprend tout à fait votre raisonnement par rapport à la loi de l'offre et de la demande.
l'élevage est une gestion complètement différente, si on devait appliquer des prix bas par rapport à la demande actuel ce serait une triste fin pour le monde du cheval et de l'agriculture...

les temps sont durs et on a besoin de soutenir tous les éleveurs car ils en ont besoin.

mr quand on fait de l'élevage de chevaux il faut voir sur le long terme, être optimiste,passionné,.. mais ne pas être bussiness man, négatif,...

on a le mondial à préparer et on doit être tous solidaires.

BORDEZ a dit…

Réponse à M. Jalicot
Bonjour
Je suis au regret de vous dire que nous avons qqchose en commun : l’admiration pour les chevaux de trait ! Pour ma part c’est le percheron l’élu de mon coeur…

Je n’ai pas de prétentions concernant mon savoir, et ne suis qu’un utilisateur,(éleveur , quand je serai retraité peut-être !) pratiquant l’attelage et occasionnellement de la traction quand mes activités professionnelles me le permettent.
La question n’est pas de démolir ce qui existe. La question est de savoir comment pérenniser et assurer de l’avenir à ces animaux. A l’origine ma déception de constater la raréfaction des percherons en concours d’attelage

Toutes les activités que vous citez ne sont pas « structurelles » ou fédérées. Elles sont à l’initiative d’organisateurs motivés et bénévoles, et heureusement qu’elles existent ; Moi aussi je promène un père Noël, fait des foires et fêtes en tout genre et y prends du plaisir, et j’avoue, une certaine fierté devant le regard (et les objectifs) des spectateurs.
Comment un pays, fort de 9 races de chevaux de traits, n’est –il pas plus moteur et exemplaire en terme d’activités trait ? De part le passé, ces animaux ont permis aux hommes le développement économique du pays, moins louables , des guerres, de voyager ... Aujourd’hui, certaines de nos 9 races (seul pays à en avoir autant) ont des soucis et risque d’être menacées (si certaines ne le sont pas déjà).

JLD nous parle de 522 (presque 2 par jour) concours de traction ( sûrement dotés) aux USA. Le trait track au Japon fait tourner la tête à des parieurs…. En France, à part tous les bénévoles et le contexte associatif (et vous et moi !), existe-t-il un réel environnement institutionnel « Trait »? Pas convaincant, il y a les haras nationaux qui perdent la main peu à peu, une association trait sport, les syndicats d’éleveurs…. Quelles sont en France, les disciplines ou utilisation « officielles » spécifiques « Trait » (à part nos fêtes de la moisson, foires locales qu’il faut continuer pour encourager tous les détenteurs de Trait) ?

1)L’attelage de compétition avec règlement fédéral : résultats les chevaux gagnants pèsent moins de 750 kg et les meneurs de hauts niveau finissent par concourir avec des chevaux de sang pour parvenir à des compétitions plus élevées faute d’en avoir en Trait. Conclusion ça ne marche pas, on « dénature », on n’encourage pas…Il faudrait peser les chevaux en préalable aux compétitions.
2)Le débardage de compétition, que je connais peu, mais réglementé, plus reconnu et plus pratiqué dans l’est.
3)Des collectivités locales qui remettent au travail des chevaux pour l’entretien des villes ou autre dans le cadre des énergies renouvelables.
4)Notre route du poisson qui est une formidable promotion pour nos chevaux de traits.
5)Un championnat du monde des chevaux de trait attelés à Conty (80) en 2009 (ou les percherons étaient encore peu représentés d’ailleurs !)
.../...

BORDEZ a dit…

.../...
suite réponse M. Jalicot

Quelle a été la discipline sportive des chevaux de trait aux Jeux équestres mondiaux de 2010 et que sera-t-elle en 2014 ?

Il ne faut pas se voiler la face, l’amenuisement continu du débouché viande va décourager des éleveurs. Donc la question est : comment donner envie à des éleveurs de continuer à faire naître, et si possible des chevaux adaptés à ceux qui les utilisent ? Des mesures structurelles sont à mettre en place.
Pourrions nous imaginer des concours « officiels » pour chevaux de trait qui mélangent habileté, endurance et puissance (et surtout convivialité entre meneurs !)? Spectacle garanti.

Peut-être que les chevaux de traits n’intéressent pas ou n’ont pas la vocation (je pense le contraire) au yeux des « grands » décideurs, dans ce cas il ne reste que nos seuls bénévolat et passion. Simplement, les chevaux sont comme les hommes, ils ne vivent pas que d’amour et d’eau fraîche….

Bref, peut-être suis-je un idéaliste, mais ces chevaux me donnent du plaisir, me plongent dans des souvenirs, m’impressionnent et m’éloignent du tumulte de notre société moderne….Nous devrions faire plus pour ces chevaux et concevoir une (des) discipline(s) spécifique(s) officielle(s) réglementé(es) pour favoriser et élargir leur élevage, donner de la visibilité de la clareté sur l’horizon.
Enfin ce n’est que mon avis ! Comme qui dirait…
J’ai fait un peu long, veuillez m’en excuser mais je voulais vous persuader que nous sommes sur la même longueur d’ondes…
Percheronnement
Christophe Bordez

Anonyme a dit…

Réponse à C. Bordez
Effectivement j'avais oublié que nous avions en commun aussi la passion du cheval percheron. En ce qui concerne la participation des chevaux de traits aux j.o, meme si cela me ravierai je ne pense pas que ni vous ni moi ni nos dirigeants syndicaux y puissent quelques chose.Pour les autres questions que vous vous posez, je n'ai pas de réponses toutes faites.Ce qui est sure c'est que je n'ai ni la prétention ni le temps de les résoudre.Mon metier d'éleveur bovin et équin me prend tous mon temps et mon énergie. Et que ce soit dans un élevage ou l'autre c'est pratiquement identique, mais ça s'est une autre histoire...
Christophe Jalicot

EdH a dit…

Bonjour,
Je possède un élevage et utilise les chevaux par passion. De ces jeunes chevaux du sevrage à 3 ans, je n'ai jamais remporté des concours de modèle et allure : jamais en état comme ils disent.Ils sont aveugles du déplacement ; celles-ci, adultes, se classent élite national, en règle général diligencières. J'essaie de produire différemment suivant mes convictions. Difficile de supporter les regards des autres éleveurs comme au Mêle, mes poulains ou pouliches n'étant jamais précoces. Pour une des pouliches au Mêle (une bombe postière vendue pour l'utilisation) de très petite taille, une réflexion idiote d'un pro : il doit avoir de la fougère par là(sûrement pour la nourriture)... je lui ai rapidement expliqué le pourquoi de sa taille, il est resté sans argument. Elle est en photo sur le blog avec son propriètaire (5 personnes séduites ont voulu acheter cette pouliche déjà vendue). Si l'avenir lui est promis, vous la reverrez certainement. Si vous voulez la liste des chevaux sortants de cet élevage et les performances sportives, je suis à votre disposition.
Je respecterais même votre avis MR BORDEZ si vous n'étiez pas utilisateur ou éleveur(certains petits points de vue pourraient diverger).
Les autres arguments ne m'ont pas séduit
J'assume que cette année et pour certaines raisons, mon élevage n'a pas été au Top...
Cordialement,