samedi 29 mars 2014

D'Autres Chiffres

Notredam de Prainvill.

Le sujet intitulé "Les percherons en %" publié le 25 mars dernier a suscité quelques réactions. Des réactions positives de personnes qui ont jugé la démarche "très intéressante".
Sylvie Martz, de l'élevage du Grand Prainville en Eure-et-Loir, fait partie de ces personnes, et elle nous a adressé à des fins de publication des données chiffrées relatives à son élevage percheron. Voici les informations qu'elle nous a transmises.

Olga de Prainville.

"Je me suis installée en 1995 mais je n'ai commencé à faire de la reproduction qu'en 1999. Auparavant, j'achetais des jeunes pour les revendre une fois dressés.

La production de poulains de 1999 à 2013 a été de 43.
Il n'y a eu volontairement aucune production en 2011 et 2012.
La moyenne permanente de juments poulinières a été de 4 avec un pic à 9 juments entre 2001 et 2003.

Sur ces 43 poulains nés, il y a eu :

26 vendus (60,5%) :
18 pour l’utilisation (42%)
4 pour l’utilisation + l’élevage (9,25%)
4 pour l’élevage (9,25%)

7 réformés (16,75%)

4 morts (9,25%)

6 conservés sur l’exploitation (13,5%)
2 pour l’utilisation en attendant de passer à l’élevage (4,5%)
2 pour l’utilisation + l’élevage (4,5%)
1 pour l’élevage (2,25%)
1 jeune en attente d’affectation (2,25%)

Ces résultats sont peut être liés au fait que depuis toujours j'ai choisi d'orienter ma production vers l'utilisation, et qu'en plus les chevaux sont mis sur le marché déjà dressés".

Orgueil de Prainville.

Guy Fourmont fait lui aussi partie des personnes qui ont réagi à la publication de ce sujet en trouvant la démarche intéressante.
Après avoir réorganisé les données sous forme d'un tableau (que, pour des raisons techniques, nous ne pouvons publier sur ce type de blog), il nous fait part d'un certain nombre de questions que ces chiffres percherons font naître dans son esprit.

* Ces bilans sont établis en fin d'année. Cette "ventilation" est faite sur les poulains de 6 à 9 mois ?
* Les poulains mâles ont-ils été préparés pour être approuvés ? Combien l'ont été ?
* Combien de saillies pour arriver à ce total de naissances ? Combien d'échecs ?
* Pour une année donnée, l'ensemble des produits avait-il le même père ?
* Vers quelles utilisations s'orientaient les ventes (loisir, territorial, agricole) ?
* L'éleveur a-t-il préparé un produit ? Si oui, jusqu'à quel niveau (débourrage, et mise à l'outil ou à la voiture) ?
* Sur quel critère les poulains sont-ils partis à la réforme ?
* Suivant la destination (filière), les prix de vente étaient-ils différents ?
* Les ventes ont-elles donné lieu à des exportations ?

Toutes ces questions pourraient constituer les premiers éléments d'une grande enquête sur l'élevage et les débouchés de la filière percheronne.
Qui est intéressé par ce travail ?

Quartz de Prainville.

Qu'il me soit permis d'ajouter encore une petite touche personnelle à ces données et à ces questions.
On constate que ce sont surtout des pouliches qui sont destinées à l'utilisation. De plus, on voit que les jeunes mâles de l'année qui n'ont pas trouvé preneur (il faudrait affiner et savoir pourquoi) sont envoyés à la réforme. Cela confirme que l'élevage du cheval de trait en France n'est absolument pas imprégné par "la culture hongre". Alors que la demande de hongres semble bien réelle pour l'utilisation (demandes assez fréquentes au niveau de la SHPF).

Bien évidemment, on pourra à juste titre objecter que ces quelques données ne permettent pas de tirer des conclusions fiables, et que seule une étude de grande ampleur serait à même de fournir de réelles conclusions. Il n'en reste pas moins que dans un milieu où règne le secret, on ne peut que remercier ceux qui acceptent de nous ouvrir leur "livre d'élevage".
"Encore, encore", ai-je envie de dire.

Il y a longtemps aussi que j'ai envie de savoir ce que coûte et rapporte très exactement un élevage percheron (ou une écurie utilisation loisir, avec dans ce cas une seule colonne : celle des dépenses).
Quelqu'un a-t-il noté tous ses gains et toutes ses dépenses -sans rien omettre- et accepterait de nous communiquer ses chiffres à des fins de publication ?

Tom de Prainville.
 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour à tous
Jean Léo je veux bien produire des hongres encore faudrait-il que mes juments poulinent des mâles car au jour d'aujourd'hui je n'en ai que 20%, on verra dans quelques semaines la nouvelle proportion
Marcel Binet