mardi 4 mars 2014

Pas De Quartier Dans Le Marais


















En ce matin pluvieux, Joël Renaudin, Manu Davignon et Mathieu Ihry contemplent le marais lové dans un méandre de la Vègre. Il y a quelques semaines, tout était sous les eaux et il avait fallu arrêter le chantier.
Au total, les trois hommes et leurs chevaux vont passer une quarantaine de jours dans le marais de Barigné, à environ 1 km du centre ville de Loué dans la Sarthe. Leur objectif : exporter hors du site de 2 hectares 175 peupliers d'âge mûr à qui l'on reproche, en plus de leur forte instabilité, d'avoir, par accumulation de feuilles, contribué au comblement partiel de toute cette zone, propriété de la Fédération départementale de la pêche de la Sarthe, aménagée en frayères à brochets.

Sur ce terrain où tout baigne, rendu inhospitalier par les pluies et les crues récentes, les entreprises de Joël Renaudin et de Manu Davignon ont conjugué leurs forces pour faire face aux défis techniques nombreux. La combinaison de la force animale, avec 4 chevaux équipés d'un trinqueballe et de la force motorisée armée d'un petit tracteur forestier équipé d'un treuil, ne laisse guère planer de doutes sur l'issue du combat que ces hommes ont engagé contre les forces du mal, en l'occurrence les peupliers empêcheurs de frayer en paix.





















Le chantier du marais de Barigné est un exemple concret des évolutions récentes du métier de débardeur au cheval. Autrefois isolés, travaillant chacun dans son coin, les débardeurs unissent désormais fréquemment leurs forces et mettent en commun leurs compétences et leurs moyens techniques. De plus, les chantiers environnementaux du type de celui de Loué nécessitent bien souvent une complémentarité de chaque instant entre les énergies animale et motorisée.

De plus en plus d'entreprises en traction animale sont équipées de matériels divers : treuil plus ou moins puissant très utile en milieu humide et en terrain pentu ; broyeur, parfois, qui permet de valoriser un maximum de bois. Ces entreprises ne doivent plus être simplement considérées comme des entreprises de débardage mais plutôt de gestion d'espaces naturels. Sur ce chantier, tous les bois extraits du marais sont valorisés, sans exception (bois de déroulage, bois déchiqueté, bois de chauffage).
Ce chantier du marais de Barigné a aussi un autre mérite, celui de montrer la dure réalité du travail de débardeur au cheval quand les conditions climatiques s'ingénient à compliquer sans répit la tâche des chevaux et des hommes.

Manu Davignon.

Mathieu Ihry et Joël Renaudin.







Les entreprises :
À faire à cheval / Joël Renaudin
Le Bas-Toussaint
72300 Auvers-le-Hamon
02.43.95.83.22.
06.61.11.83.22.

Emmanuel Davignon
Monchevrier
79420Vautebis
06.77.23.70.00.

Les chevaux :
Prune(lle), percheronne
Tintin, percheron
Voyou, trait du Nord
Riza, comtoise


8 commentaires:

Brigitte Guillaume a dit…

Au Pays de Loué, y'a pas qu'des poulets...Y'a aussi de la gadoue !
Pas besoin de cure thermale pour nos trois courageux débardeurs et leurs vaillants chevaux...Comme ça, ils n'auront ni arthrose, ni rhumatismes...Quant à Jean-Léo, il attend avec impatience vos dons de lessive, depuis ce reportage, ses stocks sont à SEC ! Merci de penser à lui...Et mettez-y le paquet !

Anonyme a dit…

Marcel Binet a dit
Cela me rappelle une chanson de Pétula Clark "La Gadoue la gadoue la gadoue"
Oui je sais chère Brigitte j'étais déjà là!!!!!!!

Anonyme a dit…

Marcel, "on dirait que ça te gène de marcher dans la boue". Moi mes percherons habitent le Loir-et-Cher... Nicolas GARNIER

Brigitte Guillaume a dit…

Mais moi aussi, j'étais déjà là !
J'ai bien pensé faire une référence à cette chanson...mais je me suis dit "ben non ! Marcel ne va pas connaitre"...Hé ben si ! Comme quoi, Marcel était déjà né en 1966...

Anonyme a dit…

Marcel Binet a dit
et sans compter les mois de nourrice.................

Brigitte Guillaume a dit…

Ces mois de nourrice, cher Marcel, où je suppose que vous étiez toujours tiré à quatre épingles...

gota de lluvia a dit…

Dans un environnement naturel si humide, mais si nécessaire à la vie, le travail ne peut se faire que par des chevaux de très grande valeur et par des hommes au courage exceptionnel! La boue en ferait fuir plus d'un (chevaux et homme compris)!J'espère que tous seront remerciés et récompensés à juste mesure... Un grand merci à ces 'vrais' bucherons et à leurs fidèles compagnons!

JLD a dit…

Nous avons reçu une "goutte de pluie"....